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ce soit que cela est vrai relativement à la raison humaine, et le scepticisme seroit l'état naturel de l'homme. Donc, à moins d'être sceptique, nous devons renoncer à notre première définition de la vérité et en trouver une autre. Or l'adhésion individuelle mise à part, que reste-t-il sinon l'adhésion commune? En conséquence appelons vérité ce à quoi l'esprit de la généralité des hommes adhère partout et toujours. (Voyez Des progrès de la Révolution et de la guerre contre l'Église, page 360.)

D'abord l'homme distingué dont je parle ici étant chrétien, et en outre prêtre catholique, admettra sans doute qu'il y a des élus en petit nombre, et des réprouvés au contraire en très-grand nombre. Espèret-il que la généralité des réprouvés adhèrera partout et toujours à la vérité de la divinité de Jésus-Christ ? Cela non-seulement n'est pas probable, mais le contraire est absolument certain.

Les élus eux-mêmes, à cause de l'obscurcissement du péché, sont tous faillibles..... Espère-t-il qu'en réunissant un nombre indéterminé, immense, s'il veut, d'individus faillibles, il obtiendra un assentiment, une opinion, une adhésion infaillible? Cela non-seulement n'est pas probable, mais est absolument faux.

Toute vérité a son règne d'humilité sur la terre, et c'est précisément à l'époque où elle est toute éclatante, toute rayonnante de la force de l'esprit dont elle procède. Espère-t-il que présentée à des élus encore non purifiés par cette vérité elle-même, elle en sera reçue

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rité est de créer, comme pas à pas, les motifs de cette adhésion?

Ainsi la vérité n'est pas ce à quoi l'esprit de l'homme adhère partout et toujours; mais la vérité est ce à quoi un élu adhère par une grâce spéciale et toute gratuite de Dieu, laquelle opère dans une quantité et dans des temps tous mystérieux pour l'homme. Ce qui n'empêche nullement que l'apostolat ne soit le moyen par lequel Dieu a voulu que cette grâce fut communiquée; puisque Jésus-Christ a été en quelque sorte le premier apôtre, et que la foi vient de ce qu'on entend, selon saint Paul.

AVIS AU LECTEUR.

Je place ici les courtes réflexions qui suivent, parce qu'elles portent, attendu leur date qui doit être prise en grande considération, ( elles sont du mois de juin 1826.) un caractère de haute prévision qui ne sera pas sans intérêt pour plusieurs. Il est bon d'ailleurs que Fon sache, et que l'on s'accoutume surtout à cette idée, que les choses existent et se voient très-bien dans le monde des esprits, avant de se réaliser dans des formes visibles et palpables. Je donnerai de cette vérité des milliers de preuves dans la succession de ces bulletins.

de majorité, el à accorder fictivement à cette voie l'infaillibilité; bien qu'il soit impossible à des individus faillibles, en quelque nombre qu'on les réunisse, et sous quelque forme qu'on les combine, de la jamais posséder.

Ainsi par une aberration d'esprit aussi inconcevable qu'intolérable, la transmission du pouvoir par la voie des majorités, est obligée de laisser régler les choses qui lui importent le plus, au moyen d'une infaillibilité fictive accordée systématiquement; tandis qu'elle la refuse à qui la possède réellement, c'est-à-dire à l'admirable hiérarchie organisée par et sur la révélation de Jésus-Christ.

De tout ceci se tire cette conséquence rigoureuse, que toute action par voie de majorité ou par assentiment du plus grand nombre, est une action déterminée par voie d'impiété ou d'athéisme; la voie des majorités étant une négation de la révélation, et une substitution. grossière, ignoble et incertaine de la science humaine à la science divine.

Au reste, il est utile ici que l'on fasse cette réflexion, que dans tous les pays les plus soumis en apparence à l'autorité des majorités, tout s'y fait et ne peut s'y faire en réalité que par voie de corruption; l'autorité des majorités ne pouvant jamais être qu'une jongleric inadmissible pour tout homme qui sait comment les choses se font.

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