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PRÉFACE

En publiant son livre Du Concile et de la paix religieuse, Mgr l'évêque de Sura a dû compter qu'il soulèverait plus d'une réclamation. On n'attaque pas le sentiment commun sur une matière aussi sérieuse, sans rencontrer des adversaires. Déjà de savantes répliques ont été faites, et l'auteur du livre, qui n'a pas assurément la prétention d'avoir clos d'un seul coup une si vaste controverse, ne doit ni s'en étonner, ni en concevoir de

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peine. Bossuet a consacré une partie de son génie et de ses efforts à soutenir les doctrines gallicanes; il n'a pas réussi à les faire triompher. Leur règne ne s'est jamais étendu, et le sol où elles vaient semblé un moment s'être naturalisées ne les produit plus guère aujourd'hui.

Par son ouvrage laborieusement composé, Mgr de Sura faisait appel à tous les amis de la science ecclésiastique. S'il présentait un mémoire au Concile, il adressait en même temps un livre au public. J'ai pensé qu'à la suite de beaucoup d'autres, il m'était permis aussi de peser la valeur des arguments produits en faveur de doctrines que j'ai étudiées contradictoirement toute ma vie. Je regrette seulement qu'un état d'infirmité ait ralenti mon travail, et m'ait empêché d'arriver à la défense des principes romains aussi promptement que je l'aurais souhaité.

Il est vrai que, dans le cours de mon labeur, plusieurs incidents se sont produits, et m'ont amené à étendre un peu les dimensions de cette polémi

que. Je suis loin de m'en plaindre. La matière est assez grave pour mériter d'être traitée sous toutes ses faces. J'ai procédé avec la liberté qui convient à un théologien; en ces jours où les derniers partisans des maximes gallicanes réclament si fort la liberté que personne ne leur dénie, ils ne sauraient trouver mauvais que ceux qui ont d'autres convictions ne s'en montrent pas moins jaloux.

Je n'ai pas cru devoir insister dans le corps de ce mémoire sur un fait personnel; Mgr de Sura trouvera bon que j'en dise un mot dans cette Préface. Il se glorifie d'avoir pour son opinion l'autorité de trois Cardinaux français qui ont été nos contemporains : le Cardinal de Bausset, le Cardinal de La Luzerne et le Cardinal d'Astros (1). Je ferai ici un peu d'histoire littéraire sur ces trois illustres personnages.

Le Cardinal de Bausset, après avoir publié son Histoire de Fénelon, fut vivement sollicité par les admirateurs de ce beau livre de consacrer à Bos

(1) Du concile général et de la paix religieuse. Tome II, page 303.

suet une monographie semblable. Il céda aux instances, et donna son Histoire de Bossuet. Dans ce livre, qui est loin d'être à la hauteur du premier, il donna pleine carrière à ses préjugés gallicans, et en vint jusqu'à présenter la Déclaration de 1682 comme le premier titre de gloire pour l'évêque de Meaux. Il semble pourtant que le Discours sur l'histoire universelle, l'Histoire des variations, les Oraiosns funèbres, sans parler du reste, sont encore au-dessus. Quant aux récits du Cardinal de Bausset sur la célèbre assemblée, sur les éléments .qui la composèrent et sur les influences qui la firent agir, il serait impossible de les soutenir aujourd'hui. Les travaux historiques opérés depuis vingt ans sur le xvire siècle, ont révélé une situation trop différente de celle que l'on admettait de convention à l'époque où parut l'Histoire de Bossuet.

Mgr de Sura semble professer une sécurité complète sur les principes du Cardinal de La Luzerne. Il serait bon cependant de tenir compte des écarts

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