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esse, servatis servandis edatur a typographo aliquo Vienniensi vel Neostadiensi qui nomen suum et locum tempusque impressionis ponat, accedente, si placet, permissione Reverendissimæ et Illustrissimæ Dominationis vestræ tanquam ordinarii post relationem fortasse theologi qui jussu ejus se examinasse dicat quod habebit suæ approbationis. - Similiter scriptum a vobis probatum (1) apud nos poterit edi a typographo electorali et dedicari domino abbati ad exprimendam magis permissionem, quia apud nos usitata non est specialis ordinarii concessio.

(1) Scilicet libellus cui titulus Concordia christiana, de quo mentio supra facta est. N. E.

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Leibniz élève le ton et prend décidément l'offensive dans ses lettres à Madame de Brinon. Silence gardé par Bossuet. - Mort de l'évêque de Neustadt. Crain'es exprimées par Leibniz sur le sort de sa correspondance très-confidentielle avec lui, et réponse de l'official. - Epitaphe de l'évêque défunt, composée par Leibniz.

XVIII

RÉPONSE A CELUY QUI ME COMMUNIQUA LA LETTRE DE M...... DONNÉE A ROME, 5 FÉVRIER 1695.

Original autographe inèdit de la bibliothèque royale de Hanovre.

Je vous supplie, Monsieur, de témoigner à Mons. Alberti combien je luy suis obligé pour les bons offices qu'il me rend d'une manière si obligeante, quoyque je ne sois pas en estat d'en profiter. Ce personnage éminent à qui il a parlé de moy si favorablement doit avoir des sentimens pleins de générosité, puisqu'il pense à un estranger par la seule raison de quelque mérite qu'on luy attribue. La mort de M. Pellisson a interrompu un commerce dont cet excellent homme estoit charmé à cause d'une ouverture que je luy avois donnée en passant, des sentimens de quelques principaux théologiens de la con

fession d'Augsbourg qui sont mes amis particuliers. Comme il croyoit avec raison que cela pourroit servir d'acheminement à la paix de l'Église, il le jugea si important qu'il en parla au roy son maistre d'une manière efficace, et à sa mort je croy que la négotiation auroit eu quelque suite. Mons. Pellisson jugea qu'on y applaudiroit à Rome mesme, et, en effect, je crois que c'est tousjours beaucoup quand on fait un pas et quand on gagne sans qu'il en couste. C'est à peu près comme dans le concile de Florence: les Grecs se remirent avec Rome, nonobstant qu'ils demeurèrent en différend sur quelques poincts, comme, par exemple, le divorce. Ainsi il y eut des théologiens qui ont monstré qu'en la plupart des matières les sentimens sont plus approchans qu'on ne pense, et que, pour quelque peu de poincts qui ne paroissent pas conciliables encore, il y auroit cet expédient qu'on se sousmettroit à ce que l'Église en pourroit juger dans un concile général; car ceux qui sont hérétiques et ceux qui seroient prests à l'union hiérarchique ne seroient pas schismatiques non plus. Aussi l'union se pourroit faire mesme avant ce concile, et la sousmission au chef de l'Église précéderoit l'accord entier des sentimens, ce qui doit paroistre d'autant moins estrange qu'on sçait combien les théologiens de France sont esloignés de plusieurs sentimens des Italiens et des Espagnols, en des matières peut-estre encore plus importantes, sans que cela empesche l'union, quoyque les uns ne reconnoissent point l'authorité entière de quelques conciles, que les autres tiennent pour œcuméniques, puisqu'ils gardent tous le centre de l'union hiérarchique et qu'ils sont tous

prests à se sousmettre à ce que l'Église pourroit déclarer un jour. J'avoue que les conjonctures ne paroissent guèrés probables à de telles négotiations; cependant je crois qu'on ne doit rien négliger qui puisse servir d'acheminement à un si grand bien, et qu'on ne trouvera pas tousjours de ce costé cy des personnes d'authorité et de mérite disposées comme celles que je connois. Ainsi je tiens qu'il seroit bon de profiter de leur bonne volonté autant qu'il seroit possible, et je ne désespère pas d'obtenir des déclarations en forme, qui seroient de conséquence si on y respondoit de vostre costé de la manière que leur bonne volonté semble mériter. Mais la chose est d'une nature à estre extresmement ménagée, pour en tirer du fruict.

XIX

LEIBNIZ A MADAME DE BRINON.

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre.

18/28 février 1695.

Madame,

Vos lettres marquent tousjours beaucoup de zèle pour ce que vous croyez estre la vérité, et beaucoup de bonté pour moy. Je vous dois louer de l'un et remercier de l'autre ; mais, comme je suis persuadé que ce qu'on vous fait prendre pour la vérité s'en éloigne quelquefois, il m'est impossible de déférer en tout à vos avis, quelque considération que j'aye pour vostre personne, que j'honore infiniment. Vous supposez tous

jours (par le penchant naturel que nous avons tous de nous flatter) que vous estes dans l'Église, préférablement aux autres, et que nous sommes dans le schisme. Si je croyois la mesme chose et ne laissois pas de demeurer comme je suis, je serois un meschant homme. Mais je ne le serois pas moins si je me joignois à ceux de vostre communion pour contribuer à l'oppression des vérités salutaires, tant que je croiray qu'on le fait chez vous.

Pour preuve de ce que je dis, je n'ay qu'à me rapporter à ce que j'ay escrit à feu M. Pellisson, et qu'il a faict imprimer en partie sans le réfuter. Quand une Église est excommuniée par une autre Église, et lors mesme qu'un particulier est excommunié par son Église, l'excommunication peut estre injuste, et alors les excommuniés ne laissent pas d'estre dans l'Église universelle. Et comme vos docteurs demeurent d'accord que le pape mesme peut fulminer des excommunications injustes, vous voyez, Madame, qu'on n'est pas schismatique pour estre séparé de sa communion. Vous dites qu'il se faut tenir au gros de l'arbre, mais le gros de l'arbre est Jésus-Christ; il est la vigne, nous en sommes les bourgeons. Jugez si ceux dont les dévotions sont solides et vont à Dieu mesme n'y sont pas plus attachés que ceux qui se jettent dans des practiques superstitieuses et donnent aux créatures ce qui n'appartient qu'à Dieu, qui se dit luymesme si jaloux de son honneur. Vous avez dict et direz encore, Madame, que ces choses ne sont point commandées chez vous j'en conviens, et j'avoue mesme que des personnes judicieuses, surtout en France (dont vous, Madame, n'estes pas des moin

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