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de les citer comme divins, avec la force que nous avons vue. On a vu aussi que cette coustume ne pouvoit estre introduicte ni authorisée que par les apostres, puisqu'on n'y remarquoit pas de commencement. Il estoit naturel, en cet estat, de mettre ces livres dans le canon. Une tradition immémoriale les avoit desjà distingués d'avec les ouvrages des autheurs qu'on appeloit ecclésiastiques: l'Occident, où nous pouvons dire avec confiance que la pureté de la foy des traditions chrestiennes s'est conservée avec un estat particulier, en fit le canon, et le concile de Trente en a suivy l'authorité.

Voilà, Monsieur, les preuves constantes de la-tradition de ce concile. J'aime mieux attendre de vostre équité que vous les jugiez sans réplique, que de vous le dire, et je me tiens très-asseuré que M. l'abbé de Lokkum ne croira jamais que ce soit là une matière de rupture, ni une raison de vous élever avec tant de force contre le concile de Trente. Je suis, avec l'estime que vous sçavez, Monsieur, vostre très-humble serviteur,

J. BENIGNE,
Evesque de Meaux.

CXXVIII

LEIBNIZIUS AD FABRICIUM, THEOLOGUM HELMESTADIENSEM.

Ex autographo prius edito, quod nunc etiam in bibliotheca Hanoverana servatur (1).

Dabam Berolini, 27 decembr. 1701.

Literæ tuæ apud societatem regiam fuere accep

(1) Fabricius Leibnizio, 21 decembris 1699, de concordiæ cum Ecclesia romana difficultatibus :

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Fateor valde difficilem esse cum Ecclesia romana concordiam, sed im

tissimæ, et quæ proponis agenda reipublicæ litterariæ caussa digna quæ considerentur et aliquando in rem conferantur. Res irenica hic non plane negligitur, de qua aliquando coram pluribus. Vellem etiam tuî, prout par est, rationem fuisse habitam, sed ab senti mihi et distracto quid factum non constat. Nam me Regina hic detinet gratiosissime, cum qua spero domum reverti. Annum ineuntem cum multis sequuturis tibi in rem tuam, tuorum, et publicam, faustum et felicem precor. Vale, et fave.

LEIBNIZIUS.

possibilem dicere non ausim, neque enim abbreviata est manus Domini. Optandum esset Pontificem romanum non tantum non exigere infallibili tatis suæ fidem, sed etiam non adstruere, imo ei renunciare diserte. Sed hanc renunciationem ab ipso necessario exigendam esse, dicere itidem non ausim. De traditionibus optime notas, ne apud pontificios quidem intelligentes aliud in illis nisi illustrationem Scripturæ circa fidei articulos quæri. Itaque res redit ad principium secundarium Calixti. Sed quum unanimem consensum Patrum ipsi exigant, non video quomodo purgatorium, et librorum, quos nos apocryphos vocamus, auctoritatem, aliaque id genus tanquam creditu necessaria, præscribere possint, quæ constat in antiqua Ecclesia pro certis habita non fuisse. Vale.»>

1702

Réponse iné lite de Leibniz aux soixante-deux raisons de Bossuet en faveur du concile de Trente, et nouvelles objections sur la canonicité de certains livres de l'Ancien Testament.

CXXIX

LEIBNIZ A BOSSUET.

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre.

Brunswick, 5 février 1702.

Monseigneur,

Lorsque vous m'avez faict l'honneur de m'envoyer un escrit pour servir de response aux deux lettres que j'avois faictes contre le concile de Trente sur le canon de l'Escriture saincte, je fus obligé de faire un voyage à la cour de Berlin, et je crus pouvoir remettre la réplique à mon retour, que je ne croyois pas fort esloigné; mais il est arrivé, contre mon attente, que j'ay esté obligé de m'arrester à Berlin jusques dans le commencement de cette année, la reine de Prusse ayant voulu que je retournasse à Hanovre dans sa suite, comme j'ay faict. Après quoy je n'ay point tardé d'achever la réplique que j'avois desjà commencée, et je prends la liberté maintenant de vous l'envoyer,

Monseigneur, espérant que vous trouverez vousmesme que je ne pouvois pas m'en dispenser sans trahir ce que je crois estre la vérité. Et M. l'abbé Molanus est aussi de mon sentiment; il me charge de vous marquer ses respects avec les miens, comme je fais, estant avec zèle, Monseigneur,

Vostre très-humble et très-obéissant serviteur,

LEIBNIZ.

CXXX

OBSERVATIONS

SUR

L'ÉCRIT DE MONSIEUR L'ÉVÈQUE DE MEAUX (1)

Où il répond aux deux lettres

faites pour prouver que la décision de Trente sur le canon de l'Écriture est insoutenable.

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre (2).

AU COMMENCEMENT. Un faict ne peut ordinairement estre estably que par un détail. Il s'agit de sçavoir si les canons de Trente ont anathématisé la doctrine commune de l'ancienne église à l'égard des apocryphes du Vieux Testament et s'il ne s'agit pas icy d'establir les principes pour juger de ce qui est apo

(1) Voir cet écrit sous le no CXXVII. N. E.

(2) Les éditeurs de Bossuet, ignorant que Leibniz eût répliqué à Bossuet, et pensant qu'il n'avait rien répondu à ses soixante-deux raisons en faveur de Trente, terminent la correspondance au 17 avril 1701, date de l'envoi fait par M. de Meaux. La découverte de cette réplique inédite et circonstanciée de Leibniz change naturellement les rôles et termine ce débat autrement qu'ils ne s'y étaient attendus. N. E.

cryphe ou non. Or, ce faict estant clair, et toutes les responses tombant sur autre chose, il semble que ce décret de Trente est détruict sans réplique.

d'une

(Ad 1). Pour faire voir que la doctrine de l'ancienne Église sur le canon du Vieux Testament, si bien expliquée par S. Jérosme, avoit subsisté jusqu'au concile de Trente; j'avois allégué Lira, Abulensis, Testatus, Cajetan et autres. Maintenant je m'estonne, premièrement, qu'on ne respond que sur le seul cardinal Cajetan, et, secondement, qu'on ne respond que manière si indirecte, comme si c'estoit assez pour renverser son tesmoignage de dire qu'il a soustenu plus que je ne veux. Suffit que ma thèse est vraye à son esgard, et qu'importe-t-il qu'il soit allé encore plus loin et ait douté de quelques livres du Nouveau Testament que les protestans reçoivent? Il m'est permis d'alléguer un autheur qui est de mon sentiment dans le poinct dont il s'agit, quoyqu'il ne le soit point en quelques autres poincts. On ne veut point que Cajetan doive estre suivy en tout ce qui regarde le canon il n'est point seul du sentiment pour lequel nous le citons, et, joinct à tant d'autres, il contribue à remplir la suite de la perpétuité de la doctrine là dessus; et par luy-mesme, c'est-à dire, par son sçavoir et son auhtorité, c'est un grand tesmoin. C'estoit un cardinal de l'Église de Rome, un légat a latere pour l'Allemagne, un autheur célèbre, une lumière de l'eschole des Thomistes. Il a escrit dans des temps où l'on devenoit assez jaloux. On m'objecte qu'il a exclu du canon des livres que les protestans reçoivent, et qu'ainsi le concile a pu recevoir des livres qu'il exclut; mais autre chose est recevoir

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