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XCV

Leibniz an den Herzog Anton Ulrich.

Original Manuscript der königl. Vibliokhek zu Hannover.

Hannover, 10. Januar 1699.

Diese Extraorder hat Hr. Abt verlangt von mir_be= gehret, will Sie ad acta cenobii legen.

Herr Herzog Anton Ulrich zu Braunschweig und Lüneburg haben mir de dato Wolfenbüttel vom 29. December 1698 unter andern geschrieben :

Den neuen Fürst von Lockum bitte meinetwegen zu grüßen, mit Vermelden, daß mir lieb seyn würde ihn bey uns zu Braunschweig in der Meß zu sehen, wenn es nur wegen des Rangs keine Schwührigkeit gibt.

LEIBNIZ AU DUC ANTOINE ULRICH.

Traduction de la pièce en allemand ci-dessus.

Hanovre, 10 janvier 1699.

Le seigneur abbé m'a demandé avec instance cette pièce curieuse; il veut la déposer aux archives du monastère. Le duc Antoine Ulrich de Brunswick et Lünebourg m'a écrit de Wolfenbüttel, à la date du 29 décembre 1698, ce qui suit :

Je prie qu'on salue de ma part le nouveau prince de Lockum, en lui faisant savoir que je serai bien aise de le voir chez nous, à Brunswic, à la foire, pourvu qu'il n'y ait point de difficulté sur le rang à cause de cela.

Darauff ich den 5. Januarii 1699 also geantwortet : Der neue Fürst den Sie im Wolfenbütelischen gemachet, bedanket sich der Ehre.

Gottfried Wilhelm Leibniz.

A quoi j'ai répondu, 5 janvier, ainsi :

Le nouveau prince que vous avez fait dans le pays de Wolfenbüttel, vous remercie de cet honneur.

XCVI

G. G. LEIBNIZ.

BOSSUET A LEIBNIZ.

Original autograph● inèdit de la bibliothèque royale de Hanovre.

11 jan. 1699.

Monsieur, j'ay veu entre les mains de M. le marquis de Torcy une de vos lettres à un de nos princes, dont on dit icy mille biens et dont les honnestes gens célèbrent l'esprit et les droictes intentions (1). Dans le compte que vous luy rendez du commerce que nous avons eu sur la religion, feu M. Pellisson et moy avec vous et M. l'abbé de Lokom, vous semblez insinuer que ce commerce a cessé de mon costé tout à coup sans que vous en sçachiez la véritable raison. Je vous

(1) Du Héron lui annonce qu'il a reçu une lettre de M. de Meaux dans un billet daté de Brunswick le 29 janvier 1699, et commençant ainsi : « J'ay receu une lettre de M. l'évesque de Meaux, où il me dit avoir vu entre les mains de M. le marquis de Torcy une de vos lettres à un de vos amis (1). Voir ce billet sous le n° XCIX, p. 237.

(1) C'était celle où Leibniz sè plaignait de lui. Voir n° LXXII. N. E.

asseure, Monsieur, qu'il n'en faut point chercher d'autre que la guerre survenue, pendant laquelle je n'ay pas creu qu'il fust aisé de traiter de la réunion des esprits sur la religion. Maintenant que Dieu nous a rendu la paix, je loüe sa bonté infinie du désir qu'elle vous a mis dans le cœur de reprendre cette affaire. J'approuve, Monsieur, le dessein d'y faire entrer quelque magistrat important, et il ne sera pas malaisé d'en trouver quelqu'un aussi propre à cette sainte négotiation que feu M. Pellisson. Quand vous en serez convenu, ce qui sera très facile, avec M. le marquis de Torcy, qui prendra là dessus les ordres du Roy, il faudra que vous trouviez bon que je luy donne communication de tout ce que nous avons escrit sur cette matière, vous, M. l'abbé de Lokom et moy. Si vous voulez bien nous marquer en quoy vous croyez que je n'aye pas respondu à vostre désir, je vous asseure que j'y satisferay pleinement, sans aucune veüe ni à droite ni à gauche, mais avec toute la droiture de bonne intention que vous pouvez désirer d'un homme qui ne peut jamais avoir de plus grande joye que celle de travailler avec de si habiles. et de si honnestes gens à refermer, s'il se peut, les playes de l'Église encore toutes sanglantes par un schisme si déplorable. En vostre particulier, Monsieur, je conserve tousjours pour vous et pour vos • travaux, dont il vous a plu me faire part, toute l'estime possible, et je suis, avec une parfaicte sincérité,

Monsieur, vostre très humble serviteur,

† J. BENIGNE,

Évesque de Meaux.

XCVII

LEIBNIZ A BOSSUET.

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre.

Sans date.

Monseigneur,

Je suis ravy d'apprendre la continuation de vostre bonté pour moy, et surtout la persévérance de vostre zèle pour avancer le grand ouvrage de la paix de l'Église. Je ne regrette point le temps perdu par l'interruption de la négotiation entamée autres fois entre nous, quand je voy de quelle manière vous la recommencez et surtout que le Roy mesme en veut prendre connoissance d'une manière toute particulière; car il ne manquoit que cela à nos espérances, et rien n'est plus propre à me faire croire que Dieu est de la partie. Il tourne tousjours le mal à un plus grand bien, et il répare le délay avec usure lorsque, en inspirant à Sa Majesté, qui peut presque tout ce qui est dans le pouvoir des hommes, d'y penser fortement, il nous fournit le plus grand secours extérieur qui se puisse souhaicter. Humanum paucis vivit genus: un petit nombre de grands princes contient éminemment pour ainsi dire tout le reste du genre humain. Si l'Empereur y joint ses efforts, comme je sçay qu'il est bien disposé, et si le Pape mesme enfin veut tout de bon y mettre un jour la dernière main, il y a grande apparence de succès. Ainsi voilà presque le

tout réduict à la volonté de trois personnes sur un suject où il semble qu'elles sont également bien intentionnées toutes trois. Je m'estois borné (je l'avoue) à espérer de voir jetter des fondemens solides, sur lesquels la postérité pourroit bastir ce grand ouvrage; mais à présent j'ose porter mes espérances plus loin, le Roy seul pouvant avancer le bonheur général et transporter les fruicts de l'avenir dans le présent. En effect, c'est encore en d'autres matières qui regardent le bien des hommes, telles que sont la vertu, la santé et les sciences ou arts utiles, que je croy qu'une sagesse et une puissance comme la sienne nous peuvent faire obtenir en dix ans plus qu'autrement on ne pourroit espérer par un progrès lent et tardif d'autant de siècles. Mais, pour ne me point escarter, Monseigneur, du suject dont il s'agit, j'accepte de tout mon cœur l'honneur de la continuation de vostre commerce sur une matière si salutaire. Je n'ay point voulu différer de marquer combien je suis sensible au bonheur que j'auray de sçavoir que ce qu'on vous pourra communiquer par mon ministère passera sous les yeux du Roy par l'entremise de M. le marquis de Torcy; quoyque j'avoue que cette joye est meslée d'une respectueuse crainte, que la grandeur de ce monarque et le sentiment que j'ay de mon insuffisance ne peut pas manquer de faire naistre. Cependant, estant au service d'Hannover, j'ay besoin de l'agrément de l'Électeur mon maistre pour rentrer en matière, comme vous sçavez que ce fut avec celuy de feu son père qu'on vous donna information de la négotiation du feu évesque de Tina, commencée autres fois à la cour d'Hannover, ce qui nous donna l'avantage de pou

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