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GOBESON, s. m. Verre à boire.
GOBE-PRUNE, s. m. Tailleur.

Je voulus ossi vair disner se zestafiers

Saus table des tapis font leu tables quemunes;
Y s'achichent ainchin coume ses cousturiers,
Quand dessu leu zetaux y vont gobant les prunes.

Sur l'arrivée des Polonnois, st. XI. (Trei-
ziesme Partie de la Muse normande, pag.
219.)

Voyez Piquepou, etc.

GODDEM, S. m. Anglais.

Cette expression, qui n'est autre chose. qu'un juron usité de l'autre côté de la Manche, est devenue populaire pour désigner un Anglais.

Nos ancêtres disaient godon:

Cryant qui vive aux godons d'Angleterre...
Permettez-vous à ses godons galliers,
Gros godalliers, houspailliers, poullalliers,
Prendre palliers au françoys heritage ?

Invective sur... la journée des Esperons
[1513], v. 23 et 67. (Les Poësies de Guil-
laume Cretin, édit. de M. DCC. XXIII.,
pag. 168, 169.)

Et gandillier et tressaillir.

Le Roman du Renart, tom. II, pag. 285, v. 17345.

Mult les véissiés gondillier, etc.

Le Roman de Brut, tom. II, pag. 71, v. 9926. Un manuscrit porte gandillier.

Maint pas fait en vain
Qui trace putain,
Tant ele gandille.

De Marco et de Salemons, st. XII.
(Nouv. Rec. de fabliaux et contes,
tom. Ier, pag. 417.)

Dons Odiels venc pongen per lo camil;
Anc no vistes nulh vilh que si gandil, etc.

Roman de Gérard de Rossillon, pag. 65.

De même que brandir vient de bran, brand (glaive), ainsi godiller dérive sûrement de gaudille, épée, et signifie, au propre, brandir, agiter comme une épée.

Nos mariniers ont godiller, ou plutôt goudiller, dont ils se servent pour indiquer le travail de quelqu'un qui gouverne un batelet avec une seule rame, placée à l'arrière dans une sorte de creux, et appelée godille, goudille. (Dictionnaire de marine à voiles, pag. 399, (Vaux-400.)

Ils ont chargé l'artellerye sus mer,
Force bisquit et chascun ung bydon,
Et par la mer jusqu'en Bisquaye aller
Pour couronner leur petit roy godon.
Chanson normande du xve siècle.
de-Vire d'Olivier Basselin, etc. A Caen,
1821, in-8°, chanson xiv, pag. 173.)

Ne craignez point, allez battre
Ces godons, planches à poys, etc.

Ibid., pag. 177.

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Elle va ramasser dans les ruisseaux des halles
Les bons mots des courtauds, les pointes triviales,

GODILLER, V. n. Éprouver un accès de Dont au bout du Pont-Neuf, au son du tambourin, priapisme.

Monté sur deux tréteaux, l'illustre Tabarin
Amusoit autrefois et la nymphe et le gonze

Ce mot, qui est mal écrit dans tous De la cour de miracle et du cheval de bronze. les dictionnaires d'argot, existait dans notre ancienne langue avec la signification de remuer, bouger:

Bien me cuida Lietart tuer;
Mès je me soi bien remuer

La Fontaine, Ragotin, act. IV, sc. 111. Le dictionnaire fourbesque explique gonzo par minchione, villano; toutefois, ce mot est de bon italien :

Costei mi ha per gonzo.

Dès le matin elle se mettoit à jouer et à faire go

Varchi, la Suocera, etc. Firenze, Sarmar-gaille avec ses voisines. (L'Histoire comique de

telli, 1568, in-8°.

Han giudizio, e non son gonzi
Quei Toscani bevitori.

Francesco Redi, Bacco in Toscana, v. 303.
(Opere, ecc. Milano, 1809-1811, in-8°,
vol. I, pag. 7.)

SPEZZAFERRO, bravo venetian.

Dio m'ha aidao a fede, e si me par veder che despogieremo un' altar d'un goffo, per vestir e honorar un' altro, come sarave a dir ste osse i tempi

el da dove manca danari besogna suplir con l'in

Francion, Ile livre; édit. de Rouen, chez Adrian Ovyn, M. DC. XXXV., in-8°, pag. 74.)

Outre ces mots, Cotgrave donne gogo, goguer, gogues, se guouguer, guoguette, qui sont tous de la même famille.

Avec le temps, gogayer devint goailler ou gouayer, encore usité parmi le peu ple dans le sens de plaisanter, de railler. Les habitants d'Avize, petite ville du département de la Marne, arrondissement d'Épernay, excellaient, à ce qu'il paraît,

zegno saveuzo che sarà sta coza, co se un rombo che resta in paltan, che sbatta pur quanto el sa dans ce genre d'exercice: aussi de bonne con le schiame a l'ultima el resta gonzo. (La Spa-heure les appela-t-on les goailleurs d'A

gnolas, comedia del S. Scarpella bergamasco, etc.

In Vinegia, appresso Domenico de Farri, M D LXI, | vize. in-8°, act. II, pag. 16.)

GOSSELIN, s. m. Veau mort-né, enfant qui vient de naître.

GOT. Voyez Gau.

GOTHON, s. f. Fille de joie; abréviation de Marguerite, dont on a également fait Margot, usité dans le même sens :

On lit dans la Pipe cassée:

Tiens! veut-il pas gouayer le monde?

OEuvres de Vadé, etc., édit. de 1796, in-4°. pag. 24.

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On dit aussi populairement gouaille, De nostre temps un personnage... a eu le puce-au lieu de mensonge, de verbiage : « C'est lage de sa propre Margot: ainsi appelloit-il sa garse-sœur. (Les Apresdisnées du seigneur de Cholieres. A Paris, chez Jean Richer, 1588, in-12,

folio 44 verso.)

Prenons, si l'an veut, pour copie
Ste balle Margot-la-toupie,
Votre Madame Unigentrus.

Harangue des habitans de la paroisse de
Sarcelles, etc. (Pièces et anecdotes in-
téressantes, seconde partie, pag. 174.)

GOUALER, V. a. Chanter.
v.

Ce mot doit venir de notre ancien verbe goguayer, jouer, ou plutôt de gogaille, jeu :

Cependant ce bon frere ayant apperceu deux beaux pourceaux se goguayans sur un fumier, attendit que la femme fust revenue. (Apologie pour Hérodote, liv. 1er, chap XXXIX.)

p't-être d'la gouaille que vous m'repoussez,» dit un personnage des œuvres de l'Écluse. Plus anciennement, l'auteur de la Lettre de M. Gilles sur les parades a fait usage de ce mot dans le même sens. Voyez le Théâtre des boulevards, tom. Ier, pag. viij.

Si queut-zun v'noit vous dire
Qu' les gratieus'tés que j'làchons
C'est zeune magnier' de gouaill'...
J'vous pri' ten grac'
Qu'il ait eun' giffl', etc.

Les A propos de la folie, etc.
MDCCLXXVI, in-8°, pag. 80.

A ce mot se rattachent goguelu, que

I Voyez le recueil ci-dessus, pag. 134.

nous n'avons plus, et goguenard, qui s'est conservé dans notre langue :

Ce colonel goguelu

Est de renom trop goulu.

Lucain travesty, pag. 79.

On voit là de vieux penards

Erigez en goguenards,

Qui se poudrent, qui se fardent,

Se lissent et se mignardent.

Ibid., pag. 88.

GOUÊPEUR, EUSE, adj. Vagabond, de; celui ou celle qui n'a ni domicile, ni moyens d'existence assurés.

Je suis convaincu que la racine de ce mot est guêpe, qui se dit guape en patois normand, et qui vient de wasp : pareil à l'insecte de ce nom, le gouêpeur erre çà et là, butinant pour vivre.

GOUGE, S. f. Fille de mauvaise vie. Ce mot ayant été rejeté par l'Académie, nous sommes bien en droit de le considérer comme appartenant à l'argot. Toutefois nous devons faire observer que

Richelet l'a recueilli, aussi bien que gouine, pour lequel le docte corps s'est montré moins sévère, et que, avant Richelet, Oudin lui avait donné place dans ses Curiositez françoises1.

LE PREMIER MATHELOT.

Puisque nostre maistre nous garde
L'argent par les seigneurs donné,
Je croy que jà a ordonné
Que de bref en aurons coppie.

LE SECOND.

Ce sera pour crocquer la pye,
Aussi pour visiter la gouge.

L'Apocalypse sainct Jehan Zebedée, etc., f. .x. ro, col. 2.

Mais Venus, cette bonne gouge,

Se mettoit sur le serieux.

Le Voyage de Mercure, satyre, etc. A
Paris, chez Louis Chamhoudry, M.
DC. LIII., in-4o, liv. Ier, pag. 3.

Amour, pire qu'un asne rouge,
Te prepare une belle gonge.

Ovide en belle humeur, de M' Dassoucy,
etc. A Paris, chez Charles de Sercy,
M. DC. L., in-4°, pag. 97. Les Amours
d'Apollon et de Daphné.

La gouge en Sorbonne s'en va.

La Henriade travestie, etc., ch. IV, pag. 67.

Pour en revenir à gouine, on lit, à ce mot, dans l'Improvisateur français, par S....... (de l'Oise), après une définition conforme à celle de l'Académie : « Ce mot vient de l'anglais queen (quoine), qui signifie reine, nom donné chez eux par dérision aux filles publiques. (Le Porpre-nographe.) » Quel que soit l'auteur de cette étymologie, on peut affirmer qu'elle est fausse. Comme gouge, gouine vient du gascon gouie, qui veut dire fille.

La gouge est la femelle du goujat, comme la garce, celle du gars. Le mier de ces mots était usité, dans un mauvais sens, dès le xvie siècle :

I

Ung tour de bec, dire ung tatin,
Soubdain que la gouge en emmanche...
Payer la gouge tout contant
Sequin sequet, sur une grille.

Le Monologue des Perrucques, v. 77.
(Les Poësies de Guillaume Coquillart,
édit. de Coustelier, pag. 167.)

Il est un autre mot beaucoup plus employé que gouine, et qui lui ressemble par le sens comme par la forme. Je veux parler de gaupe, terme d'injure et de mépris, qui se dit, dans le langage

I Voyez un autre passage du même mystère, dans

* Une grosse Gouge, i. ( c'est-à-dire ) une grosse lequel ce mot figure, ci-dessus, au mot Boccard. fille, vulg.

* A Paris, chez l'éditeur, in-12, tom. X, pag. 140.

familier, d'une femme malpropre et très- contre de l'Aulnaye, qui y voit un dérivé désagréable, et, par suite, d'une cou- de wasp, guêpe, bourdon ', c'est que reuse, d'une femme de mauvaises l'obscène métaphore présentée par l'ex

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Voici ce que dit Léon Trippault, au mot Paillarde de son Celt-hellenisme, ou Etymologie des mots françois tirez du græc: «Au demeurant, je ne veux ici omettre que les anciens Gaulois appelloient les paillardes gaupes, lequel mot je recerche de gausape. Et ainsi gaupe, diction prinse des couvertures où couchoient en guerre les paillardes. >> Ce mot gausapa ou gausape désignait proprement l'épais manteau militaire sur lequel couchaient les soldats en campagne 3. A ce compte, la gaupe aurait été une couverture, une couchette à soldats. Ce qu'il y a d'étonnant, et ce qui donnerait presque raison à Trippault contre Ménage, qui tire ce mot de l'italien galuppa, et

1 Dictionnaire du bas-langage, tom. II, pag. 9. 2 A Orléans, par Eloy Gibier, 1581, in-8°, pag. 233. 3 Voyez, pour les diverses acceptions de ce mot, Horace, Sat. II, 8, 10; Pline, Hist. nat., liv. VIII, ch. XLVIII, LXXш; Ovide,de Arte amandi, liv. II, 300; Pétrone, Satyricon, XXVIII; Perse, VI, 46, etc.

plication du premier se retrouve dans l'expression paillasse à soldats, employée aussi par Vadé pour désigner une gaupe, et consignée dans le Dictionnaire du bas-langage, aussi bien que dans le Nouveau dictionnaire proverbial, satirique et burlesque, etc., par A. Caillot 2, avec le sens de fille ou femme qui se livre à tout venant.

GOUGNOTTE, s. f. Femme ou fille qui abuse des personnes de son sexe, d'où le verbe gougnotter.

GOUILLAFFRE, S. m. Goulu, gourmand. Lendemain, esveillez comme chats en grenier, Fallut encor sauller de vin ces langues saffres. J'estions, ten pere et may, à nostre astre à pleurer, Cependant qu'avallest notte bien ces galaffres.

Septiesme Partie de la Muse normande, pag. 130.

Nous avions autrefois goulias avec le même sens :

Plus avant à la porte aux Paintres
Vis le galiffre de Braudas,
Qui engouloit sans nulles faintes
Enclumes de fer à grand tas,
Denotant que tels goulias

En France ont fait grand mengerie, etc.

L'Entrée du roy Charles VIII à Paris, le 8 juillet 1484, au retour de son sacre à Rheims, st. LXXIII. (Le Ceremonial françois, édit. in-folio, tom. I, pag. 214, 215.)

Dans l'origine, ce mot s'appliquait surtout aux clercs, qui, sans respect pour leur tonsure, menaient une vie vagabonde et désordonnée, pareille à celle des jongleurs, auxquels ils sont assimilés dans

1 OEuvres de Rabelais, édit. de 1823, tom. Ill, pag. 461.

2 A Paris, chez Dauvin, 1826, in-12, pag. 453.

la plupart des textes rassemblés par du Cange'. Deux autres passages, recueillis par M. Jérôme Pichon dans les registres du parlement de Paris, serviront à compléter l'article du savant lexicographe.

J'ai roulé de vergne en vergne,
Pour apprendre à goupiner.

La Marcandière, v. 1. (Les Voleurs, tom. Ier, pag. xxix.)

der, faire le polisson, jouer dans les rues à la manière des petits enfants et des écoliers. Voyez le Dictionnaire du baslangage, tom. II, pag. 21.

GOURD, s. m. Fourberie, métier de fri

pon.

Ce verbe est une altération de gouspiDans l'un, le procureur de l'évêque ré-ner, mot formé de gouspin, qui, dans clamant un nommé Simonnet, de Condé- le langage du peuple, signifie vagabonsur-Marne, accusé d'être un joueur de faux dés et un meneur de fillettes, repousse cette imputation: « Il n'est pas youliart, dit-il; car la vie d'un gouliart est qui gist ès foins, putier publique, vivens de questu3, ce que n'est pas Simonnet3, » etc. Dans l'autre extrait, où il s'agit encore d'un clerc nommé Perrin Barbereau, réclamé par l'évêque de Paris, « le procureur du roi dit que Barbereau est gouliart, houlier publique, et a mené une fillette publique par le pays et vesqui de ce qu'elle a gaignié, » ajoutant « qu'il est espieur de chemin, comme Comme jobelin, dont la signification appert par sa confession, et est joueur de paraît être la même, gourd se disait du dez publiquement, et en tous cas d'au-jargon, des mines à l'aide desquels les telle vie comme ceulx de la pippée, » etc. GOULU, S. m. Poële. GOUPINER, V. a. Voler.

1 Gloss. med. et inf. Latin., tom. III, pag. 539, col. 1, v Goliardus, no 1.

2 Ibid., tom. V, pag. 538, col. 3, v° Quæstus; pag. 540, col. 3, v° Quæstuarius, etc.

Matinées, reg. coté x. 4786, fol. 45 verso, lundi 17 janvier 1400-1. (Sect. judic. des Archives nationales.) 4 Criminel, reg. coté x. 8847, fol. 77 recto, vendredi, 30 juin 1402.

On lit dans un autre registre du même parlement (Matinées, reg. cot. x. 4784, folio 71 recto, 29 février, 1395-6): Entre Robin PhR. appelant, d'une part, et le procureur du roy, d'autre part. L'appelant dist que il est clerc et de bonne vie, et que le bailli estoit allé ès prisons, où il parloit à certains prisonniers, et il le manda là, et l'arresta et le tint trois jours; et lors lui exposa qu'il estoit des compagnons de la pipée, et avoit esté à Guerreville avec ces deux prisonniers, que de ce estoient accusés, et ouitre que il avoit induit Guillot Paian à appeler de lui, dist que il requist conseil, mais il n'en ot point.... Il fust eslargi, et pendant le jour le bailli le condempna pour la pipée à 201t, et pour l'autre à 10. »

Pechon de Ruby, au début de la Vie genereuse des gueux et boemiens, dit d'un petit mercier dans la compagnie duquel il commença à courir le monde : « Il n'estoit coesme, n'ayant parvenu à ce degré; ains estoit simple blesche... toutesfois entervoit le gourd. »

argotiers dupaient les simples : en effet, gourd, qui n'est plus usité qu'en parlant des mains, avait cours autrefois dans notre langue, comme en latin', dans le

1 « J'ay les mains si gourdes et si pesantes, qu'il m'est impossible d'en écrire, » etc. (Portrait d'un inconnu, dans le Recueil de pieces en prose les plus agreables de ce temps, etc., quatrième partie. A Paris, chez Charles de Sercy, M. DC. LXI., in-8°, pag. 327.) On lit dans un fabliau, que l'on peut faire remonter jusqu'au xme siècle :

Mains a beles, ne plaines, non gordes.

De Richaut, v. 790. (Nouveau Recueil de fabliaux et contes, tom. Ier, pag. 62.) 2 Quintilien avait oui dire que ce mot venait de l'espagnol : « Gurdos, quos pro stolidis accepit vulgus, ex Hispania duxisse originem audivi, » etc. (Instit. orat., lib. 1, cap. v.) Quoi qu'il en soit, les Espagnols ont encore l'adjectif gordo, gros, gras. Voyez ce que dit, au sujet de ce mot, le R. P. de Larramendi, dans son Diccionario trilingue, tom. Ier, pag. 398, col. 2. Naturellement il est en opposition avec M. Edélestand du Méril, qui incline vers l'islandais.

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