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flammés du malin esprit, comme une nature toute belle et sans aucune tache, répandant sur le monde, au moment de sa Conception Immaculée, tous les feux d'une brillante aurore. Il ne convenait pas, en effet, que ce vase d'élection fût terni des souillures ordinaires, car bien différent de tous les autres, il est venu de la nature, sans venir de la faute; bien plus, il était tout à fait convenable que, comme le Fils unique a eu pour Père dans les cieux celui que les Séraphins proclament trois fois saint, il eût aussi sur la terre une Mère qui n'eût jamais été privée de l'éclat de la sainteté. Et cette doctrine était entrée si ayant dans les esprits et les pensées de nos Pères, qu'elle avait fait adopter parmi eux ce langage tout particulier et si étonnant, par quel ils avaient coutume d'appeler la Mère de Dieu immaculée et immaculée à tous égards, - innocente et l'innocence même, intègre et d'une intégrité parfaite, -sainte et exempte de toute souillure de péché, toute pure, toute chaste, le type même de la pureté et de l'inplus belle que la beauté, d'une grâce au-dessus de toute espèce de charme, -plus sainte que la sainteté, la seule sainte, - très-pure d'àme et de corps, Vierge qui a

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surpassé toute chasteté et toute virginité, la seule qui ait été faite tout entière le tabernacle de toutes les grâces du Saint-Esprit, celle qui, au-dessous de Dieu seul, est audessus de toutes les créatures, qui par nature est plus belle, plus parfaite, plus sainte que les chérubins et les séraphins, que toute l'armée des anges, et dont, ni sur la terre ni dans le ciel, aucune langue ne peut dignement célébrer les louanges. Ce langage, personne ne l'ignore, a passé tout naturellement dans les monuments de la sainte liturgie et dans les offices ecclésiastiques; on l'y retrouve çà et là, il y règne et y domine la Mère de Dieu y est invoquée et louée comme la seule colombe de beauté, exempte de corruption; comme la rose toujours dans l'éclat de sa fleur; comme entièrement et parfaitement pure, et toujours immaculée et toujours heureuse; et qu'elle y est célébrée comme l'innocence qui n'a souffert aucune atteinte, comme une autre Ève qui a enfanté l'Emmanuel.

Il n'y a donc pas lieu de s'étonner si cette doctrine de l'Immaculée Conception de la Vierge Mère de Dieu, consignée dans les divines Écritures, au jugement des Pères, qui l'ont transmise par leurs témoignages si ex

près et en si grand nombre, doctrine qu'expriment et exaltent tant d'illustres monuments de la vénérable antiquité, et que l'Eglise a proposée et confirmée par le plus grave jugement, il n'y a pas lieu de s'étonner si cette doctrine a excité tant de piété, de sentiments religieux et d'amour chez les pasteurs mêmes de l'Église et chez les peuples fidèles, qu'ils se sont glorifiés de la professer d'une manière de jour en jour plus éclatante, et que rien ne leur est plus doux et plus cher que d'honorer, de vénérer, d'invoquer et de célébrer partout, avec une dévotion ardente, la Vierge Mère de Dieu, conçue sans la tache originelle. Aussi, dès les temps anciens, les Pontifes, les membres du clergé, les ordres religieux, les empereurs mêmes et les rois ont demandé instamment à ce Siége apostolique de définir l'Immaculée Conception de la trèssainte Mère de Dieu comme dogme de la foi catholique. Ces demandes ont été renouvelées de nos jours; elles ont été adressées surtout à notre prédécesseur Grégoire XVI, d'heureuse mémoire, et à nous-mêmes, soit par les évêques, soit par le clergé séculier, soit par les ordres religieux, par les souverains et par les peuples fidèles.

Aussi, connaissant parfaitement toutes ces choses, y trouvant pour nous-mêmes les motifs de la plus grande joie et en faisant l'objet d'un sérieux examen, a peine avons-nous été, malgré notre indignité, porté, par les desseins mystérieux de la divine Providence, sur cette chaire de Pierre, pour prendre en main le gouvernail de toute l'Église, que dans le sentiment de vénération, de piété et d'amour dont nous fûmes dès notre enfance pénétré pour la très-sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, nous avons attaché le plus grand prix à faire tout ce que pouvait encore désirer l'Église pour honorer davantage la bienheureuse Vierge et donner un nouvel éclat à ses prérogatives. Mais, voulant apporter en cela toute la maturité possible, nous constituâmes une congrégation particulière formée de plusieurs de nos vénérables frères les cardinaux de la sainte Église romaine, distingués par leur piété, leur prudence et leur science dans les choses divines; nous choisîmes en outre, tant dans le clergé séculier que dans le clergé régulier, des hommes profondément versés dans les sciences théologiques, afin que tout ce qui concerne l'Immaculée Conception de la Vierge fût examiné

par eux avec le plus grand soin, et qu'ils nous exposassent leur propre sentiment. Et quoique la réception des demandes qui nous avaient été adressées de définir enfin l'immaculée Conception de la Vierge nous fît voir clairement quel était en ce point le sentiment de la plupart des pasteurs de l'Église, nous envoyâmes à tous nos vénérables frères les évêques du monde catholique une lettre encyclique donnée à Gaëte le 2 février 1849, pour leur demander d'adresser à Dieu des prières et de nous faire ensuite savoir par écrit quelle était la piété et la dévotion de leurs fidèles envers la Conception Immaculée de la Mère de Dieu, et surtout ce qu'ils pensaient eux-mêmes de la définition à porter, quel était sur ce point leur désir, afin de rendre notre jugement suprême avec toute la solennité possible.

Ce n'a pas été, certes, une faible consolation pour nous quand les réponses de nos vénérables frères nous sont arrivées. Mettant à nous écrire l'empressement d'une joie et d'un bonheur inexprimable, non-seulement ils nous ont confirmé de nouveau leurs pieux sentiments et la pensée qui les animent, eux tout particulièrement, et leur clergé, et le

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