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sensiblement affligé de tous les troubles que la constitution Unigenitus a excités dans l'Eglise et principalement dans notre diocèse. Personne n'ignore que d'abord que cette constitution parut, les fidèles furent consternés, que les nouveaux convertis furent scandalisés, que les magistrats allarmés, qu'un grand nombre de pasteurs pleins de zèle et de lumières, de théologiens distingués et plusieurs prélats prévirent dès-lors tous les abus qu'on ferait de la constitution, et l'événement n'a que trop justifié, que leurs craintes et leurs inquiétudes n'étaient pas vaines. En effet, les hérétiques publient en divers écrits que l'Eglise a varié sur les dogmes essentiels, et que Clément XI a condamné sur la grâce la doctrine que les anciens papes avaient autorisée, et que la dernière constitution renverse les vérités fondamentales de la morale chrétienne; en sorte que cette censure est devenue un des plus forts argumens pour combattre l'autorité de la tradition que nous opposons à leurs erreurs, et pour confirmer dans le schisme ceux que le malheur de leur naissance y a engagés. A la vue de tant de plaintes qui rétentissaient de toutes parts etc. il nous parut nécessaire de nous adresser à l'auteur même de la constitution, pour lui exposer les difficultés qu'on nous proposait tous les jours, de le supplier de déclarer lui-même le véritable esprit de la bulle, de calmer les consciences agitées etc..

Nous n'avons point cessé depuis plus de trois années, d'employer tous les moyens qui ont dépendu de nous pour engager N. S. P. le pape à donner des explications qui deviennent

de jour en jour plus nécessaires;

mais quoique cette démarche fut conforme à ce qui a été pratiqué par les plus saints évêques de l'antiquité, et à ce qui a été même prescrit par les plus grands papes, jusqu'àprésent nos instances ont été sans succès; au lieu des explications que les besoins de l'Eglise exigeaient, nous avons vû paraître les décrets de l'inquisition, par lesquels plusieurs mandemens d'évêques de France ont été flétris d'une manière injurieuse à l'épiscopat; divers brefs où l'on déclare que la constitution est si claire qu'elle n'a pas besoin d'explication, où l'on conteste aux évêques le droit de juger avec le pape les questions de fait, pour les réduire à la simple qualité d'exécuteurs des décrets des souverains pontifes, auxquels ils seraient obligés de se sounettre avec une obéissance aveugle. On leur défend de s'écarter de la lettre de la constitution, et l'on prononce que demander des explications,,,c'est s'élever à une curiosité criminelle, 'est vouloir manger du fruit défendu."

(La propos. 48 est ainsi conçue :) „Que peuton être autre chose que ténèbres, qu'égarement et que peché sans la lumière de la foi, sans JésusChrist, ans la charité," proposition, dont la censure est d'autant plus étonnante, qu'elle ne paraît contenir que ce que Jésus-Christ dit luimême etc.

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La constitution condamne cette proposition:,,la oi est la première grâce et la source de toutes les autres," qui paraît si conforme à ces paroles du Concile de Trente 1): „la foi est le i) Sess. 6.. 8.

commencement du salut des hommes, le fondement et la racine de toute la justification."

Les fidèles sont d'autant plus alarmés de la condamnation des propositions 44. 46. 47.49.50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57, qui concernent la charité, que dans ces propositions le terme de charité est pris dans le même sens dans lequel il est emplcyé dans l'Ecriture sainte. etc.

Les corrupteurs de la doctrine des moeurs paraissent d'autant plus autorisés à se servir de la condamnation de la proposition 44 pour combattre la doctrine des pères, que cette propɔsition est conçue dans des termes semblables à ceux de St.-Léon et de plusieurs autres pères. etc

Nous ne devons pas dissimuler combier les fidèles sont scandalisés de la censure de la proposition 66 (s. im Auszug), qui paraît n'exprimer qu'un sentiment que les lumières de la foi et de la piété inspirent à tous les chrétiens.

Sa Sainteté n'ignore pas le scandale qu'a causé en particulier la censure de la proposition 82:,,le dimanche doit être sanctifié par ces lectures de piété et surtout des saintes écritures. etc.“

L'amour de la justice et de la paix rous engage encore à faire attention aux plaintes universellement répandues sur l'infidélité, avec laquelle les propositions, dont on denande la censure, ont été extraites du livre des Réflexions, plusieurs étant visiblement tronquées, d'autres traduites peu exactement en latin, un graid nombre détournées à des sens étrangers, dort elles ne sont pas susceptibles dans le livre, même, et qui ont été désavouées par l'auteur dans des écrits, qui sont entre les mains de tout le monde.

Le souverain pontife a donc été visiblement surpris par de faux exposés, comme les plus grands papes se sont souvent plaints qu'ils avaient été séduits par l'artifice de ceux qui recouraient à leur autorité.

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N'ayant pu jusqu'ici obtenir de Sa Sainteté de remède à de si grands maux, nous nous trouvons dans la nécessité de recourir aux voies canoniques, autorisées par l'Eglise. Ainsi après avoir fait préalablement des protestations expresses, que nous n'entendons jamais rien dire ou même penser de contraire à la doctrine de la sainte église catholique, apostolique et romaine etc. dans la seule vue de conserver sans altération les dogmes de la foi, les règles de la discipline et de la morale, les droits sacrés de l'épiscopat, aussi bien que pour prévenir le schisme dont l'Eglise est menacée, conformément aux décrets des Conciles de Constance et de Basle, nous appellons au pape mieux conseillé et au futur concile général, de la constitution, qui a pour titre:,,Condamnation faite par N. S. P. le pape Clément XI, de plusieurs propositions extraites d'un livre intitulé: le Nouveau Testament, en français, avec des réflexions morales sur chaque verset, à Paris 1699," et autrement : „Abrégé de la morale de l'Evangile etc., ou Pensées chrétiennes etc., à Paris 1693. 1694 etc." et du Refus, dans lequel Sa Sainteté persiste depuis trois années, de donner des explications, qui mettent à couvert les vérités de la foi, les règles de la morale, et la discipline, qui conservent aux théologiens la liberté que l'Eglise leur a laissée jusqu'ici, de soutenir les opinions

qu'on enseigne communement dans les écoles ca. tholiques, etc. - protestant de renouveller le présent acte d'appel, et d'en déduire plus amplement les motifs, où, quand et devant qui il conviendra. Fait à Paris, le 3 avril 1717.

(On sait que le présent acte d'appel a été pareillement inséré dans les secrétariats de Mgrs. les évêques de Châlons sur Marne, d'Agen, de Condom, de St.-Malo, d'Auxerre, de Laon, de Macon, d'Acqs, de Bayonne, de Metz etc.)

Beilage VII.

A. (Extrait de la) lettre de M. Ch. L. de Haller à sa famille. Paris 1811. 4me édition.

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L

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L'église catholique, qui n'est autre chose que la société universelle des chrétiens; (p. 4.) le royaume de Dieu sur la terre, c'est-à-dire, une église, ayant son chef et ses membres destinés à maintenir et à perpétuer la religion chrétienne, à rassembler les bons, à les séparer des méchans (p. 9.) l'église catholique a ce caractère d'immutabilité, imprimé à tous les ouvrages du créateur (34); elle est toujours restée la même, (elle) n'est sortie d'aucune, et toutes les autres en sont sorties (p. 31.) Songez, que si personne n'avait embrassé une autre foi que celle de ses pères, le monde ne serait pas devenu chrétien (p. 33.) (l'église catholique) la société universelle la plus ancienne, la plus nombreuse, celle dont furent nos ancètres (p. 30.) Le monde est partagé entre des chrétiens unis au centre commun du siège

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