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B

765

• J34

S15

Vignaced hel

4-18-28.

7-2-28 HAZ

A MONSIEUR DUBOIS

(DE NANTES),

Hommage d'un respectueux dévouement.

79

PREMIÈRE PARTIE.

CHAPITRE PREMIER.

SITUATION INTELLECTUELLE DE LA CHRÉTIENTÉ AU NEUVIÈME SIÈCLE.

A l'époque où parurent les premières tentatives de la philosophie scholastique, vers le commencement du neuvième siècle, deux éléments très-distincts avaient été déposés, dans le monde par les deux grandes révolutions qui remplissent les siècles précédents, le christianisme et les invasions des barbares. La rencontre de ces deux éléments et leur union semble avoir constitué l'humanité moderne, et il n'est pas impossible que la gloire de la philosophie du moyen âge soit précisément d'avoir été le premier fruit, encore barbare et amer, mais le premier, le premier produit de ces fécondes semences.

Quels sont ces deux éléments? il est permis de les indiquer ainsi : c'étaient, d'un côté, les traditions de la science antique, acceptée, modifiée, transformée par le christianisme naissant et transmise par lui au monde nouveau; de l'autre, la nature inculte encore, mais si vivace, des peuples germaniques, les richesses particulières aux races jeunes, et surtout aux races

du nord, l'ardeur, l'énergie morale, maintes ressources cachées que le christianisme allait s'approprier, comme il s'était approprié toute une partie de la culture antique, afin d'élever son œuvre sur ce double fonde

ment.

Le christianisme des premiers siècles, dans sa lutte avec l'antiquité, avait été obligé de la combattre avec ses propres armes, les lettres, la philosophie, l'éloquence. Ce n'est pas tout au milieu des besoins religieux qui tourmentaient le monde, c'étaient toutes les âmes d'élite qui, en Grèce et à Rome, allaient chercher dans la religion nouvelle la satisfaction de leurs désirs et l'apaisement de leurs inquiétudes, et S. Basile, S. Jérôme, S. Augustin, en se convertissant à la foi chrétienne, lui apportaient ainsi leur science et leur amour passionné des lettres. De ces deux causes, le besoin de combattre l'antiquité avec ses propres armes, et les séductions divines du christianisme, qui attiraient les plus beaux génies, les plus grands esprits de Rome et d'Athènes, il est résulté que l'influence des lettres grecques et latines n'a pas tout à coup disparu, qu'elle a survécu longtemps à la défaite du paganisme, et qu'une grande part de la culture antique, transformée seulement et souvent vivifiée par l'esprit nouveau, fut perpétuée ainsi dans le monde chrétien. Il y a plus encore: ce n'est pas seulement l'antiquité, ce sera un développement d'idées plus récent, ce seront les idées d'Alexandrie

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