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OEUVRES

DE

MASSILLON.

TOME DEUXIEME.

IMPRIMERIE D'ÉVERAT, Rue du Cadran, no 16.

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606.7

M47.1

1833 MASSILLON.

1.2

MYSTÈRES.

AVIS AU LECTEUR.

Nous n'avons rien de particulier à dire sur les Sermons qui composent ce volume. L'on y retrouvera Massillon toujours semblable à lui-même, malgré la différence des sujets qu'il entreprend de traiter; l'on y admirera surtout cette fécondité de génie qui ne s'épuise jamais, et qui paroissant avoir tout dit sur une matière, sait la réprésenter sous une forme nouvelle, toujours également intéressante. L'instruction sur les œuvres de miséricorde, et le petit discours sur le renouvellement de la ferveur des premiers chrétiens, n'ont été placés à la suite des Mystères, que parce que nous n'avions point d'autre place plus convenable à leur donner.

SERMON

POUR LA FÊTE DE LA PURIFICATION

DE LA SAINTE VIERGE.

SUR LA SOUMISSION A LA VOLONTÉ DE DIEU.

Postquàm impleti sunt dies purgationis Mariæ secundum legem Moysi, tulerunt Jesum in Jerusalem, ut sisterent eum Domino.

Le temps de la purification de Marie étant accompli selon la loi de Moïse, ils portèrent l'Enfant à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur. (Luc, 11, 22.)

La soumission à la volonté de Dieu est la grande vertu dont Marie nous donne aujourd'hui l'exemple, dans le mystère que l'Eglise propose à la piété des fidèles. Quoique toute la vie de cette Vierge sainte ait été une conformité continuelle aux ordres du ciel, un acquiescement universel aux vues et aux desseins de Dieu sur elle, il semble cependant que c'est cette disposition qui domine le plus dans l'oblation qu'elle fait aujourd'hui de son Fils au temple; et que c'est dans ce mystère que le TOME II.

sacrifice qu'elle fait à la volonté de Dieu de ses lumières est plus entier et plus héroïque : et c'est cette vertu principale que nous allons vous proposer pour modèle.

En effet, sans elle la vertu n'est plus qu'une humeur, ou une recherche continuelle de nous-mêmes: sans elle, les illusions de notre esprit deviennent notre seule loi; les inconstances de notre cœur, notre seule règle; la bizarrerie de nos desirs, notre seul frein, et l'unique ressort de notre conduite; nous devenons, en un mot, notre divinité nous-mêmes.

C'est la conformité à la volonté de Dieu, qui fait tout le prix de nos sacrifices; qui donne du mérite à nos souffrances; qui sanctifie nos joies; qui ôte à nos afflictions leur amertume, à nos prospérités leur venin; qui fixe nos irrésolutions; qui calme nos craintes; qui soutient nos découragements; qui règle nos espérances; qui fait la sûreté de notre zèle, la consolation de nos dégoûts; en un mot, qui assure toutes nos vertus, et qui nous rend utiles nos imperfections mêmes

C'est elle qui inspire les bons conseils; qui nous répond du succès de nos entreprises; qui nous rend maîtres des événements; qui sanctifie tous les états; qui règle tous les devoirs; qui maintient la subordination des peuples, l'autorité des empires, la majesté des souverains, la fidélité des sujets, l'inégalité des conditions, toute l'harmonie du corps politique, et qui fait que chacun à sa place, ne regarde pas avec envie la destinée d'autrui, et ne pense qu'à remplir et sanctifier les devoirs de son état propre.

C'est elle, Sire', qui fait régner les rois avec piété et avec justice; et qui corrige en eux, et l'orgueil des prospérités, et l'amertume des disgrâces, en leur faisant adorer dans la volonté du

'Louis XIV.

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