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Antiquaires de France, de faire traduire dans tous les dial populaires de la France et dans leurs moindres nuances la bole de l'Enfant prodigue. Un plan semblable pouvait, avec ques modifications, produire des résultats fort intéressants; m fut malheureusement abandonné trop tôt par suite des évèner politiques. Il nous reste encore plus de cent de ces traduc qui ne laissent pas cependant d'offrir des lacunes considér pour quelques provinces pendant que d'autres en sont pr trop richement dotées.

Je me servirai de ces traductions partout où l'absence tres écrits ne me permettra pas de représenter autrement les mes d'un dialecte de quelque importance.

Division territoriale des Dialectes et de leurs sous-espèces.*)

Les

es limites politiques de la France comprennent outre la langue française et la romane quatre autres langues qui lui sont tout à fait étrangères; c'est à dire: le breton, le basque, l'allemand et le flamand.

Il y a une distinction essentielle à faire, quant aux limites de la langue française, entre les langues dérivées du latin et celles qui ont une autre origine. On passe d'un village français à un village allemand, flamand, basque ou breton sans observer de nuances intermédiaires. La transition est brusque et tranchée. Il n'en est pas ainsi lorsqu'on vient d'un pays de langue française à un pays de langue italienne ou espagnole: ce n'est plus alors une ligne tranchée qu'on franchit, mais une bande plus ou moins large, où le type de la langue française, déjà altéré par l'effet des divers patois, continue à changer plus ou moins rapidement, toujours par une succession de nuances à peine sensibles. C'est ainsi que l'italien succède peu à peu au provençal et le castillan au gascon.

Quant au dialecte catalan, lequel s'étend le long de la Méditerranée, à travers le royaume de Valence, jusque dans les îles de Mayorque, Minorque et Iviça, et se parle en France dans la partie montagneuse du Roussillon, il diffère à tel point du castillan, et se rapproche tellement au contraire, par ses caractères princi

*) Plusieurs notices statistiques de ce chapitre sont tirées d'un mémoire sur la Géographie de la langue française, par C. M. Paris. 1831.

paux, des dialectes du midi de la France, qu'il serait peut-être plus exacte de le rapporter au roman qu'à l'espagnol. Les Catalans et les Valenciens regardent eux-mêmes cette affinité comme tellement avérée, qu'ils ne le nomment jamais autrement que langue lemosine. M. Raynouard, dans l'introduction de son ouvrage sur les Troubadours, cite un passage de l'Histoire de Valence, par Escolano, où cet auteur dit formellement que le catalan est l'ancien langage de la Provence, du Languedoc et de la Guyenne.

Aucun des dialectes de la langue espagnole ne se parle sur le territoire de la France. La langue italienne de même ne se rencontre que dans l'île de Corse.

En 1809 l'Annuaire des Longitudes donna un travail fort intéressant sur le nombre des habitants de langue étrangère que renfermait alors la France. Il etait intitulé: Relevé général de la population de l'empire français selon les différentes langues que parlent ses habitants. Les proportions données dans cet ouvrage, exactes pour le temps auquel elles se rapportaient, ont cessé de l'être par l'effet des évènements politiques de 1814 et de 1815. Elles ont servi néanmois à mettre sur la voie de la distribution actuelle de la population par langues, ce qui a conduit aux résultats approximatifs suivants, applicables à l'état actuel du pays: Langue allemande, dans les départements de la Moselle, de la Meurthe, du Haut et Bas-Rhin Langue bretonne, dans les départements de Finistère, des Côtes du Nord et du Morbihan Langue basque, dans le département de Basses Pyrénées

1,140,000

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1,050,000

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118,000

Langue flamande, dans le département du Nord.
Langue italienne, dans l'île de Corse.

177,950

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185,079

Total 2,671,029.

La ligne qui sépare dans le nord du royaume de France, et dans le sud de la Belgique, la langue française et la langue flamande, se dirige à peu près directement de l'ouest à l'est, quoique avec des sinuosités, commençant à Gravelines et se terminant à Limbourg, où elle rencontre la langue allemande. A partir du point que nous venons d'indiquer, la ligne qui sépare la langue

française de la langue allemande se dirige au sud-sud-est, à travers le duché de Luxembourg, la Lorraine, la partie nord-est de l'Alsace et de la Suisse, vers l'extrémité orientale du val d'Aoste, où elle rencontre une altération de la langue italienne.

La partie de cette ligne qui traverse la Suisse et la divise en deux parties va, suivant Mr. Bridel, pasteur protestant dans le canton de Vaud, d'auprès de Délemont, ville de l'ancien évêché de Bâle, aujourd'hui du canton de Berne, se terminer à la limite supérieure du bas Valais. Les cantons suisses où l'on parle français en partie ou en totalité sont ceux de Berne, de Neuchâtel, de Fribourg, de Vaud, de Genève, et la partie inférieure du Valais. Toute la Savoie est également de langue française, et il y a sur la lisière du Piémont plusieurs communes dont le langage est plutôt français que piémontais, notamment celles des vallées vaudoises.

Aussi une partie des habitants du comté de Nice parlent plutôt provençal qu'italien.

A considérer le type provençal et le type français dans son expression la plus générale on peut même dire qu'ils prédominent alternativement dans toute l'Italie supérieure, de sorte que ce ne sont pas toujours les provinces les plus rapprochées de la France qui montrent le plus d'affinité avec le français ou le provençal. Il y a tel dialecte du Frioul et même des environs de Ravenne qui ressemble plus au provençal qu'aucun des dialectes intermédiaires.

Après avoir fixé les limites extérieures qui séparent le français des langues étrangères, nous avons à nous occuper des subdivisions que la langue française, considérée dans son ensemble, éprouve par l'effet des différentes manières dont elle est parlée suivant les localités.

Et d'abord se présente ici une première division presque aussi tranchée, géographiquement parlant, que celle qui sépare la langue française en général des langues qui lui sont hétérogènes. Cette distinction, susceptible peut-être d'être tracée sur la carte au moyen d'une ligne de démarcation, est celle en Langue d'Oil, ou française et en Langue d'Oc ou langue romane. Ce qui est bien sûr, c'est que cette distinction a toujours subsisté et subsiste

encore de fait, qu'elle fut telle même autrefois, que les États de ces deux portions du royaume s'assemblèrent quelquefois séparément pour voter des subsides, mais il s'en faut de beaucoup qu'elle fût jamais officielle. Bien des historiens ont répété que les rois de France, vers la fin du XIIIe siècle avaient donné à l'empire la division susmentionnée, mais aucun d'eux n'a cité un document quelconque qui vint à l'appui de cette assertion.

Une autre opinion assez généralement accréditée, est de prendre le cours de la Loire pour ligne de démarcation entre les deux langues, de sorte que tout le pays situé depuis la rive gauche de la Loire jusqu'à la Méditerranée et les Pyrénées appartiendrait à la langue romane, et celui depuis la rive droite jusqu'au Canal à la langue française, appelée aussi français-wallon.

Cette division manque d'exactitude, au moins pour nos jours; parceque, dans l'ouest, les dialectes français franchissent la Loire et se parlent dans les provinces de Poitou, d'Angoumois, de Saintonge et même jusque dans le département de la Gironde, pendant qu'à l'est les dialectes méridionaux ou romans se rencontrent au nord de la Loire jusqu'à l'extrémité sud de la Bourgogne et de la Franche-Comté. Dans l'introduction à son Dictionnaire languedocien Sauvage cherche à préciser les limites des deux idiomes par une bande de terre imaginée, qui s'étendrait à peu près le long des frontières septentrionales du Dauphiné, du Lyonnais, de l'Auvergne, du Limousin et de la Saintonge. Il rapporte de plus que dans cette bande de terre le type du langage, fort peu déterminé, penchait tantôt vers l'un, tantôt vers l'autre de ces deux idiomes et que ce n'est qu'à une certaine distance de là, en tirant vers le nord ou vers le sud qu'on retrouve dans le langage l'empreinte de cette originalité qui le fait reconnaître sur-le-champ comme roman ou comme français.

Cette division a une grande probabilité; c'est même peutêtre la plus spécieuse; mais il s'en faut qu'elle soit satisfaisante. Car en admettant la progression successive vers le type normal, il faut aussi admettre cette même progression en sens contraire, et il faut nécessairement arriver à un point où l'un de ces idiomes cesse et l'autre commence. Voilà pourquoi on a essayé de déterminer les limites des deux dialectes d'une manière plus précise.

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