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vées dans le refte du Royaume; ces faintes affemblées fi utiles pour entretenir une union facerdotale entre les Miniftres, un faint concert pour s'animer mutuellement à la pratique uniforme des devoirs du faint ministère, & un fecours pour en éclaircir les doutes & les difficultés; ces Conférences que nous avons vû d'abord fréquentées avec tant de zèle, nous avons la douleur, fur la fin de notre Epifcopat, de les voir défertes, & prefque tombées dans plufieurs cantons de ce Diocèfe. D'où pourroit donc venir, mes Frè res, une désertion fi peu édifiante & fi douloureuse pour nous? N'en doutons pas: l'ignorance, l'oifiveté & le défaut d'étude en font la principale raison pour ceux qui s'en abfentent: peu capables la plupart d'aider de leurs lumières ces pieuLes fociétés, & encore moins empreffés de profiter des lumières de leurs Confrères, ils auroient honte d'y aller faire montre de leur oifiveté & de leur ignorance; & ce qui devroit leur rendre ce fecours plus néceffaire, les en éloigne & le leur rend odieux. Il s'en trouve même qui croyent en favoir affés, & n'avoir pas befoin d'aller perdre leur tems à ces affemblées mais en favent-ils plus que faint Paul, qui élevé jufqu'au ciel où il avoit puifé dans le fein de Dieu des lumières & des fecrets ineffables qu'il n'étoit pas permis à l'homme de révéler, ne dédaignoit pas cependant d'aller à Jérufalem

conférer avec Pierre, Jacques, & les autres Miniftres, & de s'aider de leurs lumières, pour fe conduire plus sûrement dans les fonctions du ministère, perfuadé que ce faint concert des Miniftres pouvoit feul avancer l'œuvre de l'Evangile ? Et vous qui croyez en favoir affés pour vous paffer de ces pieufes Affemblées, feuls au fond de vos campagnes, fans fecours,

vous vivez en sûreté dans une folitude farouche, au milieu des périls & des doutes dont toutes nos fonctions sont sans ceffe environnées; vous fuyez les fecours que vous pourriez trouver, en vous réuniffant avec vos Confrères; vous vous privez même des douceurs d'une société fainte & facerdotale; les liens de la doctrine & de la charité qui devroient vous unir, vous féparent; vous faites une efpéce de fchifme dans un Diocèfe où la miféricorde de Jefus Chrift a confervé jufqu'ici la paix & l'union; & vous encourez l'anathême que l'Apôtre prononce contre ceux qui fe féparent eux-mêmes: Juda. v. Qui fegregant femetipfos.

19.

Je vous conjure donc, mes Frères, de lever ce fcandale qui nous afflige: rendez à ce grand Diocèfe la gloire dont il a toujours joui par la pratique universelle d'une difcipline fi utile: ma carrière eft déja bien avancée; ne me la laiffez pas finir avec le chagrin de voir un ufage fi faint prêt à tomber; épargnez cette douleur à ma vieilleffe; ranimez - la plutôt

d'une joie nouvelle, en ranimant votre zèle pour vos devoirs, & en particulier pour les Conférences ordonnées: Implete gaudium meum : l'amour de l'étude se réveil iera avec elles. Secondez donc, mes Frères, là-deffus les defirs d'un Pafteur qui vous a toujours aimés, qui n'a jamais usé qu'à regret de fon autorité envers les frères, & qui par-là a lieu d'efpérer que fans employer des menaces, il fuffira pour vous toucher, de fes feules remontrances.

DIX-SEPTIÉME

DISCOURS.

De l'obfervance des Statuts & des
Ordonnances du Diocèfe.

1739. Sans doute, mes Frères, les OrdonSA

nances des premiers Pasteurs dans le gouvernement de leurs Diocèfes, ne font que vous rappeller les anciens Canons. Ce ne font pas des Loix nouvelles que nous vous impofons; ce ne font que des anciennes régles de discipline confacrées de fiécle en fiècle par la décifion de tant de Conciles; & loin d'y ajoûter de nouvelles rigueurs, nous fommes forcés d'en adoucir la févérité, pour nous accommoder au relâchement des moeurs publiques du Clergé de forte que nos Ordonnances fe propofent plutôt de maintenir dans le faint ministère cette décence & cette régularité extérieure qui prévient le fcandale & le défordre, que d'y rétablir cette rigidité de difcipline, qui a annoncé pendant fi long. tems le zèle & la ferveur : c'est ce qui m'engage à ajouter encore quelque réfle

xions aux remontrances édifiantes que vient de nous faire M. le Promoteur, au fujet de l'oubli ou du non-ufage où la plupart de nos Ordonnances & de celles de nos Prédéceffeurs tombent infenfiblement dans ce Diocèfe. Il fe peut faire que la rareté des exemplaires de ces Ordonnances, & la difficulté qu'ont les nouveaux Curés d'en recouvrer, ait donné lieu à cet inconvénient; car nous cherchons plus à vous excufer, qu'à vous reprendre: mais enfin, afin que l'inobfervance n'ait plus d'excufe, nous allons les raffembler toutes, & les faire réimprimer dans un recueil; & nous efpérons que ce nouveau fecours renouvellera & l'observance & l'amour des régles faintes de l'Eglife, parmi fes Miniftres.

En effet, mes Frères, quel prétexte pourroit-il refter encore après cela à ceux qui croiroient pouvoir fe difpenfer de se conformer à la difcipline prefcrite par ces Loix facrées? Les regarderoient-ils comme de ces loix arbitraires & indifférentes que chacun peut obferver ou négliger à fon gré? l'illufion feroit trop groffière. Car, mes Frères, l'Eglife, ce Royaume fpirituel dont Jesus-Christ eft le Chef & le Roi éternel, n'auroit donc établi fon gouvernement que fur des loix vaines & inutiles, incapables d'y maintenir l'ordre, la sûreté, la décence que les loix humaines maintiennent depuis fi long-tems dans les fociétés civiles? Quoi! mes Frères, l'EConf. Tom. II. I i

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