APPROBATION. J'Ailu par ordre de Monseigneur le Chan celier, les Conférences Ecclésiastiques & les Difcours Synodaux de feu M. MASSILLON, Evêque de Clermont. L'excellence de l'état Ecclésiastique, les dispositions qu'il exige de ceux qui s'y deftinent, & les devoirs que ceux qui y font confaerés ont à remplir, font le sujet de ces différens Discours. Une matière aussi importante ne pouvoit être traitée par une main plus habile; ce célébre Orateur parle de la grandeur & des obligations du Sacerdoce avec autant de dignité que d'exactitude; le détail instructif dans lequel il entre, & le zéle plein d'onction qui l'anime, répandent dans les esprits des lumières, & excitent dans les cœurs des mouvemens qui ne peuvent que produire les fruits les plus heureux. J'ai lû pareillement les Mandemens de cet illuftre Evêque; tout m'y a paru mériter d'être présenté au Public, & digne de ses fuffrages. A Paris, ce premier Septembre 1745. MILLET, Docteur en Théologie de la DISCOURS DISCOURS A DE JEUNES GENS, SUR LA VOCATION A L'ETAT D ECCLÉSIASTIQUE. Ans le dessein où vous êtes, mes chers Enfans, de vous consacrer au saint Ministère vous avez fans doute examiné devant Dieu, si c'est lui-même qui vous appelle à un état où Jesus-Christ lui-même n'est entré qu'avec la miffion de fon Père, & où personne n'a droit d'entrer qu'avec celle de Jesus-Chrift: Sicut mifit Joan. me Pater, & ego mitto vos. Je suppose donc 20. 21. que des motifs humains ne font entrés pour rien dans une vocation, où tout ce qui ne vient pas de l'Esprit de Dieu, la fouille & la rend illégitime: je suppose que vos premières mœurs ne vous ont pas annoncé Conf. Tom. II. A par leur déréglement, que vous ne deviez jamais prétendre à vous ingérer dans le Sanctuaire, dont les portes formidables ne s'ouvroient autrefois qu'à l'innocence, & où elle même n'entroit qu'en tremblant : je suppose enfin, que les Juges éclairés à qui vous avez confié dans le Tribunal, tout le détail de votre vie paffée, & les dispositions les plus secrettes de votre coœur, ont cru découvrir en vous, autant qu'il est permis aux lumières bornées & toujours incertaines des hommes, d'en juger; ont cru, dis-je, découvrir en vous des marques d'une vocation véritable; qu'ils ont cru concourir aux desseins éternels de Dieu sur votre destinée, en concourant à votre installation dans le lieu faint; qu'ils ont présumé qu'en vous offrant à l'Eglife, vous ne lui offriez que ce que le Seigneur lui - même avoit choifi; & qu'ils vous ont dit avec une douce confiance, comme autrefois LaGen. 24. ban à Eliezer: Ingredere, benedicte Domini, cur foris ftas? Entrez, le béni du Seigneur, pourquoi demeureriez vous au dehors ? 31. Mais d'un autre côté, mes chers Enfans, fi ces conditions effentielles manquoient à votre vocation; si avant de vous présenter ici, vous n'aviez pas examiné long-tems devant Dieu, fi le dessein de vous confacrer au faint Ministère venoit de lui; si l'ordre de la naissance y a eu plus de part que l'ordre de Dieu, & les faintes impulfions de la grace; fi l'espérance de trouver dans le Sanctuaire une situation plus douce, plus |