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CONCOURS UNIVERSITAIRE DE 1869-1870.

QUESTION DE PHILOSOPHIE.

MÉMOIRE COURONNÉ.

DES

ANTÉCÉDENTS DU NÉOPLATONISME,

PAR

VITAL DECOSTER,

DOCTEUR EN PHILOSOPHIE ET LETTRES, ÉLÈVE DE L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN.

Quid laboro, nisi ut veritas in omni quæstione
explicetur? »

CICERON, Tusculanes, III, 20.

Bruxelles,

IMPRIMERIE DE TH. LESIGNE.

Rue de la Charité, 19, faub. de Louvain.

1872

1

Phil 1170110

L

HARVARD COLLEGE LIBRARY
JACKSON FUND

afn 11,1927

1

ÉNONCÉ DE LA QUESTION :

Exposer les causes qui ont amené la transformation du platonisme en néoplatonisme, et faire dans celui-ci la part exacte des éléments empruntés à Platon et de ceux qui ont été empruntés aux traditions mystiques de l'Orient. »

PRÉFACE.

Le Néoplatonisme mérite d'occuper une place importante dans l'histoire de la pensée humaine. Il se présente à nous comme une brillante synthèse de toutes les doctrines philosophiques de l'antiquité, comme une tentative de conciliation entre l'idéalisme de Platon, l'empirisme d'Aristote, le panthéisme stoïcien et le mysticisme oriental.

[ (1) Considérée à un autre point de vue, la philosophie Alexandrine est en quelque sorte le testament de mort du vieux

(1) Les parties imprimées entre crochets, tant dans le corps du Mémoire que dans cette préface, ont été ajoutées après coup.

paganisme. Envahies, menacées de tous côtés par les idées de ces barbares qu'on avait traités pendant longtemps avec le plus superbe dédain; obligées de se défendre contre un adversaire. encore plus redoutable, le christianisme naissant et grandissant chaque jour sous le feu des persécutions, la philosophie et la religion helléniques, confondant leurs destinées, semblent avoir fait une tentative suprême pour réunir, organiser, discipliner toutes leurs forces et leur donner la forme la plus accomplie, la plus savante à la fois et la plus poétique dont elles fussent susceptibles. ]

Rechercher les causes qui ont préparé l'avénement de ce syncrétisme, démêler au sein de celui-ci les traces des influences diverses qu'il a subies, tel est le double but dont nous avons, dans ce Mémoire, poursuivi la réalisation.

Fidèle au précepte de Cicéron, qu'avant de parler d'une chose il faut la définir, nous avons fait précéder notre étude d'une exposition détaillée de la doctrine néoplatonicienne. C'est surtout aux ouvrages de Plotin que nous nous sommes attaché dans cette première partie de notre travail. Les Ennéades nous offrent en effet l'expression la plus pure, la plus haute et la plus complète de l'éclectisme Alexandrin; elles sont, comme l'a dit M. Vacherot, l'évangile du Néoplatonisme (1). Porphyre, Jamblique et Proclus n'ont réclamé notre attention que pour autant qu'ils ont modifié ou enrichi les théories Plotiniennes.

[Les livres de MM. Vacherot et Jules Simon, le savant rapport de M. Barthélemy Saint-Hilaire, l'Histoire des théories morales de l'antiquité, par M. Denis, nous ont fourni, pour cette première partie de notre tâche, d'utiles renseignements.

Ce qui a surtout facilité notre travail, c'est l'existence d'une traduction des Ennéades qu'on peut vraiment considérer comme un modèle. M. Bouillet a interprété Plotin avec une conscience,

(4) Histoire critique de l'école d'Alexandrie, tom. I, pag. 364.

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