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dureté de nos cœurs, cette règle n'est pas toujours véritable. Plusieurs sont à la croix, qui sont bien éloignés du crucifié : la croix dans les uns est une grâce; la croix dans les autres est une vengeance. De deux homnies mis en croix avec Jésus-Christ, l'un y a trouvé la miséricorde, l'autre les rigueurs de la justice; l'un y a opéré son salut, l'autre y a commencé sa damnation : la croix a élevé jusqu'au paradis la patience de l'un, et a précipité jusqu'à l'enfer l'impénitence de l'autre, Tremblez donc parmi vos souffrances; [ craignez ] qu'au lieu d'éprouver maintenant un feu qui vous purge dans le temps, vous n'allumiez par votre faute un feu qui vous dévore dans l'éternité.

Et vous, ô enfans de Dieu, quelque fléau qui tombe sur vous, ne croyez jamais que Dieu vous oublie; et ne vous persuadez pas que vous soyez confondus avec les méchans, quoique vous soyez mêlés avec eux, désolés par les mêmes guerres, emportés par les mêmes pestes, affligés des mêmes disgrâces, battus enfin des mêmes tempêtes. « Le Sei» gneur connoît ceux qui sont à lui (1) », et il sait bien démêler les siens de cette confusion générale. Le même feu fait reluire l'or, et fumer la paille : << Le même mouvement, dit saint Augustin (2), fait >> exhaler la puanteur de la boue, et la bonne odeur >> des parfums » ; et le vin n'est pas confondu avec le marc, quoiqu'ils portent tous deux le poids du même pressoir. Ainsi les mêmes afflictions qui désolent, consument les méchans, purifient les justes; (1) II. Timoth. 11. 19. —(2) De Civit. Dei, col. 8.

lib. 1
. 1, cap. vi, tom. vii,

et quoi que l'on vous reproche, vous ne serez jamais confondus, pourvu que vous ayez le courage, la force de vous discerner.

Prenez la médecine; la main de Dieu est invisiblement étendue [ pour vous la présenter : recevezla avec joie. ] « Mes Frères, dit l'apôtre saint Jac»ques (1), considérez comme le sujet d'une extrême

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joie les diverses afflictions qui vous arrivent; sa» chant que l'épreuve de votre foi produit la pa» tience or la patience doit être parfaite dans ses » œuvres et dans ses effets, afin que vous soyez par» faits et accomplis en toute manière, et qu'il ne >> vous manque rien.... Heureux celui qui souffre pa» tiemment les tentations et les maux de cette vie; » parce que, lorsque sa vertu aura été éprouvée, il >> recevra la couronne de vie que Dieu a promise à >> ceux qui l'aiment ». Si la tentation vous presse, persévérez jusques à la fin » : Persevera usque in finem; « parce que la tentation ne persévérera pas >>> toujours » Quia tentatio non perseverat usque in finem (2). Mais cet homme m'opprime par ses violences: Et adhuc pusillum, et non erit peccator (5): « Encore un peu de temps, et le pécheur ne sera » plus ». Le médecin flatte son malade, mais ce délai est importun : « l'infirmité fait paroître long >> ce qui est court » : Infirmitas facit diu videri quod citò cst (4). Quand un malade demande à boire, chacun se presse pour le servir; lui seul s'imagine que le temps est long. Hodie, « Aujourd'hui », dit

(1) Jac. 1. 2, 3, 4, 12.- (2) S. Aug. in Joan. Tract. xLv. n. 13, tom. 11, part. 11, col. 600.- (3) Ps. XXXVI. 10. — ~ (4) In Ps. XXXVI,

serm. 1, n. 10, tom. IV, col. 262.

le Fils de Dieu : ne crains pas, ce sera bientôt. Cette vie passera bien vîte; elle s'écoulera comme un jour d'hiver, où le matin et le soir se touchent de près: ce n'est qu'un jour, ce n'est qu'un moment, que l'ennui et l'infirmité fait paroître long; quand il sera écoulé, vous verrez alors combien il est court. O quand vous serez dans la vie future!

Mais je gémis dans la vie présente, et je suis accablé de maux. Eh bien! abandonnez-vous à l'impatience: en serez-vous bien plus soulagé, quand vous aurez ajouté le mal du chagrin, et peut-être celui du murmure aux autres qui vous tourmentent? Profitez du moins de votre misère, de peur que vous ne soyez du nombre de ceux auxquels saint Augustin a dit ce beau mot : « Vous perdez l'utilité de vos >> souffrances » : Perdidistis utilitatem calamitatis, et miserrimi facti estis, et pessimi permansistis (1) : << Vous perdez l'utilité de votre misère, vous êtes >> devenus misérables, et vous êtes demeurés mé>> chans >>.

(1) De Civit. Dei, lib.1, c. xxx111, tom. vii, col. 3o.

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Quelle est la source de la puissance temporelle. Sentimens d'un roi sage qui voit les peuples soumis à son empire. Combien les souverains doivent avoir dans l'esprit la majesté de Dieu profondément gravée. Services que l'Eglise a droit d'attendre des princes chrétiens. Quels sont leurs devoirs, pour faire régner Jésus-Christ sur leurs peuples. Qualités et dispositions qui leur sont nécessaires pour rendre la justice et connoître la vérité.

Dicite filiæ Sion: Ecce Rex tuus venit tibi mansuetus, sedens super asinam.

Dites à la fille de Sion: Voici ton Roi qui fait son entrée, plein de bonté et de douceur, assis sur une ánesse: paroles du prophète Zacharie, rapportées en l'évangile de ce jour. Matth. xxi. 5.

PARMI toutes les grandeurs du monde, il n'y a rien de si éclatant qu'un jour de triomphe; et j'ai appris de Tertullien, que ces illustres triomphateurs de l'ancienne Rome marchoient avec tant de pompe,

que, de peur qu'étant éblouis d'une telle magnificence, ils ne s'élevassent enfin au-dessus de la condition humaine, un esclave qui les suivoit avoit charge de les avertir qu'ils étoient hommes: Respice post te, hominem te memento (1).

Le triomphe de mon Sauveur est bien éloigné de cette gloire; et au lieu de l'avertir qu'il est homme, je me sens bien plutôt pressé de le faire souvenir qu'il est Dieu. Il semble en effet qu'il l'a oublié. Le prophète et l'évangéliste concourent à nous montrer ce Roi d'Israël « monté, disent-ils, sur une ânesse » : Sedens super asinam. Chrétiens, qui n'en rougiroit? est-ce là une entrée royale? est-ce là un appareil de triomphe? est-ce ainsi, ô Fils de David, que vous montez au trône de vos ancêtres et prenez possession, de leur couronne? Toutefois arrêtons, mes Frères, et ne précipitons pas notre jugement. Ce Roi, que tout le peuple honore aujourd'hui par ses cris de réjouissance, ne vient pas pour s'élever au-dessus des hommes par l'éclat d'une vaine pompe; mais plutôt pour fouler aux pieds les grandeurs humaines: et les sceptres rejetés, l'honneur méprisé, toute la gloire du monde anéantie, font le plus grand ornement de son triomphe. Donc pour admirer cette entrée, apprenons avant toutes choses à nous dépouiller de l'ambition et à mépriser les grandeurs du monde. Ce n'est pas une entreprise médiocre de prêcher cette vérité à la Cour, et nous avons besoin plus que jamais d'implorer le secours d'en-haut par les prières de la sainte Vierge. Ave, Maria.

(1) Apol. n. 33.

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