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CHAPITRE XVI

COMMENT DIEU ET L'EGLISE TRAITENT APRÈS LEUR MORT LES JUIFS CONVERTIS

Mon intention n'est pas de vous dresser le catalogue des Juifs qui se sont sanctifiés dans le christianisme, ni d'extraire du martyrologe les noms des saints qui ont été placés sur les autels, depuis saint Paul jusqu'à nos jours; mais je ne puis passer sous silence quelques faits récents et modernes qui montreront à mes lecteurs quelles sont les prédilections divines pour les Juifs qui se convertissent.

Je n'irai pas, au bout du monde, chercher des exemples pour appuyer ma thèse. Le premier que je rencontre est celui qui se passa à Latresne, près Bordeaux, sur la personne d'un sieur Frank, qui mourut en 1889, à l'âge de quatre-vingt quatorze ans. Il était Juif par sa naissance; mais touché de la grâce, et malgré son grand âge, en possession de toutes ses facultés intellectuelles, il avait demandé avec instance et reçu avec bonheur le saint baptême.

Son inhumation causa une profonde impression, car dans la tombe qu'on voulait lui faire partager avec son épouse, morte dix ans avant lui, après avoir reçu, elle aussi, le saint baptême, on retrouva le corps de cette dernière intact, les chairs blanches et souples, reposant sur le coussin blanc et les linges sans tache, absolument comme à l'instant de son ensevelissement. On ne se contenta pas de cette vue constatée par les autorités; mais on toucha le visage, les cils et les sourcils, et l'on vit une légère transpiration couvrant les chairs. Une douce émotion gagna les assistants; le cercueil fut soigneusement refermé, et l'épouse reçut à ses côtés les restes sanctifiés de son mari.

Ces deux patriarches avaient suivi, dans la foi de JésusChrist, leurs trois filles, toutes trois religieuses, Oblates de l'Assomption et de Notre-Dame de Sion. Eh bien, chers lec

teurs, ne voyez-vous pas comme moi que quand les Juifs s'y mettent, ils deviennent des chrétiens dignes de fixer les regards du ciel! Et jusque dans les bras de la mort, dans les profondeurs du tombeau, Dieu garde leurs ossements. L'Eglise ne perdra pas de vue cette tombe, et s'il plaît à Dieu de la glorifier, par quelque nouveau miracle, elle l'examinera, et cette préservation extraordinaire de la corruption du tombeau n'échappera pas à sa maternelle sollicitude, et elle glorifiera à son tour ce que Dieu aura déjà glorifié le premier.

Mais avez-vous remarqué que les trois filles de ces deux patriarches sont entrées dans des congrégations religieuses placées sous le patronage de la Sainte Vierge, et que cette congrégation de Notre-Dame de Sion est l'œuvre de Juifs convertis, devenus prêtres et fondateurs de cette association qui a pour but une sainte ligue de prières qui de jour en jour obtiennent des conversions juives. Les deux fondateurs ne sont autres que les P. Ratisbonne.

Avant de raconter leur mort, lisez comment ils parlent dans tes Annales de Notre-Dame de Sion des persécutions dirigées contre les Juifs. Le mouvement contre la race israélite qui se manifeste dans plusieurs parties de l'Europe, prit un jour un caractère effrayant, en Poméranie. Le soir du 14 août 1881,

e foule immense et tumultueuse parcourut les rues de Setin, en menaçant de prendre d'assaut les maisons et les pigions des Juifs. La police intervint de la manière la plus

que et put calmer cette émeute. A Borispolis (Russie), a population surexcitée détruisit tout l'avoir juif. En outre, il eng tués et trente-six blessés. Une grande effervescence pied la force publique à Koslin et à Pyritz.

s ces circonstances critiques le pieux rédacteur fait que les persécutions dirigées contre les fils de Sem mtiets ne sont point provoquées par le fanabebques, mais par l'intolérance des protestants agente des schismatiques. C'est ce qui explique pours derniers temps, de riches familles juives de Ber12cfort ont passé du judaïsme au catholicisme. Là Set la vraie tolérance. Là seulement est la vraie que là est la véritable Eglise de Dieu. Et remar

quez, chers lecteurs, que ce n'est pas moi qui vous parle, mais l'un des vôtres, l'un de votre race, et il ajoute : « Le mouvement antisémitique des Allemands et le soulèvement des hordes barbares du Nord montreront aux malheureux enfants d'Israël le chemin qui mène à Rome, aux pieds de ces Pontifes qui, dans le cours des siècles, se sont toujours élevés contre leurs persécuteurs, et ont couvert les persécutés d'une paternelle protection. » Les Papes ont toujours été les défenseurs des Juifs. (Paroles d'un avocat juif à un curé de campagne.)

Le P. Ratisbonne parlait par expérience et par amour. Il vous aimait, car vous étiez ses frères. et c'était à Rome que comme un autre Paul il avait trouvé son chemin de Damas. C'était en 1842. Quarante-deux ans plus tard il partait de Jérusalem pour le ciel, car il mourut en 1884, dans la Ville sainte, au siège de la mission qu'il avait fondée, à la suite de sa conversion. L'article nécrologique rappelle que ce fils du président du consistoire israélite de Strasbourg était allé à Rome en curieux et en lettré, et qu'il avait été terrassé par la grâce dans une église où la Sainte Vierge lui étant apparue, lui avait montré le chemin de la vérité.

Dans cette voie nouvelle où il avait été précédé par son frère Théodore de Ratisbonne qui se convertit en 1826 à Strasbourg et mourut le 10 janvier 1884, dans sa quatre-vingtdeuxième année, supérieur de Notre-Dame de Sion, directeur de l'Archiconfrérie des Mères chrétiennes et protonotaire apostolique, le P. Alphonse de Ratisbonne entra résolument avec l'ardeur d'un néophyte et le zèle d'un apôtre. Tous deux, dès lors, dans un esprit de foi qui ne se démentit pas un jour, entreprirent ces œuvres auxquelles leurs noms furent si bien mêlés, que l'on pourrait malaisément faire la part du P. Marie-Théodore ou d'Alphonse-Marie, dans les heureux fruits qui en sortirent, pour l'édification du peuple chrétien. Les édifiants détails de cette action double et une ne seront bien connus et racontés que plus tard. Aujourd'hui nous devons nous borner, quelques mois après la mort du P. MarieThéodore, à enregistrer douloureusement la mort du P. Alphonse-Marie qui n'a pu longtemps survivre à son frère, mais

qui, pour louer leur action commune, laisse en France et en Onent des œuvres qui ne périront pas.

En attendant que Dieu glorifie ces deux israélites fondateurs de deux congrégations florissantes, l'Eglise se tient dans the silencieuse admiration sur leurs œuvres fécondes, et recueille les bénéfices de leurs travaux, de leurs luttes et de leurs prières pour la conversion des Juifs. Nons ne connaîtrons qu'au jugement dernier le bien produit et réalisé par ces deux religieux fondateurs.

Maintenant que dirons-nous de cet autre Juif converti, le 2. Libermann, qui devint plus tard le fondateur de la Congréaron du Saint-Esprit? Sa piété a été si grande, son zèle si ee, ses travaux si merveilleux et sa sainteté si lumineuse, que à sa cause a été présentée à Rome, et que l'examen de e vie si extraordinaire se poursuit devant la congrégation ne pour savoir si l'Eglise peut le déclarer Bienheureux. s&sciples de ce pieux fondateur sont déjà répandus aux are coins de la France où ils rendent des services exceps et dans les missions africaines où ils se dévouent c des peuplades anthropophages; mais nous reviense Juif converti, à propos de quelques lignes écrites Neerable dans une chronique religieuse paraissant tous is no s. Annales du Sacré-Cœur; nous y lirons encore te profond respect de l'Eglise pour le saint foneagira de même envers tout israélite qui pratiquera aration les vertus héroïques. Quand la voix des est la voix de Dieu, s'unira à la voix du peuple geroux pour honorer le tombeau d'un israélite, orelle, et après une enquête minutieuse, déclaer de Dieu est digne des honneurs des autels.

jour et l'heure de la glorification du constatons la différence du zèle catholique et du cignons pas de nous répéter en procla

everité.

tle zèle de la gloire de Dieu et du salut S'ont pas ce zèle pour amener à la concedes âmes plongées dans l'hérésie ou

sces mêmes Juifs, aussitôt entrés dans

le giron de l'Eglise ne sont que feu et flamme, ardeur et activité pour la gloire divine et la sanctification des âmes; ils cherchent à imiter saint Paul, et la plupart des Juifs convertis se font convertisseurs d'âmes.

En face de cet état de choses, quoi de plus naturel que de désirer voir les Juifs revenir au Christ que leurs pères ont rejeté? Et quand ces infortunés ont compris la nécessité pour eux d'accourir à la grâce, l'Eglise leur accorde tous les témoignages de distinction dont ils se sont rendus dignes, et en cela elle suit le conseil du grand Apôtre qui écrivait: Gloire, honneur et paix à quiconque fait le bien, au Juif d'abord au Gentil ensuite. Pour tout Juif qui embrasse le christianisme, la prière du Psalmiste est exaucée, aufer a me opprobruum et contemptum, éloignez de nous l'opprobre et le mépris. On sait que les Juifs n'ont jamais pu se résigner à se voir déchus, depuis le Christ, du trône qui auparavant les élevait au-dessus du monde entier. Après leur déchéance, ils n'ont plus qu'une ressource pour reconquérir leur royauté perdue, c'est de servir le Christ, cui servire, regnare est. Qui donc vous avait constitué si grands au milieu des nations? N'est-ce pas parce que Dieu vous avait parlé par Moyse! Sa voix ne s'était pourtant fait entendre qu'au milieu du feu, mais maintenant il vous parle par son Verbe. Le fils de Dieu a parlé aux hommes en prenant leur humanité; or pourquoi ne seriezvous pas encore plus grands en prêtant l'oreille aux paroles du Christ qui veut vous rendre ses bonnes grâces, oublier le crime du déïcide de vos pères et cesser de faire retomber sur vous le sang divin qu'ils ont répandu. Les honneurs dont nous jouissons dans le christianisme ont pour but, dans l'esprit de Dieu, de piquer au vif les Juifs et d'exciter leur jalousie; et maintenant, pour imprimer une sorte d'émulation aux chrétiens, plusieurs Juifs se convertiront. Votre réprobation est devenue la réconciliation du monde, mais votre retour, ne craignons pas de le répéter, votre retour sera une sorte de résurrection générale à la vie.

Le Christ est merveilleusement bon pour nous pendant toute la durée de la réprobation des Juifs, mais que ne fera-t-il pas encore de plus lorsqu'il sera réconcilié avec son peuple.

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