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gager dans des questions aussi ardues, et quelquefois aussi ingrates, que celles qui me sont imposées à chaque instant par mon sujet.

Mais c'est seulement au prix de ces difficultés qu'il est permis de replacer en face les uns des autres les systèmes rivaux, d'entrer dans les secrets de leur institution et de leur apprendre réciproquement à se connaître.

D'ailleurs, telle est la confiance que l'esprit d'observation immédiate et la méthode n'ont jamais cessé de m'inspirer. Sous leurs auspices, je n'ai pas cru impossible de ramener à un état satisfaisant de précision et de clarté tout ce que l'époque de création religieuse et morale à laquelle j'ai consacré cet ouvrage offre de plus complexe au premier abord, de plus étranger à nos habitudes de raisonnement et à nos formes.

Jusqu'ici je n'ai parlé que dans un sens général du monde à venir, de la résurrection personnelle des morts, qui sert de fondement à la doctrine de Jésus et à toutes les circonstances les plus pathétiques de sa vie. Je me suis contenté de signaler cette doctrine comme le dernier terme du mariage qui s'était opéré depuis plusieurs siècles entre les textes

sacrés de la Judée et les crovances familières à tous les Orientaux.

Le moment est venu de traiter en particulier de l'histoire de ce dogme, d'entrer dans les clauses intimes de cette alliance.

Elles feront renaître sous nos yeux tous les articles constituans du symbole le plus avoué de la foi chrétienne, autrement dit le symbole des apôtres.

Elles nous donneront les raisons de la différence soudaine d'aspect que le libérateur ou Messie des prophètes juifs reçut de l'école nouvelle, comparée au reste de la nation; et l'on y découvrira de plus fort l'inutilité de toutes les suppositions qui, pour expliquer les analogies frappantes de la figure de Jésus avec les personnages divins des religions de l'Orient, avaient entrainé le fils de Marie hors de son pays natal, et lui avaient fait chercher, dans des voyages lointains et dans de prétendues initiations des idées qui, pour la plupart, avaient acquis droit de cité à Jérusalem, trois ou quatre siècles au moins avant sa naissance.

Un autre intérêt aussi étendu s'attache à l'étude directe de ce dogme des fondateurs

de l'institut chrétien : c'est la nécessité qu'on éprouva bientôt d'y introduire de grandes modifications, et l'influence supérieure que ces modifications mêmes ont exercée sur la politique religieuse, et sur les contradictions les plus apparentes de l'église.

Toutefois, à cause de l'état de désuétude dans lequel une partie des convictions de ces siècles primitifs sont tombées depuis longtemps, il convient d'aller d'abord au-devant de quelques doutes, de certaines préoccupations qui s'emparent naturellement de la pensée.

Les fondateurs du christianisme étaient-ils pénétrés sans réserve de toutes les croyances qui se sont propagées en leur nom? ou bien les auraient-ils adoptées, dans le seul desscin de répondre aux besoins de leur époque, et d'assurer par là plus de force aux autres parties de leur doctrine?

Tous les faits généraux et privés concouvent à repousser cette dernière supposition. Otez au christianisme primitif la franchise absolue, par conséquent, l'enthousiasme de ses sentimens, et les difficultés auxquelles on croira avoir échappé, céderont la place à une

multitude d'autres difficultés bien plus graves. Par exemple, on comprend Lycurgue, qui fait jurer aux Lacédémoniens de ne rien changer à ses lois jusqu'à son retour d'un voyage entrepris, disait-il, pour consulter les dieux. Depuis lors, il ne reparaît plus parmi ses concitoyens, afin de les tenir à jamais sous l'empire du serment sorti de leur bouche. Mais cet acte d'habileté tout étranger à la contexture de l'oeuvre du législateur, qu'on peut admettre comme vrai ou rejeter sans aucun inconvénient, quelle analogie offrirait-il avec la promesse perpétuelle adressée à ses disciples par Jésus, qu'il reviendrait en personne et incessamment ici-bas, pour accomplir le royaume surnaturel, objet invariable de sa mission; avec une promesse qui est le noeud de sa vie, de sa mort, qui préside à toutes ses paroles, à toutes les œuvres écrites de ses successeurs, qui donne à sa doctrine l'être, le mouvement et le caractère? De plus, admettons un moment que le chef et les apôtres avoués du christianisme eussent cédé, dans la partie dogmatique de leur prédication, à l'esprit de fraude piense qu'on rencontre souvent dans l'histoire des premiers siècles de l'église, cette

IMPRIMERIE DE A. GUYOT,

Rue Neuve-des-Petits-Champs, no 37.

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