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assez interrogé les monuments locaux. Car ce n'est pas le seul évêque de Gap dont ils n'aient pas eu connaissance. M. Artus de Lionne, mieux informé qu'eux, place l'épiscopat d'Antoine entre celui de Jean de Saints et celui d'Alexis, c'est-à-dire en 1410 et 1411. Ce docte et vertueux prélat cite un manuscrit tiré des archives du chapitre de Gap, par un B. de Motta, notaire, dans lequel on trouve ces paroles: Le révérend père en Dieu, Antoine, évêque de Gap, fut invité à se trouver au chapitre, en qualité de chanoine, et y étant, » il fut prié de jurer qu'il garderait et ferait garder leurs statuts, » libertés et priviléges, ce qu'il fit à l'instant, le 21 septembre 1410. » Alexandre V gouvernait l'Eglise. (1409-1410).

34. FRANCOIS I ALEXIS DE SIRIGNON (1412-1415) était de Milan et de l'ordre des frères mineurs. Il succéda à Antoine; sa présence à Gap est connue par le serment qu'il fit, comme son prédecesseur, de garder et de faire garder les statuts, libertés et priviléges du chapitre de Gap. Cette cérémonie, d'après le manuscrit cité dans l'article précédent, eut lieu le 26 novembre 1412. Il fut presque aussitot après transféré au siége épiscopal de Plaisance en Italie. Avant d'être évêque de Gap, il avait été désigné pour évêque de Bobio. Toutes ces différentes nominations ont sans doute donné lieu à l'erreur d'Ughelli, suivi par le Gallia Cristiana et Chorier, qui placent cet évêque à Gap en 1410.

35. LEGER III (1415-1425.) occupait le siége de Gap le 16 juillet 1417; mais il en avait pris possession auparavant, car à cette époque il ne résidait déjà plus à Gap. Les consuls de la ville conjointement avec le vicaire général (L. degens in remotis) ordonnèrent une levée d'impôts sur l'avoine, sur le foin et autres choses, pour fortifier la ville de Gap, menacée d'une guerre prochaine. (Le livre rouge). Cet évêque était seigneur du château d'Eyrargues, qualité qu'il devait, sans doute, à la faveur d'être du conseil secret d'lolande, reine de Sicile, comtesse de Provence et duchesse d'Anjou. Au titre d'évêque de Gap, il joignait celui de chancelier royal. Il était encore conseiller du roi des Français Charles VI et du Dauphin, et en cette qualité, il touchait une pension annuelle de mille livres tournois. Devenu ensuite suspect, ce qui ne pouvait lui manquer, puisqu'il servait un si grand nombre de maîtres, il fut dépouillé du château d'Eyrargues. Cette dernière circonstance s'accorde assez avec ce que Nostradamus dit dans son histoire de Provence, au sujet de Léger évêque de Gap; il l'accuse de Félonie et l'appelle déserteur. Léger vivait encore en 1424. Jean XXIII occupait le siége de Rome. Il fut déposé le 29 mai 1415. (Vacance jusqu'en 1417).

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56. LOUIS (1425-1455) n'est encore mis au nombre des évêques de Gap, que par M. Artus de Lionne. « J'ai eu connaissance de cet évêque, dit-il, par un procès, en vieux style, qui était entre les >> consuls et habitans de Gap, André Rambaud exacteur du droit » de cosse, et M. le procureur général pour les intérêts du roi Dau>> phin; auquel procès se trouve une commission émanée du vicaire général de l'évêque de Gap Ludovicus, et, en conséquence, il est à » croire que c'était ce même évêque qui en l'année 1426 et le 19 » décembre donna permission à Pierre Bouvat de faire construire un

» four à Charence. » Gabriel de Sclaffanatis renouvela cette permission le 15 février 1504 à Antoine Bouvat, fils dudit Pierre.

57. GUILLAUME VII (1433-1444) est mis au nombre des évêques de Gap, par Chorier, en 1434, sans aucune autre observation. M. Artus de Lionne cn parle aussi en ces termes: «En l'année 1434, il » y a eu une transaction en parchemin, passée entre les habitans de >> Labâtie-Neuve et certains forestiers de Rivo merdoso, sous le bon plaisir et agrément du seigneur évêque de Gap, qui y est nommé » Guillelmus. »>

Ce prélat fut peu aimé pendant sa vie et encore moins regretté après sa mort. Il avait la faiblesse de s'entourer de personnes peu recommandables par leur conduite, et la faiblesse plus grande encore de les retenir après les observations qu'on lui faisait sur ses mauvais choix. Un acte consulaire de l'an 1441, parle d'un vicaire et d'un officier qui faisaient des extravagances et furent cause que l'évêque fut presque insulté par la populace qui croyait que les fautes des serviteurs doivent être imputées au maitre qui les tolère.

Martin V occupait le siége de Rome (1417-1431). Jacques Gelu était archevêque d'Embrun. (1427-1432).

58. GAULCHIER DE FORCALQUIER DE CERESTE. (Gaulcherius). (1444-1484). La maison de Céreste descendait en ligne droite des anciens comtes de Forcalquier, ce qui prouve assez l'illustre extraction de cet évêque de Gap. Rien ne fait connaître l'époque où il prit possession de ce siège; mais une infinité de monumens soit du diocèse (livre rouge), soit d'autres lieux, montrent que Gaulchier a gouverné l'Eglise de Gap, au moins pendant 38 ans, depuis l'an 1446 jusqu'en 1484.

Il eut plusieurs démêlés avec le dauphin Louis qui s'empara de la ville de Gap en 1452. Mais sans effusion de sang, apparemment parce qu'on ne lui opposa aucune résistance.

L'administration temporelle dont les évêques étaient investis dans ces temps là, ne devait pas tourner beaucoup à l'avantage de la religion; ils étaient souvent en guerre avec les souverains dont ils dépendaient, ou en procès avec leurs diocésains; et l'histoire dit que ces querelles, toujours infiniment peu édifiantes, se terminaient rarement à l'avantage des prélats.

Pendant le long épiscopal de Louis et de Gaulchier, six papes se sont succédé sur la chaire de Saint-Pierre; Eugène IV, Nicolas V, Calixte III, Pie II, Paul II et Sixte IV. (1454-1484).

Jean Gairard et Jean Baile étaient archevêques d'Embrun (1432-1494). 59. GABRIEL I DE SCLAFFANARTIS. (1484-1527). Depuis l'an 1484 jusqu'en 1495, le diocèse de Gap fut administré par un vicaire général nommé par le pape Innocent VIII. Voici ce qui occasionna cette administration extraordinaire. Le siége étant devenu vacant par la mort de Gaulchier, le souverain pontife nomma pour successeur à ce prélat Gabriel de Sclaffanatis; et de son côté le chapitre nomma Thibaud de la Tour. Le pape et le chapitre voulant tenir chacun leur élection pour bonne et valable, établirent entre les deux élus une contestation qui dura dix ans et n'édifia personne. « On ne sait pour

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quoi ni pour quelle occasion le pape était ému et courroucé, tant y a qu'au mois de septembre 1488, à la requête d'un certain Sclaf» fanatis furent farcis et placardés par tous les carrefours d'Avignon, » certains affiches noircis de censures et malédictions contre sieur » Valier, (il était sénéchal de Provence et lieutenant-général de » Charles VIII, comte de Provence et de Forcalquier), qui ne pensait » à rien moins que de se voir ainsi censurer et foudroyer par le pape. » Accurse de Moynier, jurisconsulte très fameux, juge-mage de Pro» vence, s'éveillant aux éclats de ces soudains tonnerres, par le moyen » du procureur général Vincent Bompard, lequel adhérant à l'évêque » de Gap, (apparemment Thibaud), contre lequel telles fulminations » avaient tonné, s'en était porté appelant comme d'abus, assemble » gens du grand conseil, pour sur tels excès délibérer et pourvoir; » si les déclarèrent nulles et sans force (sauf en tout de la sainteté), » par leur arrêt et souverain jugement, comme n'ayant été gardée la » forme des brevets apostoliques, requise en telles et si chatouilleuses » procédures; arrêt qui fut bien et beau exécuté en Avignon, avec con» tre affiches et anti-placards, emplâtrés aux mêmes cantons qui en » avaient été tapissés, par les officiers de Provence et de Charles, >> barbe de ceux du pape et de la cité. » Ce sont les propres paroles de Nostradamus, tirées de la 6me partie de son histoire, sur l'année 1486, par M. Artus de Lionne.

en

En 1492, Thibaud ayant été nommé à l'évêché de Sisteron, cette longue lutte fut terminée, et Gabriel demeura titulaire et paisible possesseur du siége de Gap. Il parait néanmoins qu'il n'en prit possession que le 22 avril 1495, époque où il prêta entre les mains des consuls le serment ordinaire.

« La maison de Sclaffanatis était illustre dans Milan d'où elle fut » chassée à cause de la part qu'elle avait témoigné de prendre aux » intérêts de la France. >> (Chorier. Art. Sclaffanatis).

Cet évêque termina l'impression du bréviaire de 1499, duquel il a déjà été parlé. Il mourut le 11 novembre1526, dans une extrême vieillesse. Il paraît que c'est le premier évêque de Gap qui a porté le titre de comte de Charence.

Cing papes ont successivement occupé le siége de Rome, depuis 1484 jusqu'en 1523; Innocent VIII, Alexandre VI, Jules II, Léon X, et Adrien VI.

Rostan d'Ancedune, Jules de Médicis qui fut pape sous le nom de Clément VII, Nicolas de Fiesque cardinal, et François de Tournon aussi cardinal, étaient archevêques d'Embrun. (1494-1526).

60. GABRIEL II (1527-1569) de Clermont, succéda à Gabriel I, et prit possession du siége épiscopal, le 20 avril 1527. Il était fils de Bernardin de Clermont, vicomte de Tallard, et d'Anne de Husson. Théodore évêque de Sens et vice-légat d'Avignon était son frère. Un de ses ancêtres leva une troupe de soldats à ses frais pour accompagner le pape Calixte II jusqu'à Rome, et pour le protéger contre les mauvais desseins de l'antipape Bourdin. Pour conserver la mémoire d'une si noble générosité le pape Calixte par sa bulle donnée en l'année 1120, permet à ce Seigneur et à tous les fils aînés de ses descendants; 1° de toucher les choses saintes, excepté les vases sacrés où

repose le corps et le sang du sauveur; 2o de porter dans leurs armes les clefs de Saint-Pierre, ayant une tiare pour cimier; 5° enfin de prononcer ces paroles: Etiamsi omnes te negaverint, ego non te negabo, lorsqu'ils seraient admis à baiser les pieds de Sa Sainteté.

La conduite de Gabriel ne répondit pas aux espérances qu'une naissance si illustre avait pu faire concevoir. Il déshonora sa famille, affligea son église et perdit son siége et la foi. Le fanatique Farel fut l'instrument dont le démon se servit pour consommer son apostasie. Je soupçonne que le tableau fixé au premier pilier de l'église de Saint-Arnoux, en entrant à gauche, sur la face qui tourne dans la grande nef, rappelle la chute de ce malheureux prélat.

Gabriel après plusieurs transactions avec la ville de Gap et autres localités de son diocèse, lesquelles feraient croire qu'il méditait depuis longtemps sa révolte, puisqu'elles tournent presque toutes au détriment de son siége, quitta la ville de Gap, sans en abandonner l'administration à laquelle il ne renonça tout-à-fait que le 11 novembre 1571. Je ne veux ni ne dois dire autres choses sur cet article et sur les deux suivants. M. Gautier, bibliothécaire de la ville de Gap, leur a donné tout le développement dont ils peuvent être susceptibles dans ses lettres sur l'histoire de cette ville. Je me fais un plaisir d'y renvoyer les amateurs. Les ravages de l'hérésie dont le délire et la fureur étaient alors élevés, pour ainsi parler, à leur plus haute puissance, les guerres qu'elle occasionna, la conduite du clergé et des laïques.... y sont exposées avec un détail qui peut satisfaire ceux qui veulent connaître l'histoire de notre contrée à cette époque.

Sept papes ont gouverné l'Eglise pendant ces temps (1525-1572); Clément VII qui avait été archevêque d'Embrun, Paul III, Julés III, Marcel II, Paul IV, Pie IV et S. Pie V.

Antoine de Lévi, Balthazard-Hercules de Jarante, Robert de Lenoncourt, cardinal, et Guillaume VII de Saint-Marcel d'Avançon cardinal, étaient archevêques d'Embrun. (1526-1600).

61 ETIENNE, (d'Estienne). (1569-1571). « Chorier dit que cet évê» que fut nommé par le roi, qu'il était de la maison d'Estienne de » Provence et reconnu évêque dans sa ville; mais qu'après quelques » contestations, il fut contraint de céder à Pierre Paparin. » M. Artus de Lionne cite en effet deux actes qu'il dit avoir vus, l'un du 12 et l'autre du 15 janvier 1569, dans lesquels il était fait mention du seigneur Etienne, évêque de Gap. Il n'a pas cru néanmoins devoir le placer au rang des évêques de Gap. parce que, dit-il, les lettres » ou provisions qu'il pouvait avoir impétrées n'eurent pas effet, du » moins, qu'il soit venu à notre connaissance. >>

62. PIERRE II, (1571-1600). (Puparin-de-Chaumont). L'épiscopat de cet évêque est remarquable par les malheu.s dont la ville de Gap fut le théâtre à cette époque et par ceux qu'il essuya lui-même. M. Gautier, ainsi que je l'ai dit, s'est occupé de cette matière; je ne dirai donc de Pierre Paparin que ce qui est absolument nécessaire pour en donner une simple connaissance. Les premières années de sa jeunesse furent consacrées à la profession militaire dans laquelle il signala son courage en plusieurs occasions. Il quitta ensuite le service du roi pour se donner tout à Dieu en se vouant à l'état ecclésiastique. Devenu

évêque de Gap, il assista à l'assemblée du clergé français tenue à Paris en 1573, et au concile provincial d'Aix en 1585. Il a laissé une paraphrase en langue française sur 80 psaumes. C'est le premier évêque qui a pris le titre de comte de Gap. La persécution dont il était l'objet dans sa ville épiscopale, l'ayant obligé de s'en éloigner, il se retira à la Beaume de Sisteron. Il y fit bâtir une maison qu'il a habitée jusqu'à sa mort, arrivée le 1er août 1600. Sa dépouille mortelle fut déposée dans l'Eglise des frères prêcheurs établis audit lieu de la Beaume. La maison bâtie par Pierre Paparin est aujourd'hui la propriété d'un maréchal-ferrant. Le peuple l'appelle encore l'Evescat (1). Oh que les traditions populaires pour lesquelles on affecte un trop grand mépris, seraient instructives si l'on savait les recueillir et les apprécier! Le peuple n'invente rien, mais aussi il n'oublie rien, pas même les bienfaits.

Six papes ont gouverné l'Eglise pendant ce temps là; Grégoire XIII, Sixte V, Urbain VII, Grégoire XIV, Innocent IX et Clément VIII. (1572-1605)

63. CHARLES-SALOMON-DU-SERRE (1600-1637) était fils d'Antoine-du-Serre, seigneur de Montorcier, préfet de la ville de Gap, et de Marguerite de Bonne-d'Auriac, en Dauphiné. Il prit possession de ce siége, par procureur fondé, le 21 mars 1601, et le 1er juillet suivant, il renouvela lui-même cette cérémonie. Les désordres qui avaient désolé la ville de Gap, sous ses prédécesseurs, avaient jeté la plus grande confusion sur les droits et priviléges des évêques. Charles-Salomon chercha, ainsi qu'il était de son devoir, à rétablir l'ordre sur ces matières épineuses, ce qui l'entraîna contre sa ville épiscopale dans un procès qui dura plus de 20 ans, et qui paraît s'être terminé assez selon ses vues. Cet évêque établit à Gap la maison des Capucins (aujourd'hui l'hospice), le 20 février 1613. Selon Chorier il aurait eu pour coadjuteur Artus de Lionne, depuis 1634 jusqu'à sa mort marquée dans le livre rouge le 16 mai 1637.

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Sous l'épiscopat de cet évêque, les pénitens de la ville de Gap, signalèrent leur piété par un pélerinage tout-à-fait remarquable. C'était aux fêtes de Noël, 1604. « Ils allèrent processionnellement, en » nombre de quarante-six, compris quelques femmes dévôtes qui les accompagnèrent à Marseille, pour assister aux quarante heures, (du père Michel-Ange d'Avignon), nonobstant la distance du chemin de » 28 lieues, le froid, les glaces, les neiges et toutes les difficultés qui accompagnaient leur pèlerinage; il est vrai que par toutes les villes » où ils passaient, on allait processionnellement à leur rencontre; on » admirait leur zèle et dévotion, et on les recevait comme des anges » du paradis; et les habitans s'estimaient trop heureux d'avoir le bien » d'en avoir quelqu'un pour le loger et caresser dans leurs maisons. » Le 24 décembre, veille de la Noël, ils arrivèrent à l'église de >> Saint-Lazare, proche de Marseille, où la procession des pénitens de » l'habit blanc de la chapelle du Saint-Esprit, qui est dans le cimetière » des Accoules de Marseille, ayant été avertie par le père MichelAnge, les alla recevoir, les conduisit processionnellement à l'église Major où ils furent aussi reçus avec grand honneur et charité; et y (i) Je tiens ces derniers détails de M. de Laplane de Sisteron.

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