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Après avoir admis pendant près d'un an une jeune personne à la très fréquente communion, un confesseur ne doit-il pas lui conseiller un vœu de virginité, d'abord pour trois mois, ensuite pour six, et quelque temps après pour un an? A quel âge et avec quelles préprécautions, pourrait-il en permettre un pour toute la vie? Quand, dans une paroisse, il y a plusieurs personnes favorisées de la vocation à la virginité, si précieuse aux yeux de Dieu et de l'Eglise, le confesseur ne devrait-il pas leur conseiller de faire de temps en temps quelques réunions parmi elles, pour s'édifier, par des lectures, l'oraison et autres pratiques propres à les soutenir et à les encourager?

Gap, le 16 janvier 1828.

FR. ANT. Evêq. de Gap.

CIRCULAIRE

Relative aux conférences de 1828 et 1829 et autres objets.

Nos très chers Coopérateurs,

AVANT de mettre sous vos yeux les réflexions auxquelles a donné lieu l'examen des procès-verbaux de vos conférences, nous avons à vous entretenir de quelques objets relatifs à la discipline du diocèse.

Les visites pastorales que nous avons faites pendant le cours de l'année qui va finir, nous ont procuré la satisfaction de voir bien des améliorations dans la tenue des églises et des sacristies. Il y a eu moins d'observations pénibles à faire sur la malpropreté des amicts, aubes, nappes, pâles et purificatoires. Nous ne nommons pas les corporaux pour ne pas nous rappeler l'état dégoûtant dans lequel nous avions été condamné quelquefois à voir ces linges, destinés à un si auguste usage. Les ornemens sont généralement dans un meilleur état. Quand on n'a pu remplacer par des neufs ceux qui étaient déchirés on les a fait restaurer le mieux qu'il a été possible. Tout a annoncé une impulsion louable pour la décence du culte divin. Ceux à qui la voix de leur conscience ne permettrait pas de recueillir leur portion de ces témoignages satisfaisans, doivent d'autant plus se presser de réparer leur négligence, que le nombre en devenant plus petit, elle ressortirait davantage, et aggraverait leur tort.

Au milieu de ces sujets de consolation, nous avons vu dans presque toutes les paroisses que nous avons visitées, des preuves de l'oubli dans lequel on a laissé ce que nous avions dit dans notre circulaire du 20 juillet 1827, relativement aux grilles des confessionnaux. Elles sont généralement dans l'état où elles étaient auparavant. Nous nous étions toutefois exprimé d'une manière assez claire pour faire entendre ce que nous ne pouvions dire. La retraite pastorale a fourni une occasion favorable de donner des développemens qui, ailleurs, auraient pu paraître indiscrets. On a senti qu'il fallait en venir très sérieusement à une réforme ; l'expérience a montré que nous n'y réussirions jamais,

tant que les grilles en bois seraient tolérées. On éludera toujours les dimensions désignées pour les petites ouvertures qui doivent laisser passer la voix. Il y en a où la claire-voie est composée de petites pièces disposées perpendiculairement sans être coupées par d'autres placées horizontalement, ou d'une manière oblique, et l'on y passe facilement quatre doigts; dans celles même qui forment de petits carrés, on n'en trouve presque point où l'on ne passât très commodément un, deux et même trois doigts. Nous en avons vu où on les passait tous les cinq, peu s'en fallait que la main entière n'y fût introduite. Ces observations nous ont décidé à ordonner que d'ici au premier juillet 1829, toutes les grilles en bois fussent remplacées par des plaques de métal, que nous ferons expédier dans chaque canton, à MM. les commissaires épiscopaux ou curés titulaires. Le nombre sera porportionné à celui des paroisses. Le prix leur sera indiqué; mais ils en feront abandon gratuit en faveur de celles où la condition du paiement entraverait l'exécution de cette mesure. Si au 1er juillet M. le commissaire ou curé titulaire n'a pas la certitude qu'elle ait eu lieu dans toutes les paroises du canton, sans exception, nous l'invitons, nous le pressons de se transporter dans celles qui sont l'objet de ses anxiétés, de faire enlever sous ses yeux les claires-voies de bois qui servaient de grille, et de les remplacer par des plaques de métal. Si ce voyage lui occasionne quelques frais, il se remboursera sur les produits du commissariat, ou sur les premiers fonds produits par les dispenses de bans qu'il aurait sollicitées. Cette opération n'exigeant pas une industrie bien distinguée, nous n'osons penser qu'on soit obligé de recourir à un homme de l'art: si, contre nos prévisions, on était forcé de prendre quelque part ce moyen et qu'il occasionnât quelques frais, nous les supporterions.

Les changemens que l'ordonnance du 21 avril a apportés dans le régime des écoles primaires, ne doit ralentir en rien le zèle de MM. les curés et recteurs, relativement à la surveillance qu'ils étaient en même-temps en droit, en devoir et en usage d'y exercer. Ils ne doivent toutefois point perdre de vue que leur autorité sur les instituteurs a diminué à proportion que celle des autorités locales a augmenté. Dans les occasions, elles pourront obtenir plus d'influence auprés du comité ou de M. le recteur de l'Académie, qu'elles n'en auraient eu auprès de nous. Avant de s'engager dans des luttes, il faudra donc calculer avec beaucoup de réflexion, les résultats qu'elles pourraient avoir pour l'admission ou l'exclusion des instituteurs et institutrices. On ne s'engagera dans aucune sans avoir pris les conseils de MM. les présidents du comité.

Notre avis-circulaire du 10 octobre 1828, relatif au petit-séminaire d'Embrun, n'a pas eu le résultat qu'on en attendait. Le nombre des élèves qui s'y sont présentés n'a guère été plus considérable que les autres années. Quoique d'après une présomption contraire, on ait abandonné à Gap le local où l'on avait réuni ceux qui ne pouvaient soutenir la dépense du pensionnat, l'afluence n'en a pas été moindre. Ils se sont logés dans des maisons particulières où leurs mœurs et leur vocation courent des dangers inévitables au milieu de la dépravation des villes; il en est arrivé de même à Briançon. Nous ne pourrions

tolérer un tel ordre de choses, et d'ici à la rentrée des classes en 1829, nous concerterons des mesures, pour qu'il ne soit pas continué. Nous avons l'assurance que la dépense que nécessite cette position, est pour la plupart des élèves, plus forte que celle qu'ils feraient au petit-séminaire d'Embrun, quand même il n'y auraient pas l'espoir de profiter plus tard des bienfaits du gouvernement. En supposant même qu'il y eût quelque économie, les parens s'exposent à la payer bien chèrement, si leurs enfans, touchant au terme de leurs études, viennent à s'en dégoûter, ou si la dépravation qu'ils auraient rapportée du milieu du monde, résistant aux moyens de guérison qu'ils auraient trouvés dans un séminaire, on s'y dégoûtait d'eux. MM les curés ou recteurs chercheront à faire apprécier ces réflexions à ceux de leurs paroissiens qu'elles peuvent intéresser.

Nous avons appris avec quelque surprise qu'on a refusé de porter le Saint-Viatique pendant la nuit, pour la seule raison des inconvénients qui peuvent se glisser dans une cérémonie nocturne. On n'aurait pas dû perdre de vue que la communion est de précepte en danger de mort, et que lorsqu'il n'a pas été prévu la veille, et qu'on craint que le malade ne voie pas le lendemain, il n'y a pas à délibérer.

Nous croyons devoir rappeler ici que la permission étant donnée aux fidèles de se confesser hors de la paroisse, même en temps de pâques, MM. les curés ou recteurs n'ont pas le droit d'exiger des billets de confession. La discipline actuelle de l'Église n'autorise cette exigence que pour le sacrement de mariage. Les circonstances forcent même de faire des exceptions en ce dernier cas. Pour se voir moins exposé à être surpris par ceux qui ne fuient leur pasteur, que parce que leurs désordres en sont trop connus, on devrait se faire une sorte de règle de ne jamais absoudre au premier abord les étrangers. On profiterait de l'intervalle pour prendre des renseignemens qui devraient être demandés avec une prudence qui ne compromit pas le sceau de la confession, et donnés avec une franche cordialité qui ne soit point altérée par ces misérables rivalités de confiance dont les vertus et les lumières ne mettent pas toujours à l'abri.

Le Ministre de la guerre nous a donné avis, par une circulaire, que des ingénieurs-géographes sont envoyés en différents endroits du royaume, pour dresser des cartes topographiques, et qu'ils sont souvent forcés de profiter de la position que leur donne l'élévation des clochers. Il est dans l'intention de Son Excellence que MM. les curés et fabriciens leur en laissent le libre accès. Si, pour placer leurs instrumens, ils avaient besoin de faire quelque démolition, ils ne partiraient pas sans faire rétablir les lieux dans le même état où ils les auraient trouvés.

Il arrive fréquemment que dans les communes dont le budget porte quelque somme au profit de la fabrique, M. le maire veut lui donner une autre destination, et presse fortement le curé à signer le mandat qui atte-te que la première n'a pas été changée. Il est sans doute, très important de conserver la bonne intelligence avec l'administration locale; mais ce ne doit jamais être au dépens de la vérité et de la justice. Un curé serait solidairement obligé à restituer à son église les sommes ainsi détournées. Ces motifs présentés avec une fermeté in

fléxible, tempérée toutefois par les égards qui doivent toujours présider aux rapports qu'ont entr'eux les deux premiers fonctionnaires de la commune, ne sauraient être sans effet. On pourrait, au besoin, inviter M. le maire à lire cet article de notre circulaire : ce sera un nouveau motif pour la conserver.

Lorsque, dans une paroisse desservie par bis, il n'y a pas quelques personnes de piété qui aillent journellement faire une visite au très saint sacrement, et soigner la lampe, il ne faut pas y laisser de réserve. Dans le cas où l'urgence de la maladie forçât à administrer le viatique dans l'après midi, le voisin qui serait appelé pourrait, selon la connaissance qu'il aurait des dispositions du malade, le porter en allant, et le déposer dans l'église avant de se présenter chez lui, dès lors il ne saurait y avoir d'ambarras plus grands que ceux qu'un pasteur trouve dans la paroisse même où il réside. Il se présenterait bien à lui quelque prétexte pour ajourner l'administration des derniers sacremens, si les dispositions essentielles manquaient.

En parlant de la lampe, nous avons la douleur de penser que le nombre des paroisses où elle est ardente jour et nuit, n'a pas augmenté en proportion de l'importance de l'objet et de l'impulsion que nous avons donnée.

Nous répétons au moins pour la quatrième fois, qu'il n'y a presque aucun bien à faire dans les paroisses desservies par bis, si l'on n'y va pas coucher une ou deux fois la semaine pendant six mois de l'an. Il n'est pas possible de supposer qu'on ne réussit point à se procurer un gite qui vaudrait toujours bien celui dont le Sauveur du monde se contenta à Bethleem.

Si nous ne publions point de mandement pour le carême, on donnera, le dimanche de la Quinquagésime, communication des dispositions de la circulaire du 50 décembre 1825, pour la partie qui est relative au carême de 1826, page 8; on y ajoutera celles qui sont portées dans le dernier paragraphe de notre mandement du 20 janvier 1828. Nous les étendons à celui de 1829. Les dépenses extraordinaires que nécessitera le changement de local de notre petit-séminaire fourniront un motif pour provoquer plus de générosité dans l'aumône qui doit compenser la plaie que font à la discipline toutes les dispenses.

Il arrive quelquefois que des créanciers se trouvent obligés d'employer notre médiation pour obtenir le paiement de ce qui leur est dû par des prètres. Quand ces demandes sont évidemment fondées, on doit sentir combien elles nous affligent. Elles rappellent ces paroles de Saint Paul: Si quis domui suæ præsse nescit, quomodo ecclesiæ Dei diligentiam habebit? C'est, sans doute un grand tort que de thésauriser, quand on a sous les yeux des pauvres qui manquent de pain ou de vêtemens, et des églises dénuées de ce qui serait le plus nécessaire à la décence du culte divin; mais c'est un plus grand tort encore de fruster le droit acquis que chacun a pour ce qui lui appartient. Il faut de l'ordre dans les dépenses, et ne pas se procurer de petites jouissances ou secourir les parens au dépens d'autrui.

Malgré l'augmentation du taux des messes qui date de 1826, il y a toujours eu jusqu'à la fin de septembre dernier, dans la caisse de dépôt de quoi fournir avec aisance à toutes les demandes. On a même été

obligé de faire divers envois hors du diocèse. Depuis cette époque on a éprouvé plusieurs fois des déficits, sans qu'on puisse en indiquer la cause. Pour obvier à cet inconvénient, nous invitons ceux qui ont a disposer d'un superflu de rétributions, ne pas les envoyer hors du diocèse sans nous en prévenir, et à ne jamais refuser celles qui leur seraient offertes. Il ne tiendra qu'à eux de déposer le montant chez nos commissaires épiscopaux, si ceux-ci n'ont pas d'occasion prochaine de nous les transmettre, nous ferons les avances du moment qu'il nous donneront l'assurance du dépôt. Ils se hâteront toutefois autant qu'ils le pourront, de nous le transmettre, et n'attendront pas pour cela les époques ordinaires auxquelles ils font passer les autres produits. Celui des messes sera toujours essentiellement distingué des autres.

Nous invitons MM. les secrétaires à exposer dans le procès-verbal de la conférence d'octobre, ce qui s'est pratiqué dans le canton relativement à la procession indiquée dans le mandement du 20 janvier dernier, et si dans la conférence on a eu la conviction que la réforme des grilles eût été faite à tous les confessionnaux.

Si des personnes séculières faisaient des questions sur la cause qui a amené ce changement, on se bornerait à leur répondre que les grilles en bois étant presque partout en mauvais état, et plus exposées à être brisées que les plaques de métal, nous nous sommes décidé à donner à celles-ci une préférence exclusive.

Il y a assez fréquemment des personnes qui, à la canonicité de l'âge, joignent les qualités nécessaires au service d'un prêtre, et n'en trouvent point, tandis que des prêtres cherchent ailleurs une servante. Pour obvier à cet inconvénient, MM. les curés et recteurs sont invités à adresser à notre secrétariat les noms, prénoms, âge précis des personnes de leurs paroisses qu'ils croiraient propres à servir leurs confrères.

Nous témoignerons notre vive satisfaction à ceux de MM. les curés ou recteurs dont la table serait servie avec la plus grande frugalité dans le repas qui suit la confirmation. Nous avons grand besoin, dans ces circonstances, d'économiser le temps.

Donné à Gap, le 26 décembre 1828.

FR. ANT. Evêq. de Gap.

Observations de MM. les examinateurs sur les conférences.

Si l'on excepte deux ou trois procès-verbaux dans lesquels on a observé trop de brièveté, et un nombre égal d'autres à qui l'on aurait à reprocher le défaut contraire, la rédaction des autres a été généralement goûtée, tant pour le fonds des discussions, que pour la manière dont MM. les sécretaires en ont rendu compte. Il y en a pourtant quelques-uns qui sont entrés dans trop de détails, et ont transmis mot pour mot l'opinion de chacun des membres, dans des occasions où les nuances qui la distinguaient, étaient à peine sensibles.

Il avait été donné avis dans de précédentes circulaires que les fonctions de secrétaire contribuant beaucoup à exercer le talent, il parais

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