Obrazy na stronie
PDF
ePub

ne peut pas le détruire par des plaintes qui ne présentent rien de déterminé. C'était au père de Marthe à empêcher l'abus que son gendre eût fait de ses deniers. Les frères héritiers doivent juger favorablement de lui.

On a vu avec surprise qu'à l'occasion de la réponse aux deux derniers cas de conscience, une conférence ait, à l'unanimité, reproduit le système des lois purement pénales, qui n'obligent à aucune restitution. Cette question avait été proposée quelques années auparavant. Il y avait eu peu de partage dans les réponses, et les observations des examinateurs semblaient avoir convaincu indistinctement toutes les opinions que le gouvernement trouvant toujours, d'une manière ou de l'autre, le moyen de couvrir son budget, recourrait à un nouvel impôt ou à des augmentations sur le même, pour suppléer à la partie dont les contrebandes ou diverses fraudes le privent; il s'en suit de là, que les voleurs du fisc volent à la société, et que les souverains eux-mêmes ne pourraient faire des condonations arbitraires, puisqu'ils ne les feraient pas avec leurs propres deniers, mais avec ceux de leurs sujets. On pourrait observer encore que si quelqu'un volait une caisse publique quelconque, il ne se trouverait point de théologien assez relâché, pour l'exempter de la restitution; or n'est ce pas voler une caisse que d'user de fraudes pour soustraire les fonds qui devraient y être versés? Ce qu'il y a plus singulier, c'est que dans le verbal de cette conférence, on ait cité avec éloge la décision de Louis XVIII, qui portait qu'on donnât aux pauvres et qu'on fit de bonnes œuvres, avec le produit des sommes soustraites au gouvernement. C'est bien là reconnaître l'obligation radicale de restituer et se contredire dans la même page. Quand il s'agit de restitution, on doit entendre par le mot riche, tous ceux qui ne sont pas dans l'impuissance, ou du moins dans une difficulté notable de la faire. On ne devrait, toutefois, pas conclure de là que Marc fût obligé d'aller dénoncer lui-même l'erreur faite à son profit. Les lois fiscales ne paraissent pas obliger à des conditions si dures. La société a droit de n'être pas trompée, mais, si l'on excepte quelques consciences scrupuleuses, personne ne se sentirait porté à une manifestation si généreuse. L'opinion publique semble, en cela, établir une sorte d'epikeia et faire une condonation.

Il n'y a qu'une faible partie des amendes qui entre dans les coffres du gouvernement. Les trois quarts environ sont répartis en indemnités, à la hiérarchie des commis, pour encourager les saisies. Ce n'est que par indulgence qu'on autorise à compenser, par l'autre quart, les restitutions dues avant que l'amende eût été imposée. On ne saurait étendre cette compensation aux fraudes postérieures. Ce n'a pu être l'intention de la loi qui a établi les amendes en punition du passé. Elles deviendraient, par cette extension, un encouragement aux fraudes pour l'avenir.

On a dit les choses les plus intéressantes sur les questions relatives à l'oraison et les conduites extraordinaires. Il ne reste qu'à désirer à ceux qui ont parlé avec tant de discernement sur ces matières délicates, de mériter, par leur fidélité à ce saint exercice, de parvenir aux degrés les plus élevés de contemplation. Il n'est pas douteux que

l'indulgence ne soit gagnée par les confesseurs qui forment leurs pénitens à l'oraison mentale. Avec des soins, on réussira quelquefois à y accoutumer les personnes les plus ignorantes et qui ne savent pas lire. Ceux qui dirigent des ecclésiastiques pendant les féries, les prêtres surtout dans les premières années de leur ministère, et en général toutes les personnes que leur vocation oblige à une piété plus prononcée, doivent les interroger fréquemment sur leur ponctualité à faire oraison, les armer contre les dégoûts. Pour éviter les tentations d'amour-propre à celles qui ont ou croient d'assez bonne foi avoir des visions, des extases, etc., et s'épargner à cux-mêmes d'humiliantes méprises, les confesseurs prudents doivent avoir l'air de ne pas y mettre trop d'importance et faire entendre que le plus sûr est d'aimer les croix, les humiliations et l'obéissance.

PREMIÈRE CONFÉRENCE.

Quel est l'auteur du pseaume 21? Quel en est le sens le plus littéral, et celui notamment du verset fer jusqu'au 11me? Il semble que celui-là ne peut aucunement s'appliquer à Notre-Seigneur. Ces paroles, quare me dereliquisti, sont contraires à la circumencession des personnes divines. Celles-ci, delictorum meorum, ne peuvent convenir à l'innocent par excellence. Comment allier le verset 7 avec le suivant, et celui-ci avec le 9me?

La plupart de nos philosophes modernes, ayant été pélagiens, par quels moyens pourrait-on leur prouver que la nature de l'homme a été dégradée? Ce point une fois établi, comment les contraindre à reconnaître dans toute son étendue, la doctrine de l'Eglise, sur le péché originel.

Titius, soldat, à l'issue d'un combat, se mutile la dernière articulation de l'index de la main droite, et réussit à persuader à ses chefs, qu'il l'a perdue par un coup de balle; il obtient son congé et une pension de retraite, dont il jouit depuis près de vingts ans; peut-il continuer à la toucher? S'il doit y renoncer, quel moyen pourrait-on lui indiquer pour qu'il ne fût pas compromis? Que doitil faire pour le passé? Il jouit d'une véritable aisance relativement à son état.

Quelles dispositions doit exiger un confesseur, dans les jeunes personnes, pour les admettre à la communion tous les huit jours ? En faudrait-il de plus parfaites encore pour qu'elles communiassent une ou deux fois pendant la semaine? L'innocence des mœurs suffirait-elle ?

CONFÉRENCE DE JUIN.

Quel est le sens du verset 11 du psaume 21, jusqu'au verset 23 inclusivement? Comment supposer que des taureaux furieux au 12me verset, un lion rugissant au 13me, attaquent celui qui, aux versets suivans, se reconnaît aussi faible qu'une eau répandue à terre, que des os moulus, une cire fondue et une argile desséchée? Le fameux verset 18, n'est-il pas éludé par les juifs, et n'a-t-on pas tort de s'obstiner à y voir le crucifiement. Comment allier le verset 19 avec les suivans, et ceux-ci avec le 24me?

Nos apologistes modernes de la religion, effrayés par la force des objections des philosophes, contre le péché originel, ont-ils pris un parti sage, en atténuant et déguisant la doctrine des pères, et notamment de Saint-Augustin, sur ce point capital, comparant les suites que la prévarication d'Adam a eues pour sa postérité, a celles que la disgrace d'un courtisan a pour ses enfans, dont la conscience n'est aucunement souillée par la félonie du père? Cette manière d'envisager le péché originel, n'est-elle pas en contradiction ave ces paroles de Saint-Paul naturâ filii iræ? Ne devient-il pas plus difficile en cette hypothèse, de justifier la conduite de la Providence envers les nations païennes, et de combattre l'esprit d'indifférence qui leur ouvre les portes du ciel ?

Marc doit 1000 fr. à Antoine par billet privé. Quelque temps après, il le surprend en flagrant délit d'adultère avec sa femme, et ne consent à garder le silence et à ne pas donner de suite à son courroux, qu'à condition que l'obligation soit mise à néant. Elle est acceptée à grand regret. Marc est-il en sûreté de conscience?

Faudrait-il admettre pendant plus d'un an, à la communion tous les dimanches, et une ou deux fois dans la semaine, une jeune personne en qui on n'apercevrait pas un goût dominant pour le célibat, qui n'aurait dans le caractère aucune énergie pour résister à l'impulsion que les parens ne manquent pas de donner, quand il se présente quelque parti avantageux? Pour quelle raison faut-il une sorte de détermination au célibat, pour qu'elle soit admise à une communion aussi fréquente?

CONFÉRENCE DE JUILLET.

Quel est le sens de la dernière partie du psaume 21me, depuis le verset 24 jusqu'à la fin? Comment celui qui avait dit dans le 1er et 2me verset, que Dieu l'avait abandonné, dit-il dans le 25me que Dieu l'exauce? Quel est le sens surtout, du verset 30me? Comment le rattacher au précédent et à ceux qui suivent?

ne

Le systême moderne qui ne voit de principe de certitude que dans l'assentiment général de la société, ou dans le sens commun, confond-il pas les vérités qui n'ont été connues que par la révélation, avec celles qui appartiennent à la loi naturelle? Ne détruit-il pas celle-ci, et en cela n'est-il pas contraire à l'écriture et aux pères? Ne se rapproche-t-il pas de l'enseignement de plusieurs impies anciens et modernes, qui niaient la différence intrinsèque entre le bien et le mal moral?

Joseph est volé sur le grand chemin, par deux hommes masqués ; il porte ses soupçons sur deux jeunes gens d'une commune voisine. Le maire entre dans ses vues, ils réussissent à les faire mettre en prison, d'où, malgré leur innocence, ils ne se tirent qu'en payant une forte somme, dont partie a été reçue par celui qui a été volé, et partie par un hôpital, par forme d'amende exigée sans forme juridique par le tribunal. Qui doit leur restituer ces sommes ?

Quand une jeune personne admise pendant deux ou trois ans, à deux ou trois communions par semaine, finit par se marier, cette

condescendance de son confesseur lui a-t-elle été utile ? Cette dernière détermination est-elle bien édifiante pour une paroisse?

CONFERENCE D'AOUT.

Quel est le sens de la dernière partie du chapitre 7me de l'épitre de Saint-Paul aux Romains, depuis le verset 14 jusqu'à la fin? Comment dans ce verset 14, dit-il que la loi est spirituelle, tandis qu'il lui avait donné ailleurs des qualifications contraires? La doctrine des versets suivans, n'établit-elle pas la nécessité intrinsèque dans nos actions? Comment au verset 18, dit-il, velle adjacet mihi, après avoir dit dans un autre endroit: qui dat velle et perficere?

Le systême de la certitude par le sens commun, n'excuse-t-il pas de péché mortel les nations idolâtres? Le sens commun des premiers descendans de Noë, dont l'histoire ne leur avait point transmis de souvenir, des nations chrétiennes qui n'existaient pas encore, pouvait-il avoir quelque influence dans leur conscience? D'après ce principe, ne faudrait-il pas dire qu'un païen aurait péché, en n'adorant pas Jupiter, et ne se prêtant pas à mille infamies en l'honneur de Vénus, puisque le sens commun de tous ceux avec qui il avait quelque contact, lui faisait un devoir de ses horreurs? En cette hypothèse, l'incarnation et la révélation eussent-elles été un grand bienfait? Ne faut-il pas conclure delà, que ce système renverse tout dans le dogme et dans la morale? Ne peut-on pas dire encore qu'il dégrade l'âme de l'homme.

Aurélie épouse Marc, avec le frère duquel elle était tombée en fornication, elle n'avait jamais déclaré cette circonstance que dans une confession générale faite dix ans après son mariage. Elle laisse entre-voir du doute sur sa validité, le confesseur sait d'ailleurs que son mari est jaloux; que doit-il faire? S'il se décide à demander une dispense, quel moyen indiquera-t-il à Aurélie pour la mettre à exécution? Suffira-t-il qu'elle obtienne des témoignages plus vifs d'affection conjugale? Faudra-t-il que le mari connaisse assez la nullité du premier consentement, pour en donner un nouveau? Comment Aurélie pourra-t-elle prudemment l'amener à ce point?

Quand une jeune personne a été admise à la communion très fréquente, pendant six mois ou un an, quel moyen doit prendre son confesseur pour arracher le secret de son cœur, relativement à son goût dominant pour le célibat ou pour le mariage? Doit-il garder le silence sur cet article, jusqu'à ce qu'on lui propose un établissement? Doit-il supposer cette première vocation dans celle qui, après avoir communié très fréquemment depuis un an, conserverait toujours un certain goût pour la parure; ne répugnerait pas trop à se trouver dans les sociétés, et même à participer deux ou trois fois de l'an à des danses?

CONFÉRENCE DE SEPTEMBRE.

Quel est le sens du chapitre 8me de l'épitre de Saint-Paul aux Romains, depuis le 1er verset jusqu'au 12me? Comment au 1er peut-il dire: Nihil damnationis, etc., après avoir dit dans le chapitre pré

cédent, que le péché habitait en lui, qu'il le commettait malgré lui, etc.? Comment dans le second peut-il traiter la loi, de loi de péché, de mort, lui qui, dans le chapitre précédent, l'avait appelée Lex spiritualis? Le verset 8me ne prouverait-il pas que le salut était absolument impossible dans l'ancienne loi?

pas

Dans le systême de la certitude par le sens commun, n'est-on forcé de dire que les sourds et muets ne sont capables ni de mérite, ni de démérité, et qu'ils conservent, jusqu'à la mort, leur innocence baptismale? Faudrait-il, en cette hypothèse, prendre tant de peine pour les instruire selon la méthode de MM. Sicard et de l'Epée; d'ailleurs, n'est-elle pas contredite par les observations qu'on fait sur ces infortunés qui sont, comme les autres, sensibles aux bonnes et mauvaises manières, qu'ils ont une idée du juste et de l'injuste, et qu'on ne saurait douter être capables de pécher mortellement ?

Pierre vend dix mulets dans une foire; un d'eux est si méchant qu'il y a danger de mort pour ceux qui l'approchent; il le cède pour les trois quarts du prix qu'il en avait donné, il avoue que s'il avait connu ce défaut il ne l'aurait pas accepté, quand même on lui en eût fait un présent. Il avait eu la précaution de lui donner une potion qui, pendant vingt-quatre heures, l'avait rendu maniable comme un agneau. Un autre mulet perdait la vue chaque mois pendant une des phases de la lune. Un troisième était épileptique. Il n'a déclaré aucun de ces défauts. Il ne connait d'acheteur que celui du second mulet. A quoi est-il obligé ?

Quel moyen doit prendre un confesseur pour soutenir la vocation d'une jeune personne au célibat; 1° contre les instances des parens; 2o contre les tentations; 3° Contre la sollicitude pour l'avenir, quand elle n'a pas de fortune?

CONFÉRENCE D'OCTOBRE.

Quel est le sens de la seconde partie du chapitre 8me de l'épître de Saint-Paul aux Romains, depuis le verset 19 jusqu'au 30me inclusivement? Qu'entend-il dans ce verset 19 et le suivant? Quels sont ces gémissemens et l'enfantement signalés dans le 22me? Quand au 24me il dit: Spe salvi facti sumus, ne laisse-t-il pas lieu de douter de notre justification en ce monde? Le 29me et le 30me n'établissent-il pas ce qu'on appelle la prédestination antè præevisa merita?

En quoi consiste le doute méthodique de Descartes? Est-il opposé à la soumission aveugle que demande de nous la foi? Tous ceux qui veulent ramener les autres à leurs opinions, ne sont-ils pas obligés de procéder d'après les principes de ce doute? Les défenseurs du systême de la certitude par le sens commun, ne recourent-ils pas eux-mêmes à ce doute, lorsqu'ils veulent se faire de nouveaux prosélytes.

Simpronius, curé, donne pour pénitence, à Pierre, de faire une aumône de six francs, toutes les fois qu'il ne remplira pas le devoir pascal. Celui-ci est transgresseur depuis dix ans ; il s'adresse alors à un nouveau confesseur qui ne peut le décider à accomplir cette pénitence, quoiqu'il soit dans l'aisance, quel parti doit-il prendre à son égard?

« PoprzedniaDalej »