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que l'impossibilité seule d'obtenir une époque plus favorable nous a décidé à accepter celle-ci: la rentrée de notre grand séminaire, qui avait lieu ordinairement du 15 au 18 du même mois, sera renvoyée à l'après midi du 50, et les féries qui commençaient le 50 juin, seront différées au 15 juillet. MM. les curés et recteurs, dans les paroisses de qui se trouvent des étudians qui doivent se présenter au séminaire, voudront bien leur donner connaissance de ces changemens. Ils avertiront pareillement ceux qui y viennent pour la seconde ou la troisième année, d'être prêts à débiter, en arrivant, leur sermon ou conférence. On ne manquera pas, pour s'en assurer, de mettre à exécution le moyen qui leur a été indiqué en sortant.

Il est permis à tous les prêtres, qui ne se rendront pas à la retraite, de biner, le dimanche 25 octobre, dans les paroisses qui seraient privées de messe et d'y exercer toutes les fonctions du saintministère, après s'être concertés au préalable avec le pasteur absent. Selon notre usage, nous profitons de cette circonstance pour porter votre attention sur quelques objets qui méritent de la fixer.

Dans notre circulaire du 26 décembre dernier, nous avons exprimé toute la peine que nous éprouvions de voir un assez grand nombre d'aspirans au sacerdoce, qui font leurs études à Gap, Briançon ou Embrun même, prendre leur logement en ville. Nous avons invité MM. les curés et recteurs à signaler tant à eux, qu'à leurs parens, les écueils contre lesquels peuvent aller se briser leur vocation, au milieu de nos villes où souvent ils trouvent des piéges dans la maison même qu'ils habitent. Pour que ces avis obtiennent plus de succès, nous déclarons, 1° que tous les étudians, à l'exception de ceux qui sont dans la maison paternelle, ou chez de proches parens, qui n'habiteraient pas dans le petit séminaire d'Embrun, ou le collége de Gap, en qualité de pensionnaires ou d'ustensiliers, ne seront pas censés aspirans au sacerdoce.

2o Ceux qui auraient déja été dispensés du service militaire, seront par cela seul, réputés avoir renoncé à la carrière ecclésiastique, et dénoncés comme tels à M. le préfet.

3o En 1830, il ne sera accordé de certificat requis pour obtenir d'exemption qu'à ceux qui seraient entrés dans un de ces établissemens, dès le mois de novembre précédent.

4° M. le principal du collége de Briançon, ne prendra pas la peine inutile de solliciter des exemptions pour les élèves qui ne seraient pas dans la maison paternelle ou chez de proches parens; MM. les principaux des colléges de Gap et d'Embrun, réserveront toujours, dans les états qu'ils nous présenteront à ces occasions, une colonne dans laquelle ils exprimeront le nombre d'années que lesdits étudiants ont passées dans la ville, sans entrer dans leur établissement. Ils observeront, surtout, s'ils les y ont invités sans succès. On suppose facilement les inductions que nous pourrons tirer de ces documens.

5o Il ne sera point accordé à Embrun, de demi-bourse avant qu'on ait été admis en troisième et acquis l'âge qui, combiné avec la conduite, présente des garanties pour la vocation à l'état ecclésiastique.

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6o A titres à peu près égaux du côté de la piété, des talens et de la fortune, la préférence sera donnée à ceux qui auront passé le plus de temps dans le petit-séminaire.

70 Tout ceux à qui auront été attribuées des demi-bourses, ou qui aspireront à en obtenir, se présenteront à la rentrée prochaine avec le costume indiqué dans l'avis-circulaire du 10 octobre dernier. Lévite noire, cravate et gilet, culottes et bas de même couleur. Le chapeau rond sera permis jusqu'à ce qu'on ait reçu la tonsure. Les pantalons sont tolérés indistinctement pour tous, pendant l'année prochaine, et ne le seront ensuite que jusqu'en seconde inclusivement. Dans le temps des féries, on conservera le même costume. Qu'elle que soit l'époque à laquelle on cesse de le porter, on doit s'attendre à être effacé du catalogue des demi-boursiers, ou à voir ajourner son inscription.

8° Les élèves de réthorique et de philosophie qui ont des demibourses ou aspirent à en avoir, et tout ceux qui sont décidés à l'état ecclésiastique auront à l'entrée de 1850, un surplis et une soutane dont ils se serviront les dimanches et fêtes.

9° La jouissance d'une demi-bourse, pendant une année, ne sera pas toujours un titre pour la conserver. Les nuances de la conduite et autres considérations pourront en amener la privation.

Le petit-séminaire d'Embrun, avait hérité de l'ancien collége, un usage qu'une sorte de prescription ne saurait justifier. A Noël et à Pâques, les élèves allaient passer plusieurs jours dans leur famille. Le premier congé a été supprimé depuis quelques années seulement, il a été remplacé par une large extension donnée au second. La perte du temps relativement à l'étude n'est pas toujours le plus grave inconvénient qui résulte de cette absence. L'esprit de dissipation que rapportent les élèves du milieu du monde, annonce l'affaiblissement de leur piété, et donne même souvent à craindre que leurs mœurs n'ayent reçu quelque blessure.

Un pareil ordre de choses, déjà plein d'inconvéniens dans un simple collége, ne saurait être toléré dans un petit-séminaire. Il n'y a pas de temps plus favorable aux impressions de la grâce que celui qui nous rappelle les mystères de l'amour de Dieu pour les hommes. Au milieu du monde les convenances amènent à cette époque une interruption dans les cercles, on s'interdit les visites de pure bienséance; faudrait-il que des aspirans au sacerdoce allassent passer des jours si précieux dans les agitations d'un voyage et d'un séjour en pays natal, après une absence de cinq à six mois!

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Il est enore à observer que, tandis qu'autrefois les élèves n'abordaient à Embrun, que des contrées voisines, ils viendront à présent des parties les plus éloignées du diocèse. Il en résulterait de plus graves inconvéniens dans les voyages de ces derniers. Cependant on ne saurait avoir deux poids et deux mesures dans un établissement. On exposerait à de graves mécontentemens, et peut-être à des écarts, ceux à qui il serait fait des refus. Tous ces motifs obligent à supprimer les féries de Pâques. Les classes seront interrompues depuis l'après-midi du mercredi-saint, jusqu'au mardi de Pâques exclusivement. Il sera assigné, par avance, le travail pour

occuper les élèves pendant ces jours, et il pourra être fait en outre, une explication de quelques parties de l'évangile relatives à la passion et à la résurrection de N. S.

M. l'inspecteur de l'académie a très-expressément ordonné que dans les colléges de Gap et de Briançon, les féries de Pâques ne commençassent que l'après-midi du mercredi-saint, pour finir le mardi d'après.

Nou sommes arrivés au moment où nous avons la consolation de pouvoir donner des pasteurs résidans à bien des paroisses qui en manquaient depuis long-temps. Tout fait espérer que, dans peu de temps, il n'en restera point dont la viduité soit prolongée. Cette heureuse perspective donne lieu d'observer à ceux qui continueront à desservir, par bis, des paroisses dont le presbytère n'est point habitable, à plus forte raison s'il n'y en avait point, de hâter le moment des constructions ou réparations. MM. les curés titulaires, qui prennent un vif intérêt à voir leur canton au complet, partageront sans doute cette sollicitude. Il serait bien fàcheux qu'après que les prêtres ont manqué pendant si long-temps aux paroisses, les paroisses aujourd'hui manquassent aux prêtres par défaut de logement. Il y aurait une considération plus pressante à faire pour arracher les administrations locales à l'apathie qu'on leur reproche, quand il s'agit de dépenses considérables pour le culte. On pourrait leur faire sentir que le titre de succursale dont jouit leur église serait inévitablement transféré à une des sections de commune qui n'ont pu l'obtenir jusqu'à présent, quoiqu'il y eût une église et un presbytère en bon état. Un exemple de ce transfert a été donné récemment dans le diocèse. Il serait absurde de laisser dans les caisses du gouvernement un ou plusieurs traitemens, tandis que les prêtres seraient forcés d'aller chercher ailleurs de l'emploi. Nous appuyerons auprès de M. le préfet, les demandes de secours qui seront faites par suite des présentes observations, mais il faudrait pour qu'elle fussent plus efficaces, que les conseils de commune délibérassent dans le cours du mois prochain, et fissent de suite dresser des devis estimatifs.

Quelque satisfaisante que soit la cessation de viduité des succursales, on ne peut disconvenir que dans quelques occasions on ne s'en servit avec avantage contre l'insousciance ou les tracasseries des administrations locales. La menace de laisser une paroisse sans pasteur, dans le cas où celui qui en remplissait alors les fonctions, serait obligé à la quitter par suite d'injustes procédés, a souvent suffi pour obtenir des réparations aux églises et aux presbytères, et réduit au silence les esprits les plus prévenus et les plus remuans. Cette ressource manquera dorénavant. Les impies et les turbulens d'une commune seront bien plus osés, lorsqu'ils apercevront que les postes manquent aux prêtres, et que le pasteur, qu'ils auront réussi à expulser, ne pourra tarder d'être remplacé.

On pressent facilement les conséquences que nous invitons à tirer de cet exposé. On aura besoin plus que jamais d'user de beaucoup de prudence pour conserver la bonne harmonie avec les paroissiens. Il serait bien loin de notre pensée d'encourager jamais cette molle

condescendance qui ne sait rien refuser; qui, pour éviter des murmures, compose avec les principes immuables d'une saine théologie; qui, dans le tribunal de la pénitence même, évite de toucher à des articles délicats, et laisse les âmes dans la boue, qui, pour se conserver les bonnes grâces de ceux qui exercent la principale influence dans la commune, et qui cependant n'y donnent pas toujours les meilleurs exemples, s'en laissent dominer, et semblent livrer l'encensoir entre leurs mains, entretiennent avec eux des rapports qui affaiblissent l'esprit ecclésiastique, et aliennent la confiance de la partie solidement religieuse du troupeau. La paix achetée à un tel prix n'est qu'un sommei! de mort.

En répandant des larmes amères sur les maux qu'entraîne cette fatale disposition, nous ne saurions que gémir aussi des écarts de ce zèle amer et impérieux qui, sous prétexte de procurer le bien, voudrait que tout baissât voile devant lui, administrateurs et administrés; prétendrait diriger le vote des conseils de la commune, et imprimer tous les mouvemens à la police. Il n'aspireraient souvent à rien moins qu'à opérer, comme par assaut, une révolution religieuse, et à commander aux mauvaises mœurs et à l'incrédulité, comme autrefois N. S. commanda aux vents et aux tempêtes.

Il est un milieu entre ces deux extrêmes. L'habileté du pasteur consiste à contenter les bons, sans trop irriter la masse des méchans. Quand celle-ci se déchaîné publiquement, fait des pétitions et cabale sans pudeur; c'est une preuve que celui-là est bien loin de jouir de la considération publique, nécessaire au succès de son ministère. Il faut donc, à force de ménagemens et d'une décente affabilité, prévenir cette défaveur. On s'interdira d'ajouter de nouvelles exigeances à nos ordonnances, au sujet des parrains et marraines, relevées de couches, sépulture, etc. etc.

Si le maintien du bon ordre dans une congrégation exige d'effacer du catalogue quelques-unes de celles qui y sont inscrites, on s'abstiendra de décliner leurs noms. On se bornera à en désigner le nombre dans la réunion particulière, et l'on chargera la supérieure d'en donner avis à celles qu'on aurait en vue. Il faut toujours mèler l'huile dans le vin employé au traitement de la plaie.

Il arrive quelquefois qu'un écart de zèle expose un pasteur à être traduit en police correctionnelle. Ordinairement la partie plaignante fait proposer un désistement, sous la condition qu'il recevra une autre destination. Il est pénible pour nous de prêter notre appui à la malveillance, et nous tourner contre celui que toutes nos affections nous porteraient à défendre. Cependant quand il y a lieu de craindre qu'il n'encoure une condamnation, qu'un agresseur triomphant ne le livre à une sorte de dérision, ou seulement qu'un jeune avocat, qui a apporté de la ville dans laquelle il aurait fait son cours de droit, un esprit anti-sacerdotal, ne saisisse cette occasion pour égayer l'assemblée par des sarcasmes qu'il ne manquera pas d'étendre à tout le clergé, nous encourrions de justes blâmes si, préferant les intérêts personnels d'un seul, à ceux de tous, nous n'adoptions pas le parti d'un changement. Il n'est peut-être pas inutile d'observer ici qu'il peut devenir inévitable, lors-même que

le pasteur étant injustement attaqué ou devenu justement aggresseur, aurait eu gain de cause. La partie qui succombe ne fût-elle condamnée qu'à une légère amende, sa haine sera implacable, elle passera à ses parens, à ses alliés, à ses voisins et à ses amis ; d'autres mécontens se joignent à ceux-ci, la confiance s'alienne, et l'on est réduit à mettre en problème, si même au lit de mort, des esprits aigris, se décideraient à se confesser de leurs invectives et de leurs calomnies à celui contre qui elles ont été dirigées. Le bien ne se fait pas, la place n'est plus tenable.

On ne doit pas se dissimuler que, dans les luttes entre les pasteurs et une partie des paroissiens, la position de ceux-ci leur donne bien de l'avantage. Nés dans le pays, ils sont attachés au sol par mille racines. Le pasteur est étranger; si un autre vient le remplacer. on ne pensera plus à lui. Les nuances de division seront effacées, et il y aura moins d'obstacles au succès du Ministère.

On doit réfléchir sérieusement sur la grande différence que l'état actuel du diocèse offre par rapport aux changemens; il ne sera plus possible de les couvrir de ces spécieux prétextes qui ont réussi si souvent à en laisser ignorer la véritable cause, et ont prévenu jusqu'aux plus légers froissemens de l'amour propre; il faut donc redoubler de prudence et de circonspection. Ces observations s'appliquent d'une manière particulière aux changemens qui seraient provoqués par des imprudences dont il ne devrait jamais être question dans le sanctuaire. On ne saurait être entièrement sans reproche quand on fournit le plus léger prétexte à l'accusation, La malignité la plus soupçonneuse n'a pu trouver de traits à lancer contre la sainteté de Notre Seigneur Jesus-Christ; imitons la grave austérité de ses mœurs. Si quelque raison nous force à adresser de courtes paroles d'édification, pour encourager la piété de Marie, tracer des bornes à la sollicitude de Marthe, ou inspirer des remords aux désordres de la Samaritaine, il faut que les peuples soient tout étonnés par la rareté de ce rapprochement, comme le furent autrefois les apôtres. Mirabantur quia cum muliere loquebatur. Il n'y a que ce moyen pour prévenir les suspicions et les piéges. On sent combien seraient étranges les embarras, pour nous et pour celui qui serait compromis, s'il fallait jamais en venir à un changement pour paréille cause; on ne sent pas moins pour cela qu'il n'y a pas d'autre remède au mal. C'est un nouveau motif de porter la réserve jusqu'à une sorte d'excès de scrupule en cette délicate matière.

Nous croyons toujours, dans la vue de prévenir les causes de changement, devoir répéter ici, ce que nous avions déjà eu l'occasion de dire, dans de précédentes circulaires, sur les ménagemens dont on doit user envers les maires et autres fonctionnaires, quels que d'ailleurs puissent être leurs torts. S'ils dilapident les deniers publics, s'ils vexent leurs administrés, c'est à ceux-ci à se pourvoir par eux-mêmes, ou par l'intermédiaire de quelque habitant distingué de la contrée, auprès des administrations supérieures. MM. les curés et recteurs ne doivent jamais ni signer, ni rédiger, ni appuyer les pétitions dirigées contre le maire. L'expérience de tous les jours

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