Obrazy na stronie
PDF
ePub

Parmi les malheureuses dont je plaide aujourd'hui la cause, il n'en est pas une qui, dans sa vocation à la pénitence, ne possède un gage certain de ces trois priviléges accordés à Madeleine; mais c'est seulement dans l'asile du Bon Pasteur que ces promesses peuvent être entièrement remplies. C'est à vous de l'y introduire.

Il vous incombe de vous montrer généreux envers elle, parce qu'elle est une créature de Dieu tombée dans le malheur, malheureuse parmi tous les malheureux. L'obligation de lui venir en aide ne s'accroît-elle pas à vos yeux, lorsque vous songez que cette misérable créature est susceptible de parvenir aux plus hauts degrés de perfection spirituelle, perfection qui ne saurait exister sans votre aide, et qui avec votre secours peut devenir une des merveilles de la grâce?

Si c'est toujours un devoir de venir au secours des afflictions temporelles, ce devoir s'agrandit lorsqu'en le faisant on met fin aux maux de l'âme, et plus encore lorsqu'en soulageant et les maux temporels et les afflictions spirituelles, vous réparez les torts que les uns et les autres ont causé à une créature de Dieu, et que vous rendez à Dieu, tout sanctifiés et purifiés, un corps et une âme depuis longtemps souillés. Secourir la maison du Bon Pasteur, c'est donc exercer la charité de bien des manières, c'est s'élever dans une étrange mesure au rôle de coopérateur de Dieu.

Lorsqu'ainsi vous donnez l'abri et la nourriture à la pénitente affamée et sans asile, vous coopérez avec Dieu le Père, le Créateur qui donne et conserve à toutes ses créatures l'existence physique. Quand vons dérobez cette fragile vertu aux piéges de la tentation, si fatale pour elle, vous devenez les coopérateurs de Dieu le Fils, qui est venu en ce monde pour racheter les pécheurs. Quand vous la placez dans un couvent, où elle peut être chaque jour inondée des grâces dont nos sacrements sont les inépuisables réservoirs, vous êtes les collaborateurs de l'Esprit-Saint, le grand sanctificateur des âmes. Quelle plus grande assurance de salut, que d'être ainsi les collaborateurs, les associés de Dieu lui-même !

Et maintenant, mes très chers Frères, je termine en adressant à chacun de vous les paroles que le Sauveur adressa au Pharisien Voyez-vous cette femme ?

Voyez-la, errante, bannie, tentée, désespérée, s'approchant du seuil de la maison du Bon Pasteur. Comme Madeleine, elle

est attirée par l'influence secrète du Sauveur; mais elle n'a point, comme elle, de vases aux parfums délicieux à lui offrir. Elle ne lui apporte qu'une vie épuisée, un cœur brisé; mais ce cœur lui dit qu'il ne la repoussera point. De ce côté-ci du seuil, sont la douleur, la honte, le remord, l'angoisse poussée jusqu'à l'agonie; de l'autre côté, la paix, l'amour, le pardon, et le Bon Pasteur lui-même. Mais elle ne saurait d'elle-même ouvrir cette porte; sans votre secours, il faut qu'elle reste là privée de toutes les grâces qui sont, pour bien dire, à la portée de sa main; il faut qu'elle s'éloigne désespérée. Ses regards implorent votre assistance. Dieu veut que vous lui veniez en aide.

"La voyez-vous, cette femme?" Il fut un jour où les hommes la poursuivaient de leurs regards, comme David, Bethsabée; et leurs regards ne lui portèrent que la honte et la ruine. Pour l'honneur de l'humanité, ne se trouvera-t-il pas quelqu'un qui lui jettera un regard de compassion, un regard qui réparera la souillure des regards impurs et la sauvera de la mort?

"La voyez-vous, cette femme?" Souvent et depuis longtemps, les hommes l'ont regardée du regard hautain et impitoyable du Pharisien; son cœur a été déchiré par ces flèches aiguës; il saigne encore des blessures que lui ont infligé des paroles et des actions plus cruelles encore que ces regards. N'y a-t-il personne qui, comme le Sauveur, tiendra compte du changement qui s'est opéré en elle, qui comptera les larmes tombées de ses yeux, qui ordonnera à ses esprits abattus de reprendre courage? Et vous, mes Frères, de quel œil la verrez-vous? de l'œil du Pharisien où de l'œil de Jésus?

"La voyez-vous, cette femme?" Les épouses de Jésus-Christ l'ont vue venir: elles ont quitté pères et mères, toutes les joies de la vie aux rayons dorés, afin que leurs cœurs, libres de tout autre amour, fussent à elle tout entièrs; elles travaillent jusqu'à l'épuisement de toutes leurs forces; elles se font souffrir de faim dans les murs de leur couvent, afin d'avoir quelques miettes dont elles puissent apaiser la sienne.

N'y a-t-il personne qui leur aidera à la tenir abritée sous ce toit hospitalier, qui les préservera d'être elles-mêmes jetées sur la voie publique avec le précieux fardeau dont elles se sont chargées ?

“La voyez-vous, cette femme ?" Marie, la Mère de Dieu, la voit; elle reconnaît en elle la compagne qui lui demeura fidèle au pied de la croix, alors que les apôtres eux-mêmes s'étaient

enfuis à l'heure la plus sombre de ce sombre drame. Est-ce que la compagne dont les caresses consolèrent Marie, la Mère des douleurs, ne sera pas elle-même consolée dans sa détresse? Aura-t-elle droit à une place au Calvaire, et n'en aura-t-elle point dans la maison que Dieu a bâtie pour elle au milieu de vous ? "La voyez-vous cette femme ?" Jésus-Christ la voit. Dans la personne de Madeleine debout au pied de sa croix, il a vu, et chacune en particulier, toutes ces malheureuses pécheresses qui, dans le cours des siècles, devaient imiter sa faute et son repentir; et le bon Pasteur leur ouvrit ses bras étendus sur la croix. Ces bras, ils sont encore ouverts pour elles; ils les attendent encore aujourd'hui; ils les attendent ici-même.

Puisse, maintenant, le Dieu de toute miséricorde vous inspirer un esprit de sacrifice assez complet pour qu'il ramène dans les bras du bon Pasteur la brebis égarée et retrouvée, l'âme qui était perdue et qui est rachetée, la femme qui a beaucoup péché et à qui beaucoup est pardonné !

REVUE DES REVUES : LA SCIENZA ITALIANA, LA REVUE DU

MONDE CATHOLIQUE ET LA REVUE DE MONTRÉAL.

On nous rendra le témoignage que nous n'avons pas fait de réclame, ni demandé à personne d'en faire pour nous. La Revue de Montréal, au lieu de s'annoncer ou de solliciter des faveurs, tenait à montrer ce qu'elle voulait être. Certes, nous ne croyons pas avoir atteint du coup la perfection, tant s'en faut, et nous visons, Dieu merci, à un idéal dont nous nous voyons malheureusement encore bien loin; mais l'espérance est là.

Cependant, il est un point sur lequel nous croyons ne mériter aucun reproche, c'est celui qui apparaît clairement dans notre épigraphe: veritatem tantum et pacem: la vérité, uniquement la vérité, et la paix.

Si nous n'avons pas dit toute la vérité - ce qui est toujours difficile, souvent impossible, quelquefois inopportun ou mauvais du moins nous avons dit la vérité, seulement la vérité. C'est déjà beaucoup.

De plus, notre Revue est une Revue : elle n'est pas descendue à l'humble rang de recueil. Au lieu de n'offrir à ses lecteurs qu'une simple collection d'extraits-empruntés ça et là, surtout à l'étranger - elle a voulu n'admettre que des travaux originaux, et préféré, quand cela parut utile, faire les frais d'un supplément pour la partie documentaire. C'est ainsi que nous avons reproduit en avril le nouveau décret relatif à la profession de foi, la formule de profession de foi de Pie IV et Pie IX, et l'allocution adressée par Notre Très Saint Père Pie IX aux cardinaux de la sainte Eglise romaine, le 12 mars dernier.

Enfin, la Revue de Montréal veut être une Revue, et une Revue canadienne dans le vrai et noble sens du mot.

Il est grand temps de remercier publiquement nos amis. Par amis, nous entendons nos généreux souscripteurs, dont nous ferons plus tard connaître les noms. Sans eux, la Revue de Montréal n'existerait pas.

C'est assez leur dire notre reconnaissance à leur égard. Merci, également, aux écrivains distingués qui ont bien voulu contribuer à notre œuvre. C'est à eux que nous devons l'hon

neur d'être resté ce que nous voulions être : une Revue canadienne.

Les éloges que nous reproduirons plus loin leur appartien nent complétement, et nous sommes heureux de les leur faire connaître.

Merci à nos abonnés, déjà nombreux, ainsi qu'aux journaux qui ont bien voulu accueillir avec bienveillance la Revue de Montréal.

Cette bienveillance nous est précieuse à plus d'un titre. Aussi, saurons-nous, Deo adiuvante, en recueillir les signes et la reconnaître, autant que nos faibles moyens nous le permettront.

En attendant, on nous pardonnera si nous reproduisons quelques-unes des bonnes paroles que nous ont adressées les Revues étrangères analogues à la nôtre. Leur témoignage nous touche d'autant plus qu'il est plus spontané. Rien ne l'a provoqué. Il est, de plus, accompagné de lettres intimes qui nous proposent un échange de collaboration et de bons offices. Pouvions-nous nous y refuser? Ce sera là pour nous une mine précieuse, qu'il nous sera possible d'exploiter, au profit de nos lecteurs, dans un prochain avenir.

Si nous tenons à reproduire ce qu'on a dit de nous à l'étranger, c'est beaucoup moins pour nous-même, comme nous l'avons remarqué, que pour faire plaisir à nos généreux collabo

rateurs.

En même temps, nous aurons l'occasion de faire connaître certaines publications qui devraient être plus répandues dans notre pays.

Quelques-uns de nos amis connaissent une Revue savante, et très savante, publiée à Bologne sous le nom de La Scienza Italiana. C'est une Revue de philosophie, de médecine et de sciences naturelles, publiée par l'Académie philosophico-médicale de saint Thomas d'Aquin. Elle a pris pour devise ces belles paroles du concile du Vatican: Nulla inter fidem et rationem vera dissensio esse potest: entre la foi et la raison aucune opposition réelle ne peut se produire.

Que cette Revue soit publiée par l'Académie philosophicomédicale de saint Thomas d'Aquin, avec la devise que nous venons de reproduire, c'est, nul doute, déjà assez pour lui assurer notre confiance.

Mais il y a plus.

A ses débuts, l'Académie philosophico-médicale, fondée par le

« PoprzedniaDalej »