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rationelle, ne laisse pas que d'être clairement énoncée dans la révélation.

Elle y est d'abord énoncée directement, puisque c'est Dieu qui parle. De sa nature, la parole de Dieu, comprise dans la révélation d'une vérité, manifeste son auteur. Dieu qui parle, se révèle directement par sa parole même.

Mais ce n'est pas tout.

Dieu ne s'est pas contenté de cette manifestation directe, et pour ainsi dire implicite. Il s'est révélé d'une manière réflexe. Il a témoigné en propres termes de son existence, affirmé qu'il existe, absolument comme il a dit qu'il est un en trois personnes.

Non-seulement en effet, il a révélé explicitement qu'il est éternel, nécessairement existant, comme on le voit dans l'Exode (1) et l'Apocalypse (2), mais il a dit expressément par la bouche de saint Paul (3) que celui qui veut aller à lui doit croire qu'il, existe.

Quel est cette croyance? Est-ce une simple persuasion, une connaissance quelconque de l'existence de Dieu ? Non; il s'agit de la foi qui s'appuie sur le témoignage exprès de Dieu ou sur l'affirmation réflexe de sa propre existence, puisque le Concile de Trente (4) a déclaré que cette foi doit être le fondement de la justification.

Il faut donc croire, d'une foi surnaturelle, l'existence de Dieu; et c'est comme vérité distincte des autres articles de foi, que l'Apôtre veut que nous y donnions cette adhésion surnaturelle, sur l'autorité du témoignage divin.

Nous voudrions, avant de clore ces réflexions, faire connaître à nos lecteurs tous les passages du discours de l'abbé Maurault qui méritent d'être cités. Mais l'espace nous manque.

Le lecteur aurait vu que ce discours est une de ces études sérieuses dont on peut faire la critique sans compromettre ni la réputation de l'auteur, ni celle de l'institution où il enseigne.

M. l'abbé Maurault a eu l'heureuse idée de considérer saint Thomas sous le titre de sage; et cette idée lui a fourni la division naturelle de son discours, d'après saint Thomas lui-même, qui attribue au sage une double fonction: juger et ordonner: sapientis est iudicare et ordinare.

(1) III. 14. 15.

(2) I. 4. 8; IV. 8. etc.

(3) Accedentem ad Deum credere oportet quia est.-Heb. XI, 6.

(4) Sess. VI c. 6.

Dans la première partie : sapientis est iudicare, il dit du grand maître qui a surpassé tous les autres en sagesse :

"Il y a appris d'un des auteurs sacrés que l'intelligence a sa "place marquée dans les plus hauts mystères: Intelligentia opus "est in visione (1). Aussi n'oublie-t-il pas de la faire intervenir "dans les questions même les plus élevées de la révélation, "dans celles qui semblent relever plutôt de la vision que de "l'intelligence. Quand elle ne pourrait suffire à découvrir par LL ses forces naturelles, grande encore en s'acquittant de fonc"tions secondaires, elle éclaircit les vénérables obscurités de la "foi et parfois de telle manière que, des dernières profondeurs "du dogme, jaillissent des traits de lumière et des clartés inat"tendues. La Trinité elle-même, le plus insondable des dogmes "chrétiens, simpose en quelque sorte à la raison, grâce aux pro"fonds raisonnements de saint Thomas. Suivez sur ce point sa "lumineuse philosophie; il vous semblera qu'un esprit raison"nable ne puisse autrement penser que la foi le révèle, tant la "raison, sous la plume du docteur, lui rend de témoignages; et "l'on croirait l'idée de ce mystère du domaine naturel de l'esprit "humain, si Thomas lui-même, discernant avec exactitude les "limites au-delà desquelles la raison n'est plus qu'un auxiliaire, "ne prenait soin de les indiquer. C'est ainsi que l'esprit, "agrandi bien loin d'être humilié par la foi, s'ouvrant des sphè"res qu'il ne pouvait naturellement atteindre, s'étonne de voir แ sa vacillante lumière en éclairer les vastes perspectives, et "explorer, on oserait le dire, jusqu'aux profondeurs de Dieu." Mais on aimera à lire ce discours en entier.

L'abbé T. A. CHANDONNET.

ADDITION A LA FORMULE DE PROFESSION DE FOI DE PIB IV

En date du 20 janvier dernier, la Sacrée Congrégation du Concile a décrété d'ajouter à la formule de profession de foi de Pie IV, après les mots : præcipue a sacrosancta Tridentina Synodo, ceux qui suivent : et ab æcumenico Concilio Vaticano tradita, definita ac declarata, præsertim de Romani Pontificis Primatu el infallibili magisterio."

Nous reproduirons ce décret dans notre prochaine livraison, ainsi que la Profession de Foi selon la forme prescrite par Pie IV et Pie IX.

(1) Dan. X. I.

REVUE

DE

MONTREAL

LA CLOCHE

Qui ne se souviendrait du temps de la jeunesse,

De ces jours où l'espoir attisait la galté,
Et quel est le passé qui jamais ne renaisse
Pour peu qu'on ait le cœur placé du bon côté ?

Or, dans mes souvenirs, il en est un peut-être
Que mes vieux compagnons ne méconnaîtront pas.
Il vient comme un oiseau vibrer à ma fenêtre,
Ou me joint dans la foule et s'attache à mes pas.

C'est le son de la cloche appelant à l'église
Tout ce peuple affairé que Dieu comble d'amour
Et qui, simple, s'en va dans sa plus belle mise,
Lui payer le tribut de son septième jour.

Tome I, 3e livraison, avril 1877.

Ce chant ne frappe plus chaque jour mon oreille.
J'ai quitté les amis de mes jours d'autrefois.
Tout un monde nouveau m'environne et réveille
Tout ce monde lointain que j'ai vu tant de fois.

Mais dans votre village, en ce lieu solitaire,

Où mon pas voyageur semble dépaysé
N'ai-je pas reconnu dans sa note légère
La cloche qui sonna quand je fus baptisé !

Où donc avez-vous pris ce clairon qui m'appelle?
C'est le timbre, la voix du cuivre de "chez nous."
Vous ne comprenez pas tout ce qu'il me rappelle
Et combien j'aimerais à l'entendre à genoux !

Est-il vrai que le cœur se montre plus sensible
En raison de l'espace et du temps disparu,
Et que plus on vieillit, plus la pente terrible
Nous rend cher le passé, ce chemin parcouru?

Pourquoi faut-il vieillir! S'en trouve-t-on plus sage?

Les traces de nos pas se comptent par regrets.
Notre gaité s'envole, et les "glaces de l'âge"
Ne sont pas un vain mot dont on rira jamais.

L'homme existe si peu ! Bienheureux s'il espère.
Heureux s'il se souvient et chérit le passé.
Sa vie est brusquement ramenée en arrière
Par un mot, un objet, un son vite effacé.

BENJAMIN SULTE.

A MADAME CAUCHON

Madame, vous aimez l'artiste de génie,
Ce sculpteur inspiré dont le ciseau savant
Sut si bien reproduire, en ce marbre vivant,
De vos traits fins et doux la suave harmonie.

Vous l'avez dit: plus tard, quelqu'un viendra souvent,

Pour consoler un peu son âme endolorie,

Relire, ému, devant cette image chérie,

De votre souvenir le poême émouvant.

Oui, c'est vrai; mais lors même où, fruit tombé de l'arbre,

Votre fils n'aurait pas ce beau buste de marbre,

Pour lui parler de vous et de ses premiers jours,

Il saurait retrouver dans les cœurs-chose rare

Mieux que vos traits charmants dans ce bloc de carrare :
Votre douce mémoire empreinte pour toujours!

LOUIS-H. FRÉCHETTE.

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