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pèce philosophique pouvait parfois s'étendre autant que le genre des naturalistes.

3o Vers 1830, G. Cuvier divisa le règne animal en quatre grands embranchements: vertébrés - mollusques articulés-zoophytes. Les vertébrés comprenaient quatre classes: mammifères, oiseaux, reptiles, poissons; les mollusques, six classes: céphalopodes, ptéropodes, gastéropodes, acéphales, brachiopodes, cirrhopodes; les articulés, quatre classes annélides, crustacés, arachnides, insectes; les zoophytes, cinq classes échinodermes, vers intestinaux, acalèphes, polypes, infusoires.

Depuis lors on n'a fait que perfectionner cette classification. Milne-Edwards dénomme et énumère ainsi les quatre embranchements: ostéozoaires ou vertébrés entomozoaires ou annelés · - malacozoaires ou

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Ce n'est pas à nous qu'il appartient de discuter ces classifications. Ajoutons seulement que le nombre des espèces animales déterminées par les naturalistes s'élève à environ 500,000, dont 360,000, il est vrai, pour les seuls vers. Les oiseaux comptent environ 6,000 espèces; les poissons, presque autant; les reptiles, douze ou treize cents; les mammifères n'atteignent pas 4,000. Enfin on a reconnu environ 30,000 espèces fossiles. La moitié de ces dernières appartient à des genres qui n'ont plus de représentants.

Or, il faut bien le remarquer, on n'a pas encore constaté que les espèces déterminées par les naturalistes, du moins dans les ordres supérieurs, puissent s'allier ensemble et créer des espèces nouvelles. En tout cas, s'il était constaté que deux espèces peuvent engendrer une espèce nouvelle, ou que deux espèces

actuelles, par exemple l'âne et le cheval, proviennent d'un même ancêtre (hipparion), il en résulterait seulement que l'espèce philosophique s'étend plus loin que l'espèce déterminée par les naturalistes. Ceux-ci auraient pris des races plus ou moins stables pour de véritables espèces, ils devraient chercher plus avant des différentes vraiment spécifiques et simplifier leurs classifications.

PSYCHOLOGIE

CHAPITRE XLIII

DE LA DISTINCTION DE L'AME ET DU CORPS, DE LA SUBSTANTIALITÉ ET DE LA SIMPLICITÉ DE L'AME

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711. La psychologie et l'anthropologie. La science de l'âme et de ce qui s'y rapporte a reçu divers noms. Le principal, le plus précis à la fois et le moins étroit, est celui de psychologie (V. Vocab. : âme, psychologie, etc.).

Nous le préférons à celui d'anthropologie, qui désigne plutôt l'histoire naturelle de l'homme, ou bien, qui comprend, comme dans la philosophie allemande, la science générale de l'homme, âme et corps, individu et société.Si l'anthropologie paraît l'emporter d'abord sur la psychologie par son extension, on voudra bien remarquer, d'autre part, qu'elle est limitée à l'homme, tandis que la psychologie, qui ne traite directement, il est vrai, que de l'âme pensante et de ses facultés, dont plusieurs nous sont communes avec les animaux et d'autres avec les purs esprits, atteint, avec l'âme, l'homme tout entier et par lui tous les êtres sensibles et intelligents. Elle les étudie tous de quelque manière dans leur ressemblance et leur rapport avec l'humanité.

Mais c'est l'homme principalement, et considéré

dans ce qu'il a de spécifique et de meilleur, qui tombe sous le regard de la psychologie. Elle est la première des connaissances qui le concernent : c'est par elle seulement qu'il se connaît et remplit le précepte de la sagesse profane comme de la sagesse chrétienne : Connais-toi toi-même (1).

712. L'idéologie.- Si nous nous élevons au-dessus de la psychologie, ou plutôt si nous la considérons dans sa partie la plus abstraite et la plus proche de la métaphysique et de la logique, nous trouvons l'idéologie. Celle-ci a pour objet les idées et tous les problèmes qui s'y rapportent origine des idées, leurs caractères, leur objectivité, leur classification. L'idéologie n'est pas précisément une logique ni une ontologie; car elle considère les idées en elles-mêmes plutôt que dans l'emploi qu'en fait la dialectique ou dans les réalités qu'elles expriment. Mais il arrive qu'on la confond avec une logique trop artificielle et avec une métaphysique trop subjective (2): de là son discrédit et son mauvais renom. La cause en est d'abord aux sensualistes qui portèrent les premiers le nom d'idéologues (3). 713. La physiologie. DISTINCTION DES PHÉNOMÈNES PHYSIOLOGIQUES ET DES PHÉNOMÈNES PSYCHOLOGIQUES. Maintenant si nous descendons au

(1) « Cum... nosce te dicit, hoc dicit: nosce animum tuum » (Cicéron, Tuscul.).

(2) D'après Littré, le mot d'idéologie signifie deux choses: la science des idées, de leur origine, etc.; ensuite le système des sensualistes du XVIIe siècle qui ramenèrent toutes les idées à la sensation transformée.

(3) Napoléon donnait dédaigneusement le nom d'idéologues aux philosophes de son temps. La philosophie du XVIIIe siècls qui régnait encore méritait bien cette sévérité.

dessous de la psychologie, nous trouvons des sciences naturelles telles que la physiologie, la biologie et, en général, les sciences médicales, que les empiristes s'efforcent toujours de confondre avec la psychologie, mais sans pouvoir y parvenir.

Remarquons, en effet, combien le domaine de la physiologie (qui peut résumer ici toutes les sciences naturelles et médicales), est distinct de celui de la psychologie. Le physiologiste s'occupe des fonctions des organes, lesquelles consistent essentiellement dans des mouvements plus ou moins apparents et qui tombent toujours de quelque manière sous l'observation extérieure, l'expérimentation et la mesure: ainsi la digestion, la respiration, la circulation du sang, la contraction musculaire, l'acte réflexe. La psychologie, au contraire, s'occupe de la pensée et de la sensation. Or, même celle-ci, comme nous l'expliquerons plus tard, n'est pas un mouvement des organes, bien qu'elle soit liée à des organes; le psychologue ne l'atteint pas en lui-même ni dans autrui par les sens extérieurs: on ne voit pas, on n'entend pas la sensation, l'imagination et la pensée, le plaisir et la douleur, fût-il possible d'entrer et de voir dans un cerveau vivant; mais on les éprouve par le sens intime, on les atteint par la conscience, et voilà tout. La pensée, et aussi la sensation, si élémentaire soit elle, échappent essentiellement à la mesure: elles n'ont pas une forme, une dimension, une couleur qui leur permettraient de tomber sous les yeux ou sous une expérience extérieure quelconque seule l'expérience interne les atteint, les scrute et les analyse.

La psychologie, même inférieure, c'est-à-dire qui s'occupe des facultés sensibles, est donc profondément

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