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mières épîtres. A Éphèse, il faillit périr. Car un orfévre, qui gagnait beaucoup à fabriquer des idoles et de petits modèles en argent du temple de Diane, ameuta contre le disciple ceux qui travaillaient à ces sortes d'ouvrages. La ville fut remplie de confusion, et l'on entendait de tous côtés ces cris: Vive la grande Diane des Éphésiens! » Cependant le greffier de la ville parvint à apaiser la sédition; il fit craindre aux habitants la colère de Rome: « Nous ne pourrions, dit-il, alléguer aucune raison pour justifier ce concours; nous sommes en danger d'être accusés de révolte. » Quand le tumulte eut cessé, Paul retourna en Macédoine pour affermir dans leur foi les disciples qu'il y avait laissés et de là revint à Jérusalem. Les Juifs, irrités des succès de son apostolat parmi les gentils voulurent le tuer; le tribun romain qui commandait dans la ville le sauva. Cependant le gouverneur de Césarée le retint deux ans en prison. A la fin, Paul en appela à César et il fut envoyé en Italie sur un navire qui fit naufrage près de Malte. Absous de l'accusation portée contre lui, il offensa Néron, en gagnant à la foi, et par conséquent à la pureté, une femme de la cour, et, le 29 juin 65, il fut décapité. D'après la tradition de l'Eglise, saint Pierre fut crucifié le même jour la tête en bas.

L'année précédente, Rome ayant été dévastée par un grand incendie, on avait accusé les chrétiens de l'avoir allumé, et, sur ce soupçon que Néron peut-être répandit dans la foule, ils furent cruellement persécutés; on les enveloppa de peaux de bêtes pour les faire déchirer par des chiens; on les mit en croix, ou l'on enduisit leurs corps de résine, et Nérou s'en servit la nuit comme de flambeaux pour éclairer ses jardins, pendant une fête qu'il donnait au peuple. « Mais, dit Tertullien, le sang des martyrs fut une semence de chrétiens; » et la religion chrétienne, dont les apôtres avaient, dans leurs Epitres, expliqué la doctrine, était maintenant répandue dans tout le monde romain, surtout dans les provinces orientales. Les Epitres des apôtres nous

1. Le Nouveau Testament renferme les 4 Evangiles, les Actes des Apôtres. 21 Épîtres et l'Apocalypse de saint Jean.

disent quelles furent, jusqu'au temps de Néron, les plus importantes Églises. Celles de saint Paul sont adressées aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux Éphésiens, aux fidèles de Philippes et de Thessalonique en Macédoine, de Colosse en Phrygie, et aux Hébreux. Saint Jacques écrivit aux douze tribus dispersées; saint Pierre aux fidèles du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l'Asie (ancien royaume de Pergame) et de la Bithynie. L'Apocalypse de saint Jean fut écrite pour les sept Églises de la province d'Asie: Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée. Édesse, Antioche surtout étaient au premier rang des Eglises d'Orient.

Ce fut cinq ans après le martyre de saint Pierre et de saint Paul que le temple de Jérusalem fut détruit et que la dispersion des Juifs commença; mais au moment où l'ancienne loi succombait, la nouvelle commençait la conquête du monde romain. Les persécutions de Domitien, de Trajan, l'Adrien et de Marc Aurèle purent retarder, mais non pas compromettre son triomphe.

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L'EMPIRE DE PERTINAX A DIOCLETIEN.

OU

ÉPOQUE DE L'ANARCHIE MILITAIRE.

91 ans (193-285 avant J. C.)

CHAPITRE XXX.

LES PRINCES SYRIENS (193-235).

PERTINAX ET DIDIUS JULIANUS (193). SEVERE RENVERSE NIGER ET ALBINUS (193-197). DURETÉ DU GOUVERNEMENT DE SÉVÈRE, GUERRES CONTRE LES PARTHES ET LES BRETONS (198-211). — CARACALLA ET GÉTA (211-217). MACRIN (217-218); ÉLAGABAL (218-222). ALEXANDRE SÉVÈRE (222-235).

Pertinax et Didius Julianus (193).

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Les meurtriers de Commode se hâtèrent de faire un empereur. Ils nommèrent Pertinax alors préfet de la ville; le sénat approuva leur choix, et le 1er janvier 193, les prétoriens, à contre-cœur cependant et sur la promesse d'une large gratification, prêtèrent serment au nouveau prince. Pertinax n'était que le fils d'un affranchi marchand de bois à Alba-Pompéia; mais son mérite l'avait élevé au premier rang dans l'armée. Plein d'expérience, d'équité et de bonnes intentions, simple dans sa vie privée, décidé à montrer au sénat une déférence que cette assemblée semblait mériter encore, Pertinax eût pris rang, sans doute, parmi les meilleurs princes si son règne eût été plus long. Il voulait remettre l'ordre dans l'Etat et dans les finances, ébranlées par les folies du dernier prince. Il fit vendre les meubles et les mille inutilités du palais impérial, effaça quelques-unes des entraves qui gênaient le commerce, et exempta d'impôts pour 10 ans ceux qui remettraient en culture les terres déjà

désertes de l'Italie. Mais cet ordre et cette économie ne faisaient pas le compte des soldats'; ils vinrent l'égorger dans son palais (28 mars). Il avait régné 88 jours.

Alors commencèrent des scènes sans nom et heureusement sans exemple. La soldatesque.mit littéralement l'empire aux enchères; deux enchérisseurs se présentèrent, qui luttèrent entre eux de promesses, et la monarchie d'Auguste fut adjugée au vieux consulaire Didius Julianus, au prix de 6250 drachmes pour chaque soldat. La vente terminée, les prétoriens descendirent une échelle du haut des murs de leur camp: c'est ainsi que le nouvel empereur vint recevoir le serment de ses gardes et les ornements impériaux. Par crainte du peuple les prétoriens avaient tenu fermées les portes du camp, ils les ouvrirent alors et conduisirent, en ordre de bataille, Didius au palais. Le sénat accepta l'élu des soldats, en déplorant secrètement la honte infligée à l'empire par cette ambition d'un vieillard sans dignité qui couronnait si tristement une vie inutile. Mais Didius avait promis plus qu'il ne pouvait tenir; les créanciers furent impitoyables pour leur imprudent débiteur, et ils l'auraient sans doute euxmême renversé s'ils n'avaient été prévenus par les légions des frontières. Puisqu'on savait comment se faisait et ce que valait un empereur, les armées ne pouvaient permettre que ce scandaleux trafic n'eût lieu qu'au profit des prétoriens. Elles voulurent, elles aussi, donner l'empire. Les légions de Bretagne proclamèrent leur chef Albinus; çelles de Syrie, Pescennius Niger; celles d'Illyrie, Septime Sévère. Celui-ci. se trouvant plus rapproché de Rome, en prit aussitôt la route. Le sénat, encouragé par son approche, déclara Didius ennemi public, le fit tuer malgré ses prières et ses larmes, punit les meurtriers de Pertinax et reconnut Sévère empe

reur.

Sévère renverse Niger et Albinus (193-197).

Sévère avait épousé une Syrienne, et on le considère quelquefois comme le premier des princes syriens, bien qu'il fût né à Leptis, en Afrique, d'une famille peut-être originaire des Gaules. Quand il fut arrivé à quelque distance

de Rome, il manda auprès de lui les prétoriens. Ils vinrent sans armes selon la coutume. Alors les légions illyriennes les entourent en silence, puis, Sévère leur reprochant durement la mort de Pertinax et la honteuse élection de Didius, leur fait arracher leurs insignes militaires, casse leurs cohortes et leur défend d'approcher de Rome de plus de 100 milles. Ainsi tomba cette garde turbulente qui s'était élevée des plus obscurs commencements jusqu'au droit de disposer de l'empire. Malheureusement Sévère, au lieu de l'abolir, se contenta de la changer; il la rendit même plus nombreuse, car sous lui elle compta jusqu'à 50 000 hommes. Mais il voulut, pour exciter l'émulation dans l'armée, qu'elle se recrutât toujours dans les légions parmi les plus braves soldats.

Cette exécution faite, Sévère entra dans Rome, et comme tous les dangers n'étaient point passés, puisqu'il avait encore deux compétiteurs aux extrémités de l'empire, il se montra plein de modération et de douceur. Mais Rome put voir bientôt quel temps commençait pour elle; les soldats des légions d'Illyrie, presque aussi grossiers que les barbares en face desquels ils avaient toujours vécu, regardaient Rome comme une ville conquise; ils se logèrent dans les temples, dans les édifices publics, sous les portiques, pillant les maisons quand on ne satisfaisait pas à l'instant à leurs exigences. Un jour, pendant que Sévère haranguait le sénat, ils vinrent le sommer d'accorder une gratification de 2500 deniers par tête, et il fut contraint d'accéder en très-grande partie à des désirs qu'il n'était pas assez fort pour mépriser. Les affaires les plus pressantes achevées, l'empereur s'occupa de la guerre. Pour ne point avoir deux ennemis à combattre à la fois, il avait écrit, avant d'entrer à Rome, à Albinus, en lui donnant le titre de César: c'était comme une promesse de partager l'empire avec lui. Tranquille de ce côté, il s'occupa de Niger, et fit passer des soldats en Afrique pour que son rival ne pût causer la disette dans Rome, en arrêtant les convois de Carthage et d'Alexandrie. Niger ne comptait pas sur une expédition rapide; il jouissait doucement, à Antioche, de son nouveau titre, étourdi par les

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