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Pour l'administration de la justice, le préteur, en arrivant dans la province, publiait un édit où il exposait les principes qu'il voulait suivre; puis durant l'hiver, il allait tenir les assises dans les lieux désignés d'avance (conventus juridici), et jugeait les procès des provinciaux et des citoyens. Le préteur, assisté de son conseil, avait droit de vie et de mort sur les indigènes et sur les citoyens romains. Mais, par un appel aux tribuns, les citoyens faisaient porter la cause à Rome. Si le préteur prévariquait, les provinciaux pouvaient l'accuser à Rome. Un tribunal permanent fut établi, en 151, pour recevoir ces plaintes (de pecuniis repetundis).

Organisation des armées romaines ; levée de troupes; différents corps des légions.

Les Romains étaient un peuple essentiellement militaire; le tableau de leurs armées fait partie de leur histoire. Ici nous n'avons qu'à abréger le récit de Polybe, le plus intelligent observateur de l'antiquité.

« Tous les citoyens sont obligés, jusqu'à 46 ans, de porter les armes, soit 10 ans dans la cavalerie, soit 16 ans dans l'infanterie. On n'excepte que ceux dont le bien ne passe pas 400 drachmes; ceux-là sont réservés pour la marine. Quand la nécessité l'exige, les citoyens qui servent dans l'infanterie sont retenus sous les drapeaux pendant 20 ans. Personne ne peut être élevé à une magistrature qu'il n'ait été 10 ans au service.

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Quand on doit faire une levée, ordinairement de quatre légions, tous les Romains en âge de porter les armes sont convoqués au Capitole. Là, les tribuns militaires tirent les tribus au sort et choisissent dans la première que le sort désigne quatre hommes égaux, autant qu'il est possible, en taille, en âge et en force. Les tribuns de la première légion font leur choix les premiers; ceux de la seconde ensuite, et ainsi des autres. Après ces quatre citoyens il s'en approche quatre autres, et c'est alors les tribuns de la seconde légion qui font leur choix les premiers; ceux de la troisième après; et ainsi de suite. Le même ordre s'observe jusqu'à la fin;

d'où il résulte que chaque légion est composée d'hommes de même âge et de même force, ordinairement au nombre de 4200, et de 5000 quand le danger presse. Quant aux cavaliers, le censeur les choisit d'après le revenu, 300 par légion. La levée, ainsi faite, les tribuns assemblent leur légion, et choisissant un des plus braves, ils lui font jurer qu'il obéira aux ordres des chefs, et qu'il fera tout pour les exécuter. Les autres, passant à leur tour devant le tribun, font le même serment. Dans les villes d'Italie, la levée se fait de la même manière qu'à Rome, sur l'ordre des consuls.

« Les tribuns, après le serment, indiquent aux légions le jour et le lieu où elles doivent se trouver sans armes, puis les congédient. Quand elles se sont assemblées au jour marqué, des plus jeunes et des moins riches on fait les vélites; ceux qui les suivent en âge forment les hastaires; les plus forts et les plus vigoureux composent les princes, et on prend les plus anciens pour en faire les triaires. Ainsi, chaque légion est composée de quatre sortes de soldats, qui ont différent nom, différent âge et différentes armes. Dans chaque légion il y a 600 triaires, nombre qui ne varie jamais; 1200 princes, autant de hastaires : le reste forme les vélites. Les vélites sont armés d'un casque sans crinière, d'une épée, d'un javelot et d'un bouclier rond qui a trois pieds de diamètre. La pointe de leur javelot est si effilée, qu'au premier coup elle se fausse, de sorte que les ennemis ne peuvent le renvoyer. Les hastaires portent l'armure complète, c'est-à-dire un bouclier convexe, large de deux pieds. et demi et long de quatre. Il est fait de deux planches collées l'une sur l'autre et couvertes en dehors d'un linge, puis d'un cuir de veau. Les bords de ce bouclier en haut et en bas sont garnis de fer, et la partie convexe est couverte d'une plaque de même métal, pour parer les traits lancés avec une grande force. Les hastaires portent l'épée sur la cuisse droite; la lame en est forte et frappe d'estoc et de taille. Ils ont, outre cela, deux javelots, un casque d'airain et des bottines. Sur leur casque ils portent encore un panache rouge ou noir formé de trois plumes droites, et hautes d'une coudée, ce qui les fait paraître une fois plus grands et

leur donne un air formidable. Les moindres soldats portent en outre, sur la poitrine, une lame d'airain qui a douze doigts de tous les côtés. Mais ceux qui sont riches de plus de 10000 drachmes ont, au lieu de ce pectoral, une cotte de m ailles. Les princes et les triaires ont les mêmes armes, 3 eulement les triaires n'ont qu'un javelot court et fort, le pilum.

<< Dans chacun de ces trois corps on choisit 20 des plus prudents et des plus braves; ce sont les centurions. Le premier élu a voix délibérative dans le conseil. Il y a 20 autres officiers d'un rang inférieur et qui sont choisis par les 20 premiers. Chaque corps est partagé en 10 manipules ou cohortes, à l'exception des vélites qui sont répandus en nombre égal dans les trois autres corps. Les centurions choisissent dans leurs compagnies, pour enseignes, deux hommes des plus forts et des plus braves.

« La cavalerie se divise de la même manière en 10 compagnies; chacune d'elles ayant 3 capitaines qui choisissent 3 autres officiers pour veiller aux derniers rangs. Les armes de la cavalerie sont une cuirasse, une forte lance ferrée à son extrémité inférieure et un bouclier solide.

« Les troupes ainsi partagées, les tribuns les congédient jusqu'au jour où elles ont juré de se réunir. Rien ne peut les relever de leur serment, si ce n'est les auspices ou des difficultés insurmontables. Chaque consul marque séparément un rendez-vous aux troupes qui lui sont destinées, ordinairement la moitié des alliés auxiliaires et deux légions romaines. Quand les alliés ont rejoint, 12 officiers. choisis par les consuls, et qu'on appelle préfets, sont chargés d'en régler la distribution. On met à part les mieux faits et les plus braves pour la cavalerie et l'infanterie qui doivent former la garde des consuls. Ceux-là s'appellent les extraor dinaires. Quant au nombre total des alliés, il est pour l'infanterie égal à celui de l'infanterie romaine, et triple pour la cavalerie. On prend pour les extraordinaires le tiers de celle-ci, et la cinquième partie de l'infanterie. Les préfets partagent le reste en deux corps, dont l'un s'appelle l'aile droite et l'autre l'aile gauche.

Castramétation des Romains.

« Le lieu une fois choisi pour y asseoir le camp, on dresse la tente du général dans l'endroit où il pourra le plus facilement tout voir. On plante un drapeau où la tente doit être mise, et autour on mesure un espace carré, en sorte que les quatre côtés sont éloignés du drapeau de 100 pieds : c'est là le prétoire. A gauche et à droite du prétoire sont le forum ou marché, et le quæstorium, c'est-à-dire le trésor et l'arsenal. On établit les légions du côté qui est le plus commode pour aller chercher l'eau et les fourrages. Les douze tribuns, s'il n'y a que deux légions, se logent sur une ligne droite, parallèle au prétoire et à une distance de 50 pieds, leurs tentes. faisant face aux troupes qui commencent à s'établir à 100 pieds plus loin, sur une ligne également parallèle.

«Cette ligne est coupée perpendiculairement à son milieu par une ligne droite, et à 25 pieds de chaque côté de cette ligne, on loge la cavalerie des deux légions vis-à-vis l'une de l'autre et séparées par un espace de 50 pieds. Derrière la cavalerie, qui est ainsi établie à la hauteur du milieu des tentes des tribuns, des deux côtés d'une des grandes rues du camp, sont logés les triaires, une cohorte derrière un escadron. Ils se touchent, mais en se tournant le dos. A 50 pieds des triaires et vis-à-vis d'eux, on place les princes de l'autre côté de la seconde et de la troisième rue, qui commencent, aussi bien que celle de la cavalerie, à la ligne des tentes des tribuns et finit au front du camp. Au dos des princes, on met les hastaires, puis à 50 pieds de ceux-ci, le long de la quatrième et de la cinquième rue, la cavalerie des alliés. Derrière cette cavalerie se place l'infanterie des alliés, qui fait face au retranchement, de sorte qu'elle a vue sur deux des quatre côtés du camp,

« Entre la cinquième et la sixième cohorte, il y a une séparation de 50 pieds, laquelle forme une nouvelle rue qui traverse le camp parallèlement aux tentes des tribuns et coupe les cinq rues par le milieu. Cette rue transversale s'appelle Quintaine.

A l'extrémité de la ligné que forment les tentes des tri

buns, et parallèlement aux deux côtés du camp, se trouve en face de la place du questeur et de celle du marché, le logement de la cavalerie extraordinaire et des cavaliers volontaires. Derrière ces cavaliers se placent l'infanterie extraordinaire et les fantassins volontaires qui ont vue sur le retranchement. Ces cavaliers et ces fantassins sont toujours à la suite du consul et du questeur.

«En face des dernières tentes de ces troupes on laisse un espace large de 100 pieds, parallèle aux tentes des tribuns, et qui traverse toute l'étendue du camp. Au-dessous de cet espace est logée la cavalerie extraordinaire des alliés, ayant vue sur le marché, le prétoire et le trésor. Uu chemin ou une rue large de 50 pieds, partage en deux le terrain de la cavalerie extraordinaire, venant à angle droit du côté qui ferme le derrière du camp jusqu'au terrain qu'occupe le prétoire. Enfin, derrière la cavalerie extraordinaire des alliés campe leur infanterie extraordinaire, tournée du côté du retranchement. Ce qui reste d'espace vide des deux côtés est destiné aux étrangers et aux alliés qui viennent au camp. Toutes choses ainsi rangées, on voit que le camp forme un carré qui, par la disposition intérieure, ressemble à une ville régulière.

« Du retranchement1 aux tentes il y a 200 pieds de distance; cet espace sert à faciliter l'entrée et la sortie des troupes. On y met aussi les bestiaux et tout ce qu'on prend sur l'ennemi. Un autre avantage considérable, c'est que, dans les attaques de nuit, il n'y a ni feu ni trait qui puisse arriver aux tentes, si ce n'est très-rarement.

«S'il arrive que quatre légions et deux consuls campent ensemble, la disposition est la même pour l'une et l'autre armée; seulement il faut s'imaginer deux armées tournées l'une vers l'autre, et jointes par les côtés où les extraordi

1. Le camp était défendu par un fossé large de neuf, onze, douze, treize vu dix-sept pieds, profond de huit ou neuf. La terre qu'on en avait tirée, était rejetée à l'intérieur du camp, de manière à former un parapet haut de quatre pieds dans lequel étaient plantées des palissades fortement entrelacées, Les vivandiers et les valets campaient en dehors des portes dans les pro

cestria.

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