Obrazy na stronie
PDF
ePub

un homme se rend le délateur d'un autre, celui-ci • fut-il coupable, le délateur fera toujours aux yeux des honnêtes gens un rôle odieux. Combien de droits odieux que le souverain n'a point prétendu imposer, et dont l'avidité des traitants surcharge les peuples! Le dévolu est licite, mais il a je ne sais quoi d'odieux : celui qui l'exerce paraît envier à un autre le droit de faire l'aumône; et au lieu d'obéir à l'Évangile qui lui ordonne d'abandonner son manteau à celui qui lui en disputera la moitié, il ne me montre qu'un homme intéressé qui cherche à s'approprier le manteau d'un autre. Mais n'est-ce pas une chose fort étrange, dans un gouvernement bien ordonné une action puisse être en même temps licite et odieuse? N'est-ce pas une chose plus étrange encore, que les magistrats chargés de la police soient quelquefois forcés d'encourager à ces actions? et n'est-ce pas là sacrifier l'honneur de quelques citoyens mal nés, à la sécurité des autres? Odieux vient du mot latin odium; les médisants sont moins insupportables et plus odieux que les sots. Il se dit des choses et des personnes; un homme odieux, des procédés odieux, des applications, des comparaisons odieuses, etc.

que

ODIN, OTHEN, ou VODEN. s. m. (Mythologie.) C'est ainsi que les anciens Celtes qui habitaient pays du nord appelaient le plus grand de leurs dieux, avant que la lumière de l'Évangile eût été

les

portée dans leur pays. On croît que dans les commencements les peuples du septentrion n'adoraient qu'un seul Dieu, suprême auteur et conservateur de l'univers, Il était défendu de le représenter sous une forme corporelle; on ne l'adorait que dans les bois; de ce dieu souverain de tout, étaient émanés une infinité de génies ou de divinités subalternes, qui résidaient dans les éléments et dans chaque partie du monde visible qu'ils gouvernaient sous l'autorité du dieu suprême. Ils faisaient à lui seul des sacrifices, et croyaient lui plaire en ne faisant aucun tort aux autres, et en s'appliquant à être braves et intré¬ pides. Ces peuples croyaient à une vie à venir; là des supplices cruels attendaient les méchants, et des plaisirs inéffables étaient réservés pour les hommes justes, religieux et vaillants. On croit que ces dogmes avaient été apportés dans le nord par les Scythes. Ils s'y maintinrent pendant plusieurs siècles : mais enfin ils se lassèrent de la simplicité de cette religion. Environ soixante-dix ans avant l'ère chrétienne, un prince scythe, appelé Odin, étant venu faire la conquête de leur pays, leur fit prendre des idées nouvelles de la divinité, et changea leurs lois, leurs moeurs et leur religion. Il paraît même que ce prince asiatique fut dans la suite confondu avec le dieu supreme qu'ils adoraient auparavant, et à qui ils donnaient aussi le nom d'Odin. En effet, ils semblent avoir con

fondu les attributs d'un guerrier terrible et sanguinaire et d'un magicien, avec ceux d'un dieu tout-puissant, créateur et conservateur de l'univers. On prétend que le véritable nom de ce scythe était Sigge, fils de Tridulphe, et qu'il prit le nom d'Odin, qui était le nom du dieu suprême des Scythes, dont il était peut-être le pontife. Par là il voulut peut-être se rendre plus respectable aux yeux des peuples qu'il avait envie de soumettre à sa puissance. On conjecture que Sigge ou Odin quitta la Scythie ou les Palus méotides au temps où Mithridate fut vaincu par Pompée, à cause de la crainte que cette victoire inspira à tous les alliés du roi de Pont, Ce prêtre conquérant quitta sa patrie; il soumit une partie des peuples de la Russie; et voulant se faire un établissement au septentrion de l'Europe, il se rendit maître de la Saxe, de la Westphalie et de la Franconie, et par conséquent d'une grande portion de l'Allemagne, où l'on prétend que plusieurs maisons souveraines descendent encore de lui. Après avoir affermi ses conquêtes, Odin marcha vers la Scandinavie par la Cimbrie, le pays de Holstein. Il bâtit dans l'île de Fionie la ville d'Odensée, qui porte encore son nom de là il étendit ses conquêtes dans tout le Nord. Il donna le royaume de Danemarck à un de ses fils, Le roi de Suède Gulfe se soumit volontairement à lui, le regardant comme un dieu. Odin profita de sa simpli

cité, et s'étant emparé de son royaume, il y exerça un pouvoir absolu, et comme souverain et comme pontife. Non content de toutes ces conquêtes, il alla encore soumettre la Norwège. Il partagea tous ses royaumes à ses fils, qui étaient, dit-on, au nombre de vingt-huit; et de trentedeux, selon d'autres. Enfin, après avoir terminé ces exploits, il sentit approcher sa fin alors ayant fait assembler ses amis, il se fit neuf grandes blessures avec une lance, et dit qu'il allait en Scythie prendre place avec les dieux à un festin éternel, où il recevrait honorablement tous ceux qui mourraient les armes à la main. Telle fut la fin de ce législateur étonnant, qui, par sa valeur, son éloquence et son enthousiasme, parvint à soumettre tant de nations, et à se faire adorer comme un dieu.

Dans la mythologie qui nous a été conservée par les Islandais, Odin est appelé le dieu terrible et sévère, le père du carnage, le dépopulateur, l'incendiaire, l'agile, le bruyant, celui qui donne la victoire, qui ranime le courage dans les combats, qui nomme ceux qui doivent être tués, etc.; tantôt il est dit de lui, qu'il vit et gouverne pendant les siècles; qu'il dirige tout ce qui est haut et tout ce qui est bas, ce qui est grand et ce qui est petit: il a fait le ciel et l'air et l'homme, qui doit toujours vivre; et avant que le ciel et la terre fussent, ce dieu était déjà avec les géants, etc.

Tel était le mélange monstrueux de qualités que ces peuples guerriers attribuaient à Odin. Ils prétendaient que ce dieu avait une femme appelée Frigga ou Fréa, que l'on croit être la même la déesse Hertus ou Hertha, adorée par des Germains, et qui était la terre. Il ne faut point la confondre avec Frey ou Freya, déesse de l'amour. Voyez FREYA OU FRIGGA. De cette femme Odin avait eu le dieu Thor.

que

Selon ces mêmes peuples, Odin habitait un palais céleste appelé Valhalla, où il admettait à sa table ceux qui étaient morts courageusement dans les combats. Malgré cela, Odin venait dans les batailles se joindre à la mêlée, et exciter à la gloire les guerriers qui combattaient. Ceux qui allaient à la guerre faisaient vou de lui envoyer un certain nombre de victimes.

la

Odin était représenté une épée à la main; le dieu Thor était à sa gauche, et Frigga était à la gauche de ce dernier. On lui offrait en sacrifice des chevaux, des chiens et des faucons; et par suite des temps, on lui offrit même des victimes humaines. Le temple le plus fameux du Nord était celui d'Upsal en Suède; les peuples de la Scandinavie s'y assemblaient pour faire faire des sacrifices solennels tous les neuf ans.

On voit encore des traces du culte rendu à Odin par les peuples du Nord, le quatrième jour de la semaine, ou le mercredi, appelé encore onsdag,

« PoprzedniaDalej »