l'esprit, le plus grand de tous les biens, suffit pour dédommager les justes affligés de leurs traverses. 5°. L'issue en est avantageuse, les calamités servent à éprouver, et sont totalement à la gloire de ceux qui les endurent en adorant la main qui les frappe. 6o. Enfin, la vie future levera pleinement le scandale apparent, en dispensant des distributions supérieures aux maux présents. On trouve de très-judicieuses réflexions sur ce sujet dans les auteurs païens. Sénèque a consacré un traité exprès: Quare viris bonis mala accidant, cum sit Providentia1? Les méchants, d'un autre côté, prospèrent et demeurent impunis, autre embarras pour les païens. De là ce mot impie de Jason dans Sénèque, quand Médée s'envole après avoir égorgé ses fils : Testare nullos esse, quia veheris, Deos1. Mais personne n'a traité ce sujet avec plus de force 2 SENECA, Philos. de Provid, cap. 1, sub init. ÉDITS. SENECA, Trag. Med. act. v, sc. 11, ver. ult. ÉDIT®. Litora; tellurem medio libraverit axe. Plusieurs méchants paraissent heureux sans l'être; ils sont le jouet des passions, et la proie des remords sans cesse renaissants 7°. Les biens dont les méchants jouissent se convertissent pour eux ordinairement en poison. 8°. Les lois humaines font déjà payer à plusieurs coupables la peine de leurs crimes. 9°. Dieu peut supporter les pécheurs, et les combler même de bienfaits, soit pour les ramener à lui, soit pour récompenser quelques vertus humaines : il est de sa grandeur, et, si j'ose ainsi parler, de sa générosité de ne se pas venger immédiatement après l'offense. 10°. Le temps des destinées éternelles arrivera, et ceux qui échappent à présent à la vengeance divine, et qui jouissent en paix du ciel irrité, seront obligés de boire à longs traits le calice que Dieu leur a préparé dans sa fureur. Voyez l'article du MANI CHÉISME. 1 CLAUDIAN. in Ruf. Lib. I, v. I et seq. ÉDIT3. FIN DU SIXIÈME VOLUME. |