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Que j'aille intimider une foule infolente,

Que je vole au rempart, que du moins mon aspect Contienne encor Céfar, qui m'eft toûjours fufpect. Et fi dans ce grand jour la fortune contraire.. CICERO N.

Caton, votre présence est ici nécessaire.

Mes ordres font donnés, Céfar eft au combat ;
Caton de la vertu doit l'exemple au sénat.

Il en doit foutenir la grandeur expirante.

Restez... Je vois Céfar, & Rome est triomphante. (Il court au devant de Céfar.)

Ah! c'est donc par vos mains que l'Etat foutenu...
CESAR.

Je l'ai fervi peut-être, & vous m'aviez connu.
Pétreius eft couvert d'une immortelle gloire;
Le courage & l'adreffe ont fixé la victoire."
Nous n'avons combattu fous ce facré rempart,
Que pour ne rien laiffer au pouvoir du hazard,
Que pour mieux enflammer des ames héroïques,
A l'aspect imposant de leurs Dieux domestiques.
Métellus, Muréna, les braves Scipions,
Ont foutenu le poids de leurs augustes noms.
Ils ont aux yeux de Rome étalé le courage,
Qui fubjugua l'Afie, & détruifit Carthage.
Tous font de la patrie & l'honneur & l'appui.
Permettez que Céfar ne parle point de lui.

Les foldats de Sylla renverfés fur la terre,
Semblent braver la mort & défier la guerre.
De tant de nations ces triftes conquérans
Menacent Rome encor de leurs yeux expirans.
Si de pareils guerriers la valeur nous feconde,

Nous mettrons fous nos loix ce qui refte du monde. Mais il eft, grace au ciel, encor de plus grands cœurs, Des héros plus choifis, & ce font leurs vainqueurs. Catilina terrible au milieu du carnage,

Entouré d'ennemis immolés à fa rage,

Sanglant, couvert de traits, & combattant toûjours,
Dans nos rangs éclaircis a terminé fes jours.
Sur des morts entaffés l'effroi de Rome expire.
Romain je le condamne, & foldat je l'admire.
J'aimai Catilina; mais vous voyez mon cœur ;
Jugez fi l'amitié l'emporte fur l'honneur.

CICERO N.

1

Tu n'as point démenti mes vœux & mon eftime.
Va, conferve à jamais cet efprit magnanime.
Que Rome admire en toi fon éternel foutien.
Grands Dieux ! que ce héros foit toûjours citoyen.
Dieux ! ne corrompez pas cette ame généreuse;
Et que tant de vertu ne soit pas dangereuse.

Fin du cinquiéme & dernier acte.

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