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les Juifs. Dans le partage du pays de Canaan, aucun lot de terrain (λñços) ne lui avait été assigné, et elle vivait de la dîme que lui payaient les autres tribus. De là elle se disait celle qui s'était réservé Dieu comme lot (zλñpos) (g); et ce nom serait passé plus tard au sacerdoce chrétien (h).

$ 19. B) De la commune.

Indépendamment des clercs la commune elle-même dans chacun de ses membres peut exercer une grande influence sur la marche de l'Eglise, et il ne dépend que des volontés individuelles d'étendre cette influence. I. En effet, sanctifiés par la grâce et membres vivants du Christ, les fidèles sont tous sous ce rapport revêtus d'une dignité sacerdotale (i) et d'attributions qui y répondent, telles que la prière et autre culte intérieur. Par la communauté de la prière (k), la présence au saint sacrifice, l'interce sion pour les pécheurs, la prière pour les candidats à l'ordination, ils peuvent pénétrer efficacement dans la vie intérieure et mystérieuse de l'Eglise, de sorte que dans ces cas divers le prêtre seul, il est vrai, accomplit l'acte extérieur, mais la commune exerce véritablement une coopération spirituelle (). II. En ce qui concerne l'enseignement, chacun peut dans son ministère de père de famille, d'instituteur ou d'écrivain y coopérer par le précepte et l'exemple, en raison de sa position et de ses forces, et l'Eglise reconnaît, honore même extérieurement dans ses conciles cette coopération des laïcs. III. Enfin, comme nous le verrons par la suite, les laïcs sont appelés à une part active dans plusieurs branches de la discipline extérieure, notamment dans la provision des offices et l'administration des biens de l'Eglise. Elle se manifeste particulièrement dans les rapports de l'autorité tem

Matthias sorte electus est, quem primum per Apostolos legimus ordinatum.-c. 1. D. XXI. (Isidor. c. a. 630).

(g) Num. XVIII. 20., Deuteron. XVIII. 1. 2.

(h) C. 5. c. XII. q. 1. ( Hieronym. a. 392. ), c. 7. eod. (Idem c. a. 410).

(i) I. Petr. II. 9. V. 3. Cette dignité sacerdotale de tous les membres de la commune chrétienne est très souvent rappelée dans les Pères. Irenæus († 201 ) contra hæres. IV. 20., Tertull. († 215) de Orat. c. 28., Origen. († 234) Homil. IX. in Levit. n° 9. Il est singulier qu'on cite souvent ces mêmes textes contre l'Eglise catholique, comme si elle avait jamais nié ce commun sacerdoce.

(k) Cette communauté spirituelle des fidèles dans la prière ( corpus mysticum) est le côté le plus sublime de l'Eglise.

(7) P. de Marca diss. de discrim, cler. et laic. II. 8. Non alienum erit his adjungere, ex sacerdotii istius mystici et spiritualis dignitate (sc. omnium fidelium ) fieri, ut sacrificium incruentum mediatoris, quod a solis quidem sacerdotibus proprie sic dictis consecratur, ab ecclesia i. e. ab universo fidelium cœtu et Christi sponsa, quæ non habet maculam neque rugam, Deo offerri dicatur: unde ex spiritus unitate mira fit rerum connexio, quam observavit Augustinus, ut tam ipse Christus per ipsam ecclesiam, quam ipsa per ipsum offeratur, quod singuli, qui mysteriis intersunt, pro modulo suo quotidie præstare possunt, ut docent, quæ recitantur in Missa.

porelle avec l'Eglise, en tant qu'ils sont réglés et observés dans l'esprit du christianisme (m).

CHAPITRE II.

BASES DE L'ÉGLISE D'ORIENT.

§ 20 I. Histoire de l'Église en Orient. A) Sa séparation de l'Église d'occident.

Les évêques et Pères d'Orient étaient comme ceux de l'Occident pénétrés de l'idée de l'unité de l'Eglise, et révéraient en conséquence l'apôtre Pierre et ses successeurs comme la tête et le centre de ce grand corps (n). Après l'évêque de Rome venaient ceux d'Alexandrie et d'Antioche avec d'antiques priviléges, que le premier concile œcuménique reconnut expressément (o). A peu de temps de là néanmoins le concile de Constantinople admit l'évêque de la nouvelle métropole à prendre rang immédiatement après celui de Rome (p), et plus tard aussi une part analogue de juridiction lui fut décrétée (q). Malgré la contradiction du pape qui combattait ces décisions comme une violation de l'ordre établi, elles reçurent en Orient la sanction de l'autorité publique (r). Le pape n'en était pas moins reconnu comme chef de l'Eglise entière, et son autorité invoquée, spécialement dans le cours des vives controverses sur le dogme (s). Mais l'esprit de parti éveillé par ces controverses, l'insoutenable immixtion des empereurs dans les affaires de religion, l'orgueil de leurs patriarches éloignaient de plus en plus l'Orient de l'Occident (t). Cette tendance se fit déjà remarquer dans la querelle du patriarche Jean Jejunator et du grand pape Grégoire, alors que le premier (587) sous le titre de patriarche œcuménique prétendit convoquer un concile universel. Une lutte plus grave s'engagea lorsqu'à l'instigation de son favori, l'empereur Michel III déposa le vertueux patriarche Ignace (858) pour élever directement de l'état de laïc au siége patriarcal l'eu

(m) L'histoire et la situation présente abondent en faits à l'appui.

(n) On trouve beaucoup d'autorités sur ce point dans Klee System der katholischen Dogmatik.

(0) Conc. Nicaen. a. 325. c. 6. ( c. 6. D. LXV.)

(p) Conc. Constant. a. 381. c. 3. ( c. 3. D. XXII.)

(q) Conc. Chalced. a. 451. c. 28.

(7) C. 16. C. de sacros. eccles. ( I. 2. ), nov. Just. 131. c. 2.

(s) C. 7. C. de summa trinit. ( 1. 1. ).

(t) La suite de ces divisions et les tentatives de réunion sont exposées dans : Leo Allatius de ecclesiæ occident. et orient. perpetua consensione. Coloniæ 1648. 4., L. Maimbourg Histoire du schisme des Grecs. Paris 1677. 4.

nuque Photius. Le pape soutenait avec fermeté les droits d'Ignace cruellement persécuté, contre le synode tenu par Photius (861); celui-ci adressa aux patriarches d'Orient (867) une encyclique où il se déchaînait contre les doctrines et rites de l'Eglise d'Occident; il y convoquait en outre un synode où il fulmina l'anathème contre le pape. Ces événements n'eurent pas, il est vrai, de suites immédiates, car le nouvel empereur, Basile (867), rétablit Ignace dans sa dignité, et le concile œcuménique que le pape, à la demande de l'empereur (869), réunit à Constantinople, lança l'excommunication contre Photius. Mais Ignace mort, Photius sut (878) reconquérir à force d'intrigues le siége patriarcal, et amena même par ses artifices un synode rassemblé avec l'assentiment du pape à Constantinople (879 et 880) à déclarer nul le concile œcuménique qui l'avait condamné. L'anathème que le pape prononça contre lui à cette occasion (884) fut, à la vérité, appuyé par sa nouvelle dégradation sous Léon (886); mais il resta un parti schismatique, qui dans plusieurs synodes vers la fin du dixième siècle remit en honneur sa mémoire. Enfin s'éleva une nouvelle lutte, lorsqu'à son exemple le patriarche Michel Cérulaire et autres (1053) dirigèrent dans des écrits publics les attaques les plus violentes contre la doctrine et les rites de l'Eglise d'Occident, et par suite, malgré la médiation de l'empereur et la solide réfutation des latins, le pape et le patriarche s'exclurent mutuellement de la communauté de l'E lise (1054).

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Pendant le douzième siècle des négociations furent à diverses reprises renouées avec les Grecs; mais bien que favorisées par la branche des Comnène elles furent sans résultat. Après de longs efforts la réunion s'accomplit sous Grégoire X, au second concile de Lyon (1274); à dix ans de là l'empereur Andronic II avait de nouveau rompu. Dans le quatorzième siècle, poussés à bout par les Turcs, les empereurs firent d'actives démarches à fin de rapprochement; Jean V Paléologue jura même en personne à Rome la formule de réunion. Néanmoins son exemple resta sans effet parceque les secours attendus de l'Occident n'arrivaient pas. De nouvelles négociations furent entamées au quinzième siècle, et pour les mettre à fin, un concile convoqué en Occident. Jean VII Paléologue s'était par suite rendu à Ferrare (1438) avec le patriarche Joseph et un nombreux cortége. Dans cette ville et à Florence l'année suivante les divers points de controverse furent discutés par les plus érudits de part et d'autre; enfin le 6 juillet 1438 la formule de réunion était signée; mais au retour de l'empereur le peuple travaillé par les moines se déclara contre l'union; et une grande partie des évêques se détacha même de nouveau. Toutefois, il y a maintenant encore parmi les Grecs des communes qui reconnaissent le concile de Florence et la suprématie du siége de Rome.

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Mahomet II venait de conquérir Constantinople (1453); le siége patriarcal était vacant; il le fit remplir par élection dans la forme usitée, et après que dans une présentation solennelle le nouveau patriarche, Georges Scholarius, maintenant nommé Gennadius, lui eut esquissé en peu de traits la doctrine chrétienne, il lui garantit sa protection et la jouissance de certains priviléges (u). Toutefois l'Eglise de Constantinople se vit bientôt, comme les autres évèchés, imposer un tribut. Dans l'état d'oppression où l'Eglise grecque se trouvait alors, de nouvelles négociations avec elle étaient impossibles. Ce fut seulement par des missionnaires et les envoyés des puissances séculières que l'Eglise latine dirigea désormais ses efforts. Le dernier moyen fut également mis en usage par les théolo giens de Tubinge (1574) pour faire parvenir au patriarche d'alors une traduction de la confession d'Augsbourg; mais les discussions qui en résultèrent ne servirent qu'à faire ressortir la différence des deux doctrines (v). Plus tard, il est vrai, le patriarche Cyrille Lukais, qui dans ses voyages était entré en relations avec les théologiens des réformés, laissa percer du calvinisme dans sa confession de foi publiée en 1629; mais ses thèses furent réprouvées comme hérétiques dans deux synodes tenus à Constantinople (1638) et à Jassy (1642). En outre Pierre Mogilas, métropolitain de Kiow, composa contre ces erreurs un symbole détaillé ou confession que les quatre patriarches et plusieurs autres évêques signèrent comme la vraie doctrine de l'Eglise d'Orient (w). Néanmoins les réformés de France s'appuyaient d'une conformité avec l'Eglise grecque, notamment sur la doctrine de la Cène, mais à cette occasion un nouveau synode s'assembla à Jérusalem (1672); entre autres décisions, il confirma les actes des deux synodes précités, et approuva la confession de Pierre Mogilas (x). Telles sont donc les sources authentiques où l'on peut puiser la doctrine actuelle de l'Eglise grecque. Si consti

(u) Ces faits sont détaillés dans l'ouvrage suivant : Turcogræciæ libri octo a Martino Crusio in academia Tybingensi græco et latino professore utraque lingua edita. Basil. (1584) fol. p. 107-120.

() Acta et scripta Theologorum Wirtembergensium et Patriarchæ Constantinopolitani D. Hieremiæ: quæ utrique ab anno MDLXXVI usque ad annum MDLXXXI. de Angustana confessione inter se miserunt : græce et latine ab iisdem Theologis edita. Witebergæ 1584. fol.

(w) Le drogman Panagiota la fit imprimer en grec et en latin avec préface du patriarche Nectarius. Amsterdam 1662. Depuis, elle fut éditée plusieurs fois, notamment en latin par Laur. Normanns, professeur à Upsal, Leipzig 1695. 8. La dernière édition est : Ορθόδοξος ὁμολογια της καθολικής και αποστολικής εκκλησίας της ανατολικής, hoc est orthodoxa confessio catholicæ atque apostolicæ ecclesiæ orientalis cum interpretatione latina et versione latina. Wratisl. 1751. 8.

(x) Les actes de ce synode sont consignés dans Harduin. Acta Concil. T. XI. pag. 179-274.

tution fut du reste fixée d'une manière plus précise dans plusieurs réglements que la Porte-Ottomane a confirmés par ses édits et mis au rang des priviléges de l'Eglise (y).

$ 23. —D) De l'Église en Russie et dans le royaume de Grèce.

Dès le neuvième siècle le christianisme s'était de Constantinople répandu chez les Russes, mais son empire n'y devint général qu'après le baptême du grand-duc Wladimir (988). Des évêques et prêtres de l'Eglise grecque eurent bientôt achevé la conversion du peuple, et dès cette époque ou selon d'autres documents en 1035, un métropolitain fut établi à Kiow pour toute la Russie. Sa nomination et son sacre appartenaient au patriarche de Constantinople. Par cette union avec l'Eglise grecque l'épiscopat russe se trouva naturellement enveloppé dans le schisme de cette Eglise, et les préjugés contre l'Occident sucés dès l'origine furent tellement fortifiés par l'ignorance de ces temps qu'ils résistèrent aux tentatives de réunion effectuées par Innocent III (1208), Honorius III (1227) et Innocent IV (1248), et renouvelées au seizième siècle. Cet état de choses ne souffrit aucune atteinte pendant la soumission des grands-ducs à la domination des Tartares (1240-1481); le clergé et les moines se virent même décharger de la capitation imposée en 1257 et reçurent des kans tartares des jarliks ou lettres de franchise qui assuraient à l'Eglise la protection des souverains et le maintien de ses droits. Dans cet intervalle le siége du métropolitain fut transféré de Kiow à Wladimir (1299), puis à Moscou (1328); c'est de là que le vénérable et savant métropolitain Isidore vint prendre une part active au concile de Florence et à la réunion qui y fut conclue; malheureusement il dut à son retour céder à l'opposition du grand-duc Wasile III Wasiliewitsch. Profitant alors des conjonctures, ce prince, au lieu de déférer au patriarche l'élection d'un nouveau métropolitain, y procéda lui-même et se borna à faire reconnaître par ses évêques le nouvel élu (1447). Par là il s'émancipa de la dépendance gênante du patriarche grec, et s'empara de la suprématie. Iwan III Wasiliewitsch alla plus loin encore; il conféra de sa propre main l'investiture avec le bâton pastoral. Enfin, pour ne le céder en rien à l'Eglise grecque, Féodor I Iwanowitsch éleva son métropolitain à la dignité de patriarche (1589) et détermina les quatre autres patriarches à le reconnaître. Tel fut l'état des choses jusqu'à Pierre 1°; celui-ci dans le sentiment de l'autocrate rouva trop puissante encore l'influence du patriarche, et résolut de s'en débarrasser entièrement. A la mort du patriarche Adrien (1700), il ne lui nomma point de successeur et attribua l'exercice de sa charge à un exarque

(*) On trouve des données sur ce point dans ΑΠΟΛΟΓΙΑ Ιστορική Καὶ Κριτική Υπερ του Ιερού Κλήρου Της ̓Ανατολικής Εκκλησίας Κατά Των Συκοφαντιῶν τοῦ ΝΕΟΦΥΤΟΥ ΔΟΥΚΑ Συγγραφεῖσα Παρα Κυρίλλου Κ. Καὶ Επιμονον Ζήτησιν Τῶν 'Oμoyev, 1815 (sans date de lien).

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