lange d'aucun mal, où je les posséderai sans crainte de les perdre, quand s'ouvriront, pour me recevoir, vos portes éternelles !

Votre esprit seul, ô mon Dieu! peut nous faire connaître l'excellence du bonheur de ceux qui entrent dans votre royaume. Rien ici-bas ne nous donne une juste idée de sa magnificence. L'œil n'a point vu, l'oreille n'a point entendu, le cœur de l'homme n'a jamais compris le poids immense de bonheur et de gloire que vous avez préparé à ceux qui vous aiment. Mais pour en jouir, ô mon Dieu ! il faut que je meure à l'exemple de J.-C., mon chef et mon modèle, il faut que mon âme se sépare de mon corps. Que ce corps de boue aille donc promptement s'ensevelir dans la poussière, puisqu'il ne peut encore me suivre dans le ciel. Que le voile de ma chair cesse de me séparer de la sainte Jérusalem a; qu'il se déchire sans délai, afin que mon âme s'envole sans obstacle dans le sein de mon Dieu.

« J'ai demandé une seule chose au Seigneur, » et je ne cesserai de la lui demander : c'est » d'habiter dans sa maison. » Ps. 26.

« Je suis assuré de contempler un jour les >> biens du Seigneur dans la terre des vivans. » Ps. 26.

« Comme le cerf altéré soupire après les eaux,

mon âme soupire de même après vous, Dieu!» Ps. 41.

ô mon

Mon âme brûle d'une soif ardente pour le Dieu fort, le Dieu vivant : quand irai-je me

présenter devant lui? quand verrai – je son » visage ? » Ps. 41.

« Que désiré-je dans le Ciel, sinon vous, ô » mon Dieu ? et qu'aimé-je sur la terre que vous >> seul?» Ps. 72.

<«< Ma chair et mon cœur languissent d'amour » pour vous vous êtes le Dieu de mon cœur, et » mon partage pour jamais. » Ps. 72.

« Que vos tabernacles sont aimables, ô mon » Dieu ! mon âme languit et se consume du désir » d'entrer dans votre maison: mon cœur et ma >> chair tressaillent d'empressement pour vous. » Ps. 83.

« Heureux ceux qui habitent dans votre mai» son, Seigneur; ils vous loueront éternellement. » Ps. 83.

« Je chanterai éternellement les miséricordes » du Seigneur. » Ps. 88. 1.

<< Tous ceux qui invoqueront le nom du Sei>> gneur seront sauvés. » Rom. x. 13.

« Jésus-Christ est ma vie, et la mort m'est un gain. Je désire d'être dégagé des liens du corps,

» et d'être avec J.-C. » Philipp. 1. 23.

Venez, Seigneur Jésus. » Apoc. xx11. 20.

Le prêtre avertira le malade de réciter de temps en temps le symbole des Apôtres, l'oraison dominicale, la salutation angélique en tout ou en partie. It t'exhortera aussi à recourir souvent à l'intercession de la Mère de Dieu, de son Ange gardien, de son saint Patron. Il pourra se servir des prières suivantes, ou de quelques autres semblables:

Vierge sainte, mère de mon Sauveur, mère de tous les chrétiens qui sont vos enfans adoptifs, obtenez-moi, par votre puissante intercession, la grâce de mourir de la mort des justes.

Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Marie, mère de grâce, mère de miséricorde, défendez-nous contre les attaques du démon; recevez-nous au moment où nous sortirons de ce lieu d'exil, montrez-nous Jésus, votre Fils et notre Sauveur.

Ange de Dieu, fidèle gardien de mon âme, mon guide et mon soutien dans le pélerinage de cette vie mortelle, ne m'abandonnez pas dans ce moment redoutable, où les démons font effort pour me précipiter dans une misère éternelle. Soutenez mon âme contre leurs tentations, leurs embûches et leurs attaques; fortifiez-la contre la crainte et les douleurs de la mort; continuez à me conduire et à m'assister de votre intercession,

jusqu'à ce que mon salut soit mis en sûreté par mon entrée dans là céleste patrie.

Et vous, saint patron, bienheureux saint N. dont j'ai reçu le nom au jour de mon baptême, redoublez en ce moment de charité et de zèle pour le salut de mon âme. Du port où vous jouissez d'un calme inaltérable, jetez un regard sur la mer de ce monde où je suis encore exposé aux plus violens orages. Conjurez celui qui commande aux tempêtes, d'avoir pitié de moi, de m'arracher aux périls dont je suis menacé, de me conduire enfin, à travers les écueils et les abîmes de la mort, jusqu'à la bienheureuse immortalité.

SECTION V.

Recommandation de l'Ame.

Lorsque le malade approchera de sa fin, le prêtre fera sur son lit une aspersion d'eau bénite, en disant, Asperges me, etc. : s'il lui trouve encore l'usage de ses sens et de sa raison, il lui présentera la croix, l'exhortant en peu de mots, mais remplis d'onction, à s'unir à Jésus-Christ, et à mettre toute sa confiance dans les mérites infinis de ce divin libérateur. It placera ensuite la croix devant lui, avec un cierge bénit qu'on tiendra allumé; et s'étant

mis à genoux avec tous les assistans, il dira avec eux les prières suivantes (1):

Kyrie, eléison. Christe, eléison. Kyrie, eléison. Sancta María,

Ora pro eo, (vel eâ.)

Omnes sancti Angeli et Archangeli, Oráte pro eo,

(I) Il est quelquefois utile de faire ou faire faire ces prières en français; les malades les comprennent mieux, et elles font aussi une impression salutaire sur les assistans on les trouvera traduites dans les heures de Lyon et dans le petit livre intitulé: Instructions et Prières pour les confreries du saint Sacrement, établies dans le diocèse de Belley.