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Mon Dieu, je ne vous ai pas toujours aimé, du moins je ne vous ai pas aimé comme j'aurais dû; c'est un malheur que je déplore; mais enfin je désire de vous aimer, il me semble que je commence à vous aimer; oui, Seigneur, je vous aime de tout mon cœur, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable. Faites-moi la grâce de vous aimer toujours par-dessus toutes choses; d'être constant dans votre saint amour; que rien au monde, ni la mort, ni la vie, ni les choses présentes, ni les choses futures, ni aucune créature ne puissent me séparer de vous, et qu'après vous avoir aimé sur la terre, mon bonheur soit encore de vous aimer pendant toute l'éternité.

Diligam te, Domine, fortitudo mea; Domine, firmamentum meum et refugium meum, et liberator meus. Psal. 17.

Quid mihi est in cœlo et à te quid volui super terram.... Deus cordis mei et pars mea, Deus in æternum. Psal. 72.

Domine, tu omnia nosti, tu scis quia amo te. Joan. 21. 17.

Serò te amavi pulchritudo tàm antiqua et tùm nova, serò te amavi. S. Aug. Conf. lib.

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Calum et terra et omnia quæ in eis sunt,

ecce undiquè mihi dicunt ut te amem. Aug. Confes., lib. 10, c.. 6.

Diligentibus Deum omnia cooperantur in bonum.... molestia, morbus et ipsa mors. S. Bern. Serm. 5.

O amor qui semper ardes et nunquàm tepescis! accendar totus abs te, ut totus diligam te. S. Aug. Solil., c. 19.

VII. Pour adoucir la crainte de la mort.

Un chrétien, un disciple de Jésus-Christ ne doit pas craindre la mort, comme un infidèle et un incrédule qui est sans espérance. Pour le chrétien la mort n'est pas un mal, elle est un bien et un véritable gain, puisqu'elle nous délivre des misères de cette vie et nous met en possession du Ciel.

Tant que nous sommes sur la terre, nous sommes dans un lieu d'exil, dans une vallée de larmes, de peines, de souffrances, d'afflictions de tout genre, n'ayant point de demeure fixe et permanente; la mort nous dégage de ce corps de péché, qui est pour nous la source de tant de maux, et nous place dans notre véritable patrie.

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Ici-bas, nous sommes éloignés de Dieu nous ne le voyons qu'à travers les ombres de la foi, nous sommes sans cesse exposés à l'offenser à

le perdre pour toujours, la mort nous unit à lui sans crainte d'en être jamais séparés.

Il est vrai que la mort nous dépouille de tous nos biens, et nous arrache à tout ce que nous avons de plus cher; mais pour des biens périssables, pour une vie passagère, elle nous procure des biens et une vie dont nous jouirons éternellement, et qui pourrait nous tenir lieu de tout; mais nous reverrons en Dieu ces parens, ces amis que nous allons quitter; nous retrouverons même notre corps au moment de la résurrection; mais alors il sera lumineux, impassible, immortel; au lieu de nous faire souffrir, il augmentera notre joie et notre bonheur. Loin de redouter la mort, de la regarder comme une séparation terrible, nous devons la désirer, à l'exemple de l'Apôtre et des Saints, la regarder comme la fin de nos maux et le commencement de notre félicité.

Seigneur, je n'avais jamais eu de la mort l'idée que la foi m'en donne, je l'avais toujours regardée comme le plus grand des malheurs; mais puisqu'elle doit me procurer de si grands biens, plein de confiance en votre miséricorde, je ne la crains plus, j'ose même la désirer et vous la demander, tout indigne que j'en suis. Rompez mes liens, délivrez-moi de ce corps qui tient mon âme captive; faites que je meure de la mort des justes,

pour vous voir et jouir du bonheur que vous

m'avez préparé.

Convertere, anima mea, in requiem tuam, quia Dominus benefecit tibi. Psal. 114.

Si ambulavero in medio umbræ mortis, non timebo mala, quia tu mecum es, Domine.

Psal. 26.

Oportet corruptibile hoc induere incorruptionem et mortale hoc induere immortalitatem. 1. Cor. 15.

Beati mortui qui in Domino moriuntur; amodò ut requiescant à laboribus suis. Apoc. 14. 13.

Scio quod Redemptor meus vivit, et in novissimo die de terrâ surrecturus sum etc. Job. 19.

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VIII. Pour exciter au désir des biens éternels.

Levez les yeux au Ciel, et envisagez la récompense que Dieu promet à ceux qui l'aiment. Elle s'approche de plus en plus cette récompense: encore un peu de temps, et il n'y aura plus de souffrances pour vous; encore quelques instans, et votre âme délivrée de la prison de ce corps mortel s'envolera dans le sein de Dieu pour y être à jamais heureuse.

Donnez-moi, ô mon Dieu! une foi vive et un

ardent désir des biens éternels. Convaincu par une longue expérience que rien ici-bas ne peut remplir mon cœur, ni satisfaire ses désirs, ni calmer ses agitations, je confesse, ô mon Dieu! que son trésor est ailleurs, et que ce trésor est vous-même. Vous êtes seul notre souverain bien, par la même raison que vous êtes seul notre premier principe et notre dernière fin. Mon âme ne peut être qu'inquiète et malheureuse jusqu'à ce qu'elle puisse enfin se reposer dans votre sein, et vous posséder sans partage.

Que la foi, encore plus que la mort, ferme mes yeux, ô mon Dieu! à toutes les créatures qui ont séduit et partagé mon cœur ; qu'elle rompe les liens funestes qui m'attachaient à la terre et à ses biens périssables; qu'elle réunisse enfin toutes les forces de mon âme, toutes ses affections, toute son activité, pour n'aimer et ne désirer que vous seule, ô beauté toujours ancienne et toujours nouvelle, vous qui êtes mon Dieu et mon souverain bien !

O céleste patrie, séjour des anges et des bienheureux, que ne suis-je déjà dans votre sein, pour célébrer avec eux durant l'éternité les miséricordes de mon Dieu, contempler sa gloire, me pénétrer de son esprit, me remplir de sa lumière, participer à sa propre félicité! O cité sainte, où je jouirai de tous les biens sans mé

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