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SERMON V.

SUR LA COMMUNION,

St. Luc, XII, 19. Il prit du pain, et ayant rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi.

SAINT Jean nous dit que Jésus sachant que son heure étoit venue de passer de ce monde à son Père comme il avoit aimé les siens, il les aima jusqu'à la fin (St. Jean XIII, 1). Il passa le soir qui précéda sa mort avec les amis qu'il s'étoit choisis, et il semble impossible qu'ils pussent jamais oublier cette soirée. Il confirme leur foi, il les instruit de leurs devoirs, il leur promet un autre consolateur qui demeurera toujours avec eux. Il les fortifie contre les

épreuves et les persécutions auxquelles ils doivent bientôt être exposés; il les exhorte à prendre courage, car il a vaincu le monde, à s'aimer les uns les autres comme il les a aimés; et il les recommande au soin et à la protection de son Pèrè céleste, par l'admirable prière qu'on lit au chapitre dix-septième de l'Evangile selon Saint Jean. Ce fut dans ce moment intéressant où il alloit s'offrir en sacrifice sur la croix, pour les péchés du monde, où il étoit près de souffrir une mort cruelle et douloureuse; ce fut dans ce moment que notre Sauveur institua la Sainte Cène. Il prit du pain, et ayant rendu graces, il le rompit et le leur donna, disant: Ceci est mon corps qui est donné pour vous, faites ceci en mémoire de moi, et ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna, disant: Buvez-en tous, car

ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance qui est répandu

pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Ce fut le dernier ordre de notre maître mourant; et lors même que nous n'attendrions aucun avantage personnel de l'accomplissement de ce devoir, on croiroit encore impossible qu'aucun chrétien pût négliger de donner cette marque d'obéissance à son Sauveur, son Rédempteur et son Dieu. Est-il quelqu'un parmi nous qui ayant reçu un ordre semblable d'un parent ou d'un ami mourant, pût négliger de le remplir? Et cependant je crains que plusieurs de ceux qui se disent chrétiens, ne vivent et ne meurent sans jamais offrir à leur maître crucifié ce témoignage de gratitude et d'amour. La raison de cette étrange et honteuse négligence d'un commandement aussi facile, chez ceux dont on pourroit mieux espérer, vient communément de quelque fausse notion sur la Sainte Cène afin d'éloigner de telles erreurs, je vous exposerai ce que je crois

être la doctrine de l'Ecriture et de notre Eglise sur ce sujet. Pour plus de clarté, je chercherai :

Premièrement, à expliquer la nature de la Sainte Cène.

Secondement, à répondre à quelques objections qui ont été faites sur ce sujet. Troisièmement, à montrer les avantages que l'on peut espérer en communiant régulièrement.

Et quatrièmement enfin, à indiquer la manière convenable de remplir ce de

voir sacré.

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1. Nous devons considérer que des 'sacrifices d'une espèce ou d'une autre ont toujours été établis pour être offerts à Dieu comme un témoignage de notre obéissance et de notre reconnoissance envers lui, comme un emblème du grand sacrifice de Christ sur la croix, et comme le moyen de faire participer les vrais chrétiens aux avantages du sacrifice qui a été offert pour les péchés du monde

entier. Tels furent les sacrifices offerts par Abel, par Noé, par Abraham et par tous les fidèles dès le commencement du monde; et tels étoient ceux que Dieu ordonna dans la loi de Moïse. Nous trouvons partout qu'il est requis quelque chose de notre part, pour pouvoir jouir des bienfaits que Dieu a bien voulu nous accorder. Quand notre Sauveur eut accompli la loi et introduit une économie nouvelle et plus parfaite, les cérémonies que Moïse avoit établies furent mises de côté; et à la place de tous les sacrifices prescrits aux enfans d'Israèl, notre Seigneur nous ordonna de lui donner ce témoignage de notre amour et de notre obéissance, et Saint Paul nous dit que toutes les fois que nous mangeons de ce pain et buvons de cette coupe, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. Ce sacrement est destiné, non-seulement à conserver dans notre ame le souvenir

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