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Sur nos devoirs dans l'adversité. 241 résignation à la volonté de Dieu. C'est durant son agonie dans le jardin de Gethsemané, en proie à d'inexprimables angoisses, lorsqu'il lui vint une sueur comme des grumeaux de sang, qui tomboient à terre (Luc., XXII, 44), que notre Seigneur nous apprend à supporter les plus sévères épreuves. Après avoir prié son père céleste d'éloigner de lui ce calice, il ajoute : Néanmoins, que ma volonté ne se fasse point, mais la tienne. Avec cet exemple, toujours présent à la pensée, j'examinerai la situation du chrétien sous le poids de l'affliction, lot de chacun, tôt ou tard! et j'indiquerai la conduite que l'Évangile requiert de lui. Pour mettre plus de clarté dans mon sujet, je parlerai d'abord des peines que nous recevons de la main de Dieu, ensuite de celles qui nous sont infligées par les hommes, et enfin de celles que nous nous attirons nous-mêmes.

:

1.o Les peines que nous recevons de la main de Dieu sont souvent bien pe santes mais presque toujours entremêlées de biens. Nous avons plusieurs jours de santé pour un de souffrance ; plusieurs heures heureuses pour une d'affliction les chagrins sont toujours accompagnés de consolations; nous devrions reconnoître avec gratitude que, même au jour de l'épreuve, nous pouyous nous écrier comme Job: Quoi! nous recevrions les biens de la main de Dieu et nous n'en recevrions point les maux?.... L'Eternel l'avoit donné, l'Eternel l'a ôté : que le nom de l'Eternel soit béni (Job., I, 11--10). Préparons-nous donc à recevoir les épreuves que Dieu nous réserve. Les plus fréquentes sont les maux, la misère, et la perte de nos amis. Que notre plus ferme appui, pour les supporter, soit la persuasion que Dieu nous les envoie en sa miséricorde

21,

pour

nous rendre plus vertueux, et par cela même plus heureux ! Il est une vérité incontestable que je voudrois imprimer dans vos coeurs, c'est que nous ne pourrons jamais être parfaitement heureux, tant que nous n'aurons pas une entière soumission à la volonté de Dieu, et que nous ne renoncerons pas à tout penchant qui nous porteroit à nous détourner du sentier que Dieu nous ordonne de suivre. Si sa miséricorde n'a pas suffi pour nous convaincre de cette vérité, l'affliction doit nous l'apprendre; mais pour profiter de ses terribles leçons, nous devons les recevoir humblement, et bénir Dieu pour nos souffrances, aussi sincèrement que pour les grâces qu'il nous avoit accordées. Nous le ferons lorsque nous serons pleinement convaincus que ces afflictions nous ont été envoyées pour notre bien, et qu'un Dieu de bonté et de miséricorde ne les auroit pas permises, si ce n'eût été pour nous con

la vertu,

duire à la repentance, nous fortifier dans et nous préparer une gloire éternelle. C'est ainsi que le chrétien considère les diverses afflictions; et, quoique la chair puisse trembler en proie aux douleurs aiguës, la force d'ame s'affoiblir en luttant avec la misère, les larmes couler auprès d'un ami mourant, le chrétien fléchira encore le genou, joindra ses foibles mains, et, en élevant au ciel ses yeux humides, il bénira son père et

son souverain maître.

Nous sommes tous appelés à souffrir dans le cours de notre vie. Il est des maux difficiles à supporter; mais lorsqu'il plaît à Dieu de nous éprouver de cette manière, il nous permet de chercher à alléger nos souffrances par tous les moyens que la science humaine peut offrir. Nous pouvons même le prier d'éclairer les gens de l'art, pourvu que nos efforts et nos prières se terminent toujours par ces paroles de notre Sauveur :

Que ma volonté ne se fasse point, mais la tienne. Si Dieu prolonge nos souffrances, gardons-nous de murmurer, et d'ajouter ainsi à la peine de ceux qui nous prodiguent leurs soins, témoignonsleur au contraire notre reconnoissance, en nous abstenant d'aigreur, d'irritation, en tâchant de supprimer les plaintes inutiles; prenons enfin la noble résolution de prouver que nous nous soumettons gaîment aux décrets de la Provi dence. Ne négligeons pas de remercier Dieu des jouissances qui nous restent. Si nous sommes dans une bonne habitation, à l'abri du besoin, et que nous ayons de tendres amis autour de nous, jouissons de ces bienfaits avec une double reconnoissance; mais si nous nous trouvons privés de ces adoucissemens, si toutes les consolations humaines nous échappent, alors nous nous écrierons. avec Élie : C'est le Seigneur ! qu'il fasse ce qu'il lui semblera bon.

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