et la femme, les parens et les enfans, s'aimer et se bénir mutuellement ! puissent-ils s'unir en servant Dieu fidèlement sur la terre, et en glorifiant son saint nom dans les Cieux! Amen.

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SERMON XII.

SUR LES DEVOIRS DES PAUVRES.

2 Cor., VIII, 9. Car vous savez qu'elle a été la charité de notre Seigneur JésusChrist, qui, étant riche, s'est fait pauvre pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis.

AYAN

YANT considéré nos devoirs envers Dieu, et quelques-uns de ceux que nous sommes appelés à remplir comme enfant, époux ou père, je m'adresserai particulièrement aujourd'hui à ceux d'entre vous dont le travail est nécessaire à la subsistance, et je ferai quelques remarques sur leur situation.

Quelqu'opinion que les hommes puissent se former des avantages qui accompagnent les richesses, et quelque mépris qu'ils puissent avoir pour l'indigence,

il paroît, d'après l'Évangile, que celui qui fit le riche et le pauvre n'en jugeoit pas ainsi. Notre Sauveur se déroboit à ceux qui auroient voulu en faire un roi, et il devint pauvre pour l'amour de nous. Il naquit dans une étable, une crèche fut son berceau ; il passoit pour le fils d'un charpentier, et il étoit si pauvre que, pour payer le tribut ordinaire, il avoit recours aux miracles. Il nous peint lui-même sa situation par ces paroles remarquables: Les renards ont leurs tanières, et les oiseaux de l'air des abris; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête (Luc, IX, 58).. C'est ainsi que le Seigneur du Ciel et de la terre se plut à paroître parmi les hommes. C'est ainsi qu'il relève celui qui est humble, et qu'il rend son exemple particulièrement utile au pauvre. Il ne voulut être ni conquérant ni monarque. Il ne rechercha ni les grandeurs ni les richesses; le pauvre

peut voir son Sauveur accomplissant les mêmes devoirs qu'il est appelé à remplir; il peut apprendre par son exemple à pratiquer l'humilité, la patience et la résignation. Ayons donc recours à notre Seigneur comme au modèle de toutes les vertus qu'une humble station nous impose, et apprenons à res pecter l'état dans lequel le fils de Dieu n'a pas dédaigné de paroître.

Quelques personnes, tout en se disant bien intentionnées pour les pauvres, les dégoûtent de leur condition, en leur répétant que tous les hommes sont égaux, et en leur représentant les distinctions du rang et des richesses comme empiétant sur les justes droits du pauvre. Je désirerois effacer l'impression que ces dangereux sophismes peuvent avoir faite. sur des esprits foibles et ignorans, et je réclame votre attention sur l'état réel des choses de ce monde, que je vais chercher à mettre sous vos yeux.

Croire que tous les hommes sont nés égaux, c'est être bien loin de la vérité; tous, il est vrai, naissent foibles et sans appui, aucun ne pourroit vivre sans les soins assidus de ceux qui les entourent: mais il n'en est pas moins vrai que les uns sont doués de plus de force physique, les autres de plus de force d'ame; il est également certain que les uns naissent riches, et les autres pauvres, selon la volonté de Dieu, qui seul décide si un homme doit naître dans un palais ou dans une cabane; mais, où que ce soit, il a droit à l'héritage de ses pères, selon les lois de son pays. Ainsi, les hommes sont nés inégaux, et la conséquence naturelle que nous en tirons, est que, dans le cours de la vie, ils sont plus forts, plus sages, ou plus riches les uns que les autres. Celui qui lit la Bible avec foi, ne peut douter que telle étoit l'intention de la Providence. Dès le commencement, Dieu donna la