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mois de septembre 1852, l'attention de MM. les curés sur l'enseignement philosophique d'un professeur, avec la sérieuse recommandation d'avertir leurs paroissiens. Nous espérions que cette réclamation solennelle, devenue publique par toute la Belgique, nous préserverait de la pénible nécessité d'élever la voix de nouveau. Il n'en a pas été ainsi, et de nouvelles erreurs, enseignées par d'autres professeurs, nous ont forcé d'écrire une seconde fois aux curés, à l'occasion du carême de cette année, pour les prier d'avertir les parents qui songeraient à envoyer leurs enfants à l'Université de Gand, que d'immenses dangers les y attendent, aussi longtemps que de tels maîtres enseigneront la philosophie, l'histoire et le droit.

D'après notre devoir dans une cause si grave, et aussi afin de recevoir des avis sûrs, nous avons fait un exposé fidèle à notre saint-père le pape, des dangers de nos jeunes diocésains, et des mesures prises par nous pour sauver les doctrines catholiques. Nous nous hâtons de vous communiquer la réponse de notre père commun, datée du 28 juillet dernier. Voici les paroles du saint pontife:

« Vénérable frère.... nous louons, comme elle le mérite au plus haut point, la mesure si prudente et si sage que vous avez prise en exhortant les curés de votre diocèse à avertir, avec force et persévérance, les parents, des dangers trèsgraves auxquels sont exposés leurs fils en fréquentant l'Université de Gand; et il nous a été très-agréable d'apprendre par vos mêmes lettres qu'une mesure semblable a été prise par nos vénérables frères les évêques de Tournai et de Bruges. Nous sommes intimement persuadé que votre très-grande sollicitude pastorale et votre vigilance vous exciteront de plus en plus à redoubler d'attention, de soins et d'efforts, pour employer tous les moyens, afin que les ravages de cette peste effroyable n'infectent et ne détruisent pas votre trou

peau. Enfin, nous saisissons très-volontiers cette occasion pour vous témoigner de nouveau la bienveillance particulière que nous vous portons.... PIE IX, pape. »

Après avoir médité cette lettre pontificale, nous avons senti le besoin de vous annoncer nous-même que les plus graves erreurs, relativement au dogme et à la morale, sont enseignées dans l'Université de Gand.

Vous savez, nos très-chers frères, que notre Seigneur JésusChrist a fondé lui-même l'Église, qu'il continue à la protéger et à la gouverner du haut du ciel. Vous savez que le divin Maître a promis, avant de monter à son trône céleste, qu'il sera avec les chefs de l'Église jusqu'à la consommation des siècles; vous savez que, d'après une autre promesse, il ne permettra jamais que les portes de l'enfer prévalent contre elle.

Or, cette Église, une, catholique et apostolique, est représentée comme une institution humaine, comme le produit de circonstances heureuses, comme une invention des pontifes romains. Ces mêmes pontifes, successeurs de saint Pierre et vicaires de Jésus-Christ, n'ont été, d'après l'enseignement de l'un des professeurs, que des usurpateurs, des oppresseurs du genre humain pendant tout le moyen âge, c'est-àdire pendant onze siècles, de manière que Luther, Zwingle, Calvin et les autres chefs de la réforme du xvIe siècle, sont venus pour affranchir l'esprit humain du joug honteux sous lequel il gémissait.

Un autre professeur est allé plus loin, niant le péché originel, et par conséquent toutes les suites de ce péché.

Un troisième ne s'arrête pas là: non-seulement, il combat directement, dans ses leçons, l'institution divine de l'Église, mais dans ses écrits, lus par ses élèves, il s'en prend à la personne même de notre Seigneur Jésus-Christ. Renouvelant l'erreur d'Arius, il déclare que Jésus-Christ n'est pas

Dieu, que l'apòtre saint Paul a commencé à lui donner ce titre, et que ce n'est qu'au iv siècle que la divinité de Jésus de Nazareth a été reconnue.

Vous n'attendez pas de nous, nos très-chers frères, que nous réfutions de tels blasphèmes joints à une si profonde ignorance; il suffit que nous vous les signalions, et que vous sachiez qu'ils ont été enseignés dans l'Université de Gand, avec d'autres graves erreurs encore.

Et ne vous laissez pas séduire, nos très-chers frères, par ceux qui prétendent mettre une futile distinction entre l'enseignement philosophique et l'enseignement de la foi, de manière qu'on puisse soutenir comme philosophiquement vrai ce qui est contraire à la foi. C'est là une erreur déjà ancienne et formellement condamnée par le concile général de Latran, présidé par Léon X. Ce célèbre concile, après avoir condamné une erreur particulière, porta le décret suivant : « Attendu que la vérité ne peut aucunement être contraire à la vérité, nous déclarons tout à fait fausse toute assertion qui contredit la vérité de la révélation; nous défendons sévèrement d'enseigner le contraire, et nous ordonnons d'éviter et de punir tous ceux qui suivent ces doctrines erronées, comme des hommes qui sèment de très-funestes hérésies, comme de détestables et abominables hérétiques et infidèles qui tendent à renverser la foi catholique. » Ce langage si énergique d'un grand concile démontre assez que la vérité ne peut être qu'une, et il suffit encore pour prouver qu'un docteur ne peut avoir deux opinions opposées, l'une dans ses écrits, l'autre dans son enseignement oral; le docteur n'est qu'un, et les hérésies qu'il propage par ses écrits infectent également l'intelligence de ceux qui vont écouter sa parole.

Il nous reste à appeler votre attention sur un nouveau danger qui menace la jeunesse universitaire. Nous voulons

parler de la Société littéraire gantoise, établie depuis quelque temps en notre ville. L'esprit antireligieux et antisocial de cette société n'est plus un mystère pour personne. Elle présente le venin de l'erreur de plus d'une manière aux jeunes gens qu'elle parvient à attirer dans son sein. D'une part, elle met à la disposition de ses membres une bibliothèque pleine de livres les plus impies et les plus immoraux ; d'autre part, elle leur donne, de temps à autres, des séances prétendûment littéraires, où des hommes sans foi, des étrangers bannis de leur propre pays à cause de leurs opinions subversives, développent hardiment les doctrines les plus perverses, les plus hostiles à la foi comme à l'ordre social. Pour vous dire toute notre pensée, nos très-chers frères, ainsi que l'exige de nous notre charge pastorale, nous ajouterons que d'autres cercles de notre ville, dans lesquels on cherche à faire entrer les jeunes gens, offrent à peu près pour eux les mêmes dangers que la Société littéraire. Les journaux, les revues, les livres de tout genre, qu'on leur y donne en lecture, sont autant de piéges que l'esprit du mal tend à leur innocence, autant d'écueils où leur foi et leurs mœurs sont continuellement exposées à faire naufrage.

Veillez donc, parents catholiques, sur vos enfants; voyez entre quelles mains vous remettez votre plus précieux trésor; demandez conseil à vos pasteurs, quand vous vous trouvez dans le besoin de choisir une école, quel que soit le degré d'enseignement que vous désiriez.

Et vous, chers coopérateurs, ne cessez de travailler avec nous et avec notre saint-père, à la conservation de la foi, des mœurs et de la tranquillité de notre belle patrie.

Et vous aussi, chers diocésains, priez avec nous pour la bonne éducation, pour le bon enseignement de toutes les classes; demandez au Seigneur qu'il bénisse de plus en plus nos écoles, qu'il les délivre de tout danger, qu'il ouvre les

yeux aux parents afin qu'ils voient leurs véritables intérêts, et pour cette vie et pour celle qui ne peut avoir de fin. Et sera, notre présente lettre pastorale, lue au prône le dimanche qui en suivra la réception.

Donné à Gand, le 8 septembre 1856.

Mandement de Mgr l'évêque de Bruges, en date
du 18 septembre 1856.

Nos très-chers frères!

Les tendances anticatholiques qui se manifestent depuis quelques années dans l'enseignement de l'Université de Gand, dont beaucoup de jeunes gens de notre diocèse fréquentent les cours, nous ont obligé, il y a quelques mois, à prévenir les parents catholiques du danger que leurs fils couraient dans cet établissement d'instruction publique, et à les détourner d'y envoyer leurs enfants.

Ce danger, qui a effrayé nos vénérables collègues, S. Ém. le cardinal - archevêque de Malines et Leurs Grandeurs Mgr l'évêque de Tournai et Mgr l'évêque de Gand, a été signalé à l'attention du souverain pontife, qui, dans un bref adressé à mon vénérable collègue, Mgr l'évêque de Gand, approuve les mesures de précaution que nous avons prises jusqu'ici, et nous exhorte à redoubler de vigilance, afin de préserver le troupeau confié à notre sollicitude de la contagion dont il est menacé.

« Vénérable frère, dit Sa Sainteté dans ce bref, nous louons, comme elle le mérite au plus haut point, etc....1

4. Voir cette citation ci-dessus, dans la Lettre pastorale de Mgr l'évêque de Gand, p. 390.

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