FAUTES A CORRIGER

Pag. 27. 1. 16. que. lil. qui. p. 38. 1. 25. fut. lif. fur. p. 137. 1. 11. délivrée. lif. délivrez. p. 226. l. 13. détourner. lif. abftenir. p. 238. 1. 24. les juftifia, o les rendit juftes & capables par cela même d'obtenir lif. les a justifiez, ou rendu juftes, & par cela même capables d'obtenir. p. 262. 1. 26. Dieu, qui étoit. lif. Dieu étoit.

LE

LE

CHRISTIANISME

RAISONNABLE,

Tel qu'il nous eft représenté dans l'Ecriture Sainte.

CHAPITRE PREMIER.

Du Péché d'Adam & de fes effets, tant à fon égard, qu'à l'égard de fes Defcendans.

N n'a qu'à lire le Nouveau Teftament pour reconnoître, que c'eft fur la fuppofition de la chûte d'Adam qu'eft fondée la Doctrine de la Redemption, & par conféquent toute la Doctrine de l'Evangile. Afin donc d'e pouvoir comprendre en quoi confiste l'état heureux dans lequel Jefus-Chrift nous a réTom. I. tablis,

A

le Nouveau Teftament par le nom de Justi-
ce; & que par ce même péché Adam perdit
le Paradis, où étoit l'Arbre de vie joint à
une heureufe tranquillité, c'eft à dire qu'il
perdit la félicité & l'immortalité tout enfem-
ble. C'eft ce qui paroît par la peine atta-
chée à la tranfgreffion de la Loi, & par
la
Sentence que Dieu prononça à cette occa-
fion. La peine eft exprimée en ces termes,
Gen. II, 17. Au jour que tu mangeras de l'ar-
bre de fcience de bien & de mal, tu mourras
certainement. Et voici comment cela fut exe-
cuté: Adam ayant mangé du fruit défendu,
ne mourut pas actuellement le jour qu'il en
mangea, mais il fut chaffé du Paradis, &
d'auprès de l'Arbre de vie ; & cela pour ja-
mais, Gen. III, 22. de peur,
dit l'Ecriture,
qu'il n'en prit,& ne vêcût à toûjours. Ce qui
montre, que l'Etat où étoit Adam dans le
Paradis Terreftre, étoit un état d'immorta-
lité & d'une vie fans fin; & qu'il en fut pri-
vé le propre jour qu'il mangea du fruit dé-
fendu. Dès lors fa vie commença d'être
abregée, de déchoir, & d'avoir une fin; &
les années qui s'écoulerent depuis ce mo-
ment jufques à fa mort actuelle, ne furent
que comme le temps que paffe un prifon-
nier depuis le jour qu'on lui a pronon-
cé fa Sentence jufques à l'exécution: car
l'exécution de la Sentence qui lui avoit

été

été prononcée, étoit toûjours préfente à fon efprit, & ne pouvoît manquer d'arriver. Dès ce moment la Mort entra dans le Monde, où elle n'avoit point encore paru, ce qui fait dire à S. Paul Rom. V, 12. Par un bomme le Peché eft entré au Monde, & par le Péché la Mort, c'eft à dire un état de mortalité, qui fe termine à une mort actuelle; & dans fa prémiére Epître aux Corinthiens (XV, 22.) Tous meurent en Adam, c'est à ditous les hommes font mortels, & meurent effectivement, à caufe du péché d'Adam.

re,

Tout cela eft fi clairement prouvé par les paffages que nous venons d'alleguer, & fi fort répandu dans le Nouveau Teftament, que perfonne ne peut nier, que ce ne foit un article de foi établi dans l'Evangile, Que par le Péché d'Adam la Mort eft parvenuë fur tous les hommes. Auffi tout le monde en tombe d'accord; & l'on n'eft en dispute que fur la fignification du terme de Mort. Car quelques-uns veulent qu'on entende par-là un état de condamnation dans lequel non feulement Adam fut enveloppé, mais encore toute fa Pofterité, de forte que tous ceux qui defcendent de lui, meritent dès-là de fouffrir des peines infinies dans les Enfers. Je ne m'arrêterai point ici à examiner comment on pourroit accorder cela avec la JufA 3

tice