Les Ecrivains Sacrez ayant été infpirez de 2 Y 4 Mais I Cor. XI. 30. Mais il faut fatisfaire ici ceux qui pourroient me demander, fi les veritez qui font contenues dans les Epîtres, & qui ne se trouvant pas dans les Prédications de JefusChrift & de fes Apôtres, ne font point par cela même néceffaires à falut, fi ces veritez, dis-je, peuvent être mises au nombre de celles qu'on peut croire ou ne pas croire fans danger; & fi un Chrétien peut fûrement les contefter, ou les revoquer en doute. Je répons à cela, que la Loi de la Foi étant une Alliance que Dieu a établie par un pur effet de fa Grace, lui feul peut déterminer ce que doit croire néceffairement celui qu'il veut juftifier en vertu de cette Alliance. Il dépend entierement de fon bon plaifir de déclarer quelle eft la Foi qu'il veut accepter & imputer à Juftice. Car c'est par grace, & non point par droit que cette Foi eft acceptée. C'eft pourquoi il n'y a que Dieu feul qui puiffe en marquer les bornes; & ce qu'il a déterminé & déclaré être de Foi, eft feul néceffaire. Perfonne ne peut rien ajoûter à ces Articles Fondamentaux, ni en établir aucun autre que lors que Dieu luimême l'a rendu tel & l'a donné en cette qualité. Or nous avons déja fait voir quels font ces Articles que Dieu propofe à ceux qui voudront entrer dans la Nouvelle Alliance, & en goûter les avantages. Et ce font font là les Points Fondamentaux, dont la croyance explicite & formelle eft impofée abfolument à tous ceux à qui l'Evangile de Christ a été prêché, & le Salut propofé en fon Nom. Quant aux autres parties de la Revelation divine, ce font des Objets de la Foi; & on doit les recevoir comme tels. Ce font des Veritez dont aucune ne peut ni ne doit être revoquée en doute, dès qu'elle eft connuë comme faisant partie de la Revelation, Car reconnoître qu'une Propofition a été revelée de Dieu & qu'elle eft fondée sur fon autorité, & cependant la rejetter ou la revoquer en doute, c'eft combattre cet Article capital, qui eft le fondement de la Foi, favoir, Que Dieu eft veritable. Il faut pourtant reconnoître, qu'il y a plufieurs veritez revelées dans l'Evangile, qu'un homme peut ignorer, & ne pas croire directement, fans que fon Salut coure aucun danger. C'est ce qui paroît clairement en ceux qui reconnoiffant l'autorité de l'Ecriture, different dans l'explication de plufieurs endroits de ce Saint Livre, qui ne paffent pas pour fondamentaux. Car il eft vifible qu'à l'égard de tous ces endroits, les Parties qui difputent, d'un côté ou d'autre, ignorent & ne croyent point des veritez qui font actuellement contenuës dans l'Ecriture: à moins qu'on ne veuilY s le le dire que des choses oppofées & contradictoires peuvent être renfermées dans les mêmes paroles, & que la Revelation Divine eft contraire à elle-même. Quoi qu'on foit obligé de fe foumettre avec foi à toute la Revelation Divine, cependant chaque verité contenue dans les Saintes Ecritures, n'eft pas du nombre de celles que la Loi de la Foi ordonne de croire explicitement pour être juftifié. Quant à celles qui font de ce dernier ordre, elles fe reduifent, comme nous l'avons dit tant de fois, à ce que Jefus-Chrift & fes Apôtres propofoient à croire à ceux qu'ils convertif foient à la Foi Chrétienne Ce font-là, dis-je, les veritables Points Fondamentaux; & il ne fuffit pas de ne les point revoquer en doute: chacun eft, outre cela, actuellement obligé d'y donner fon confentement. Mais pour ce qui eft des autres Propofitions renfermées dans l'Ecriture dont Dieu n'a pas fait un de ces Points effentiels de la Loi de la Foi, auxquels il faut donner un confentement actuel pour pouvoir être mis au nombre des Croyans par ce Souverain Legiflateur, un homme peut les ignorer, fans que ce défaut de Foi expofe fon Salut à aucun danger. Il croit tout ce que Dieu lui a ordonné de croire néceffairement; & à l'égard des autres veritez Divines, il n'eft obligé obligé qu'à recevoir toutes les Parties de la Revelation avec docilité, & avec un Esprit disposé à embraffer & à croire toutes les veritez qui viennent de Dieu, & à consentir avec foûmiffion à tout ce qui lui paroîtra porter ce caractère. Que fi, après une recherche fincere,il n'entend pas certaines chofes, il est tout visible qu'il ne peut éviter de les ignorer. Et s'il vient à comparer differens Paffages & qu'il ne puiffe les accorder enfemble, il ne peut faire autre chofe qu'expliquer un paffage par un autre, ou bien fufpendre fon jugement. Ceux qui s'imagi, nent qu'en matiére de Foi l'on doit ou qu'on peut exiger quelque chofe de plus d'un foible Mortel, feront bien de confiderer auparavant les abfurditez où cette opinion va les engager. Dieu par un effet de fon infinie Miferi corde en a ufé avec l'Homme, comme un Père tendre & plein de compaffion. Il lui donna la Raison, & une Loi: & cette Loi ne pouvoit qu'être conforme à ce que la Raifon lui dicteroit, à moins qu'on ne vou lût fe perfuader qu'une Créature Raifonnable dût avoir une Loi Déraifonnable pour Règle de fa conduite. Mais d'autre part, ce bon Dieu confiderant la fragilité de l'Homme, qui eft fi fujet à tomber dans la corruption & dans la mifère, promit un Liberateur qu'il envoya en fon temps: & alors |