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conforme à la Loi de Dieu, font dès-là hors des atteintes de la Mort. Mais d'autre part, tout pécheur doit s'attendre à être exclus du Paradis, & à perdre l'immortalité, c'est là la punition destinée à tous ceux qui auront violé la Loi; & qui par la tranfgreffion de quelqu'un de fes préceptes auront manqué à la remplir exactement & dans toute fon étendue. Voilà donc les hommes placez, par le moyen de la Loi, entre la Vie & la Mort, participans à l'une ou à l'autre, felon qu'ils font juftes ou injuftes, c'est-à-dire obfervateurs exacts, ou bien violateurs de la Loi.

Or comme tous les hommes ont péché, Rom. III, 23.& font entierement privez de la gloire de Dieu, c'est-à-dire, du Royaume des Cieux,qui eft fouvent appellé la gloire de Dieu dans l'Ecriture Sainte, comme, dis-je, tous les hommes ont péché, tant Juifs que Gentils, vf. 9. de forte que nulle Chair ne sera justifiée par les œuvres de la Loi, vf. 25. il s'enfuit de là, qu'aucun homme ne peut avoir part à la Vie éternelle & au bonheur infini dont elle eft accompagnée.

Mais ici on demandera peut-être,„, pour,, quoi Dieu a impofé au Genre Humain une Loi fi févère qu'aucun des Defcendans d'Adam n'a pû l'accomplir jufques ,, au temps des Apôtres, comme il paroît

دو

,, par

,, par ce qui eft dit au Chapitre troifiéme de l'Epître de St. Paul aux Romains, & dans celle des Galates Ch. III. verf. 21. & 22?

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Je répons à cela, que cette Loi étoit telle qu'il falloit pour être digne de la fainteté de Dieu qui en étoit l'Auteur; & telle que doit être une Loi deftinée à la conduite d'une Créature comme l'Homme, à moins que Dieu n'eût voulu en faire un Etre raifonnable fans pourtant exiger de lui qu'il menât une vie conforme à la Raifon, & non feulement cela, mais qu'il eût même pris plaifir à le voir agir d'une maniére directement contraire à cette lumiére naturelle qui eft'au dedans de lui, & aux régles de juftice qui font les plus conformes à fa nature, par où il eft clair que Dieu auroit autorisé lui-même le défordre, la confufion, & l'impiété dans fes Créatures. Or que cette Loi qu'il donna à Adam & à toute fa Pofterité, fût la Loi de la Raifon, ou, comme on l'appelle ordinairement, la Loi de la Nature, c'eft ce que nous verrons bien-tôt. Cela pofé, fi des Créatures raisonnables ne prennent point la Raifon pour régle de leur conduite, comment pourra-t-on les excufer? Si vous leur permettez de s'éloigner de la Raifon dans un point, pourquoi ne leur permettrez vous pas de le faire dans un autre? Où vous ar -Tom. I. rêterez

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rêterez-vous? Défobeïr à Dieu en quoi que ce foit qu'il commande, (or il ne commande rien qui ne foit entierement conforme à la Raifon) c'eft une rebellion manifefte; & fi on eft difpenfé de lui obeïr dans un article particulier, tout ordre, & tout gouvernement eft aneanti; & il n'y a plus moyen de mettre des bornes à la licence des libertins. . Par conféquent la Loi étoit, comme dit St. Paul Rom. VII, 12. fainte, juste,& bonne, telle en un mot qu'elle devoit être, & elle ne pouvoit point être autrement.

Mais s'il eft vrai, comme on n'en peut douter, que quiconque vient à commettre quelque péché doive mourir néceffairement, & ceffer d'être, la grace que Jesus Christ fait aux hommes de leur redonner la vie par le moyen de la Refurrection, ne leur feroit pas fort avantageufe, car la Mort auroit encore un pouvoir abfolu fur tout le Genre humain, parce que tous les hommes ont péché ; & que la mort eft partout le gage du Péché, après la refurrection auffi bien que devant en ce cas-là, dis-je, la refurrection que nous recevrions par JesusChrift ne nous feroit pas d'un grand fecours, fi Dieu n'avoit établi un autre moyen de juftifier les hommes, je veux dire, tous ceux qui rempliroient les conditions portées par une Loi differente de celle dont nous venons

de

de parler. Or c'eft ce que Dieu a fait, en donnant aux hommes la Loi qui eft appellée dans le Nouveau Teftament la Loi de la Foi, Rom. III, 27. & qui eft oppoféc à la Loi des Oeuvres, de forte pourtant que ceux qui refuferont de s'y foûmettre, doivent par une fuite néceffaire être punis de leur refus en perdant leur ame, Marc VIII. 35--38. c'est-à-dire leur vie, comme on le reconnoîtra fans peine fi l'on examine à quelle occafion ont été dites les paroles de St. Marc que je viens d'indiquer.

CHAPITRE III.

De la Loi des Oeuvres & de la Loi de la Foi. En quoi elles different l'une de l'autre.

OUR mieux connoître cette Loi de la

P Foi, il eft néceffaire d'examiner aupara

vant ce que c'eft que la Loi des Oeuvres. C'eft, pour le dire en peu de mots, une Loi qui exige une parfaite obeïffance, fans faire grace en quoi que ce foit: de forte que par cette Loi un homme ne peut être, ni jufte, ni juftifié, que lors qu'il en remplit exactement tous les devoirs, fans en excepter aucun. Et c'eft cette parfaite obeïffanB 24

ce,

ce, qui eft défignée dans le Nouveau Testament par le mot de * Juftice.

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Et voici quel eft le langage de cette Loi,

Fai ceci, & tu vivras: mais fi tu péches, tu ,, ne peux éviter la mort" Cette Loi, comme vous voyez par-là, fe préfente à nous par deux côtez bien differens, l'un agréable, & l'autre fort terrible C'eft par le premier de ces côtez qu'elle nous eft représentée dans les paffages fuivans: Levit.XVIII,5. Vous garderez mes Statuts & mesOrdonnances, lefquelles fi l'homme accomplit, il vivra par elles. Ezech. XX, 11. Je leur donnai mes Statuts, & leur fis connoître mes Ordonnances,lef quelles fi l'homme accomplit, il vivra par elles. Moyfe, dit St. Paul Rom. X, 5. decrit ainfi la justice qui eft par la Loi, favoir, Que l'homme qui fera ces chofes, vivra par elles. Gal. III, 12. La Loi n'eft point de la Foi: mais l'homme qui aura fait ces chofes,vivra par elles. D'un autre côté, la Loi crie, Celui qui péche, doit mourir fans remiffion, il n'y a ni grace ni pardon à efperer pour lui: Gal. III, 10. Maudit eft quiconque n'obferve pas tout ce qui eft prefcrit dans le Livre de la Loi.

Cette Loi des œuvres fe rencontre, comme nous l'enseigne le Nouveau Teftament, dans la Loi qui a été donnée aux hommes par le ministére de Moyfe. La Loi, dit St.

Δικαιοσύνη.

Jean

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