Obrazy na stronie
PDF
ePub
[merged small][graphic][merged small][merged small][merged small][merged small]

PREFACE du Psautier, faite par David luimême, contenant un abrégé des Psaumes.

I.

Dixit David filius Isaï.

L'AUTEUR AUTEUR du second livre des Rois, d'où ces paroles sont tirées, rapporte dans tout le chapitre XXII le Cantique d'action de grâces que chanta David, après que le Seigneur l'eut délivré de tous ses ennemis ; c'est le Psaume XVII. Et, à l'entrée du chapitre xxIII, nous trouvons aussi-tôt les paroles dont il s'agit, que l'historien appelle Derniers accens de David, et qui paroissent

former la conclusion du Psautier. C'est l'idée qu'en ont eue les plus judicieux interprètes; et le style même qui est figuré', poétique et sublime, annonce assez que ce ne sont point ici des paroles ordinaires, mais un discours prophétique.

« Ces paroles, dit Estius (1), en répétant le mot em»ployé dans la Vulgate, et même dans le texte tel que >> nous l'avons aujourd'hui, sont appelées les dernières de » David, non qu'elles soient en effet les dernières pa» roles sorties de sa bouche, comme les paroles qu'un >> homme profère au lit de la mort, celles, par exemple, » que Jacob et Moyse, près de mourir, adressèrent, l'un » à ses enfans, l'autre aux tribus d'Israël; mais ces pa» roles sont appelées les dernières de David, parce qu'il » les a chantées et récitées, après qu'il eut composé tous >>ses Psaumes, et vers la fin de son règne : en sorte que » ces paroles sont comme le sceau qu'il a mis à tous ses » Psaumes, et à sa prophétie qui y étoit renfermée. »

M. d'Asfeld (Expl. des Rois, T. II, p. 580.) dit la même chose; mais il ajoute : « Le lieu propre et naturel » de ces dernières paroles de David, seroit de les placer » à la tête du Psautier, dont elles sont comme le titre et » la préface, et auquel elles serviroient de sommaire. » C'est ainsi, remarque M. d'Asfeld, qu'en ont usé

[ocr errors]
[ocr errors]

(1) Novissima verba dicuntur, non quòd ea omnium postrema locutus sit, sicut quis loquitur in lecto ægritudinis statim moriturus qualia sunt quæ Jacob ad duodecim filios, et Moyses ad tribus Israël jamjam morituri locuti sunt; sed vocantur verba novissima David, quia ea cecinit et recitavit post omnes Psalmos à se compo sitos, et sub finem regni : ut verba ista sint velut sigillum quoddam omnium Psalinorum ejus, quo præcedentem prophetiam suam omnem, Psalmis comprehensam, consignat. Estius in loc. diff. Script. Hic.

depuis les Prophètes dans leurs écrits, en faisant con» noître l'auteur par ses caractères et ses titres particu» liers, et en proposant ensuite le sujet de leurs pro» phéties. » Il cite Isaïe, Amos, et autres, dont les prophéties commencent en effet par ces mots ou autres équivalens à ceux de David: Vision ou Révélation d'un tel, sur tel et tel sujet.

On peut joindre à ces exemples celui d'un prophète bien plus ancien, et fort antérieur à David lui-même, qui semble avoir emprunté sa tournure et ses expressions. C'est Balaam; il débute ainsi, en prononçant ses deux oracles les plus importans: Voici ce que dit Balaam, fils de Béor, ce que dit l'homme dont l'œil étoit fermé, ce que dit celui qui entend les oracles de Dieu, qui connoît la doctrine du Très-Haut, qui voit les visions du ToutPuissant, qui est tombé, et qui a les yeux ouverts. (Nomb. xxiv. 3-4, et 15-16.). Comparez avec ces termes ceux du Roi-Prophète : Voici ce que dit David, fils d'Isaï, ce que dit l'homme, etc., et ensuite: L'Esprit du Seigneur s'est fait entendre par moi; ma langue a prononcé les paroles qu'il m'a dictées.

L'observation de M. d'Asfeld sur le dessein qu'a cu David en prononçant ces paroles, est d'une grande vérité. David a voulu faire évidemment ce qu'ont fait tous les Prophètes, en mettant à la tête de sa prophétie quelque chose qui en indiquât l'auteur, l'objet, le contenu. Et en cela même il a procédé comme tous les Prophètes. Car il ne faut pas croire que les titres qu'on voit au com→ mencement de leurs prophéties soient les premiers mots qui aient été écrits; au contraire, ils ne l'ont été, et n'ont pu l'être indubitablement que les derniers, après que la prophétie a été complette, puisque jusques-là ni le prophète ni aucun autre ne pouvoit savoir précisément

ce qu'elle contiendroit. C'est ainsi, et par la même raison, que tout auteur qui a du sens, ne s'occupe de sa préface, et n'arrête même définitivement le titre de son ouvrage que lorsqu'il est achevé. Disons donc egalement que les paroles de David, rapportées au second Livre des Rois, sont bien moins la conclusion que la préface du Psautier, plutôt le prologue que l'épilogue; et que, prononcées les dernières, elles sont néanmoins dans l'intention de l'auteur, et doivent être dans son ouvrage réellement les premières.

Il resteroit à examiner comment ces paroles qui font si visiblement partie du livre des Psaumes, n'y ont pas été jointes, comme le Cantique qui est aujourd'hui le Psaume 17; et pourquoi elles sont restées toujours cachées, et, pour ainsi dire, ensevelies dans un livre histori que, comme si elles appartenoient uniquement à l'histoire. Peut-être Dieu l'a-t-il permis, afin que cette grande vérité, que Jésus-Christ est l'objet des Psaumes, demeurât voilée aux yeux des Juifs, qui ne devoient pas la connoître. Mais il semble que les Chrétiens au contraire auroient dû s'empresser d'écarter le voile, en mettant les choses à leur place. Quoi qu'il en soit, l'omission étant reconnue, il étoit juste de la réparer. Je l'ai fait ; et par là je crois être entré non-seulement dans la pensée des interprètes les plus éclairés et les plus respectables, mais dans celle de l'auteur sacré lui-même.

II. Maintenant il faut approfondir ces importantes paroles, et voir ce qu'elles nous apprennent.

Voici ce que dit David, fils d'Isaï. C'est le nom du prophète, auquel il joint, selon l'usage des Hébreux, le nom de son père. Il ne rougit point de son extraction, qui n'a rien d'illustre. Il n'énonce pas sa qualité de roi et de roi d'Israël, si propre à faire impression sur le

« PoprzedniaDalej »