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dont l'abbé Lebeuf (1) a fait mention et cité le commencement d'après les manuscrits de la Sorbonne no 1249 et 1269, et que ces manuscrits attribuent à Gerbert : « Incipit liber Gileberti de Astrolabio. >> Voici ce commencement, d'après notre manuscrit; il ne diffère de celui que donne l'abbé Lebeuf que par de très-légères variantes : «Quicumque astronomicæ peritiam disciplinæ « et coelestium sphærarum geometricaliumque << mensurarum altiorem scientiam diligenti veri«tatis inquisitione altius rimari conatur, et cer«tissimas horologiorum quorumlibetve clima<< tum rationes et quælibet ad hæc pertinentia «industrius discriminare nititur, hanc vualza«< coram (2), id est planam sphæram Ptolemei seu << astrolapsum solerti indagatione perquirat. »

Tout porte à croire en effet que ce traité est de Gerbert; on y trouve une connaissance de l'astronomie et de la langue scientifique des Arabes, telle que lui seul pouvait la posséder dans ce siècle. Il y a un chapitre intitulé: «< De vocabulis <<< latinis et arabicis stellarum et formationibus « eorum, etc. » Ce traité, dans notre ms. 1095, étant de la même écriture que le fragment sur les mesures dont il est immédiatement précédé, il se pourrait bien que celui-ci fût aussi de Gerbert,

(1) Lebeuf, État des sciences en France depuis Charlemagne jusqu'au

roi Robert (Recueil de divers écrits, etc.), 1738, in-8°, tome II, p. 89.

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dont le nom se serait trouvé au commencement,

que nous n'avons plus.

5o. F° 53 r°-60 v. Commentaire anonyme, incomplet, d'une écriture de la fin du XIIe siècle, sur le Timée de Platon.

On sait que le Timée de Platon était connu par le commentaire de Chalcidius, au moins dès le viii et le ix siècle, puisqu'on le trouve dans des manuscrits qui remontent à cette époque. On sait aussi que les doctrines qui y sont exposées étaient devenues au XIIe siècle un sujet d'étude et de controverse. L'influence des théories platoniciennes est visible dans Bernard de Chartres. Voici maintenant le premier commentaire régulier sur le Timée, de la main d'un scholastique; l'auteur doit être celui de la Philosophia mundi, et de l'Imago mundi, attribuées à Honoré d'Autun, et qui pourraient bien être de Guillaume de Conches; car il y a une analogie frappante entre la Philosophia mundi et le de Elementis philosophia; Bedæ, opp. 11, 11, p. 312. Non-seulement dans le premier livre de l'Imago mundi (c. LXXXI et LXXXIII), Honoré ou Guillaume s'occupe de l'explication des fameux nombres du Timée, mais dans le premier livre de la Philosophia mundi (1. I, c. xv), après avoir rapporté plusieurs opinions qui avaient cours de son temps sur l'âme du monde, il renvoie, pour l'explication de la doctrine platonicienne sur ce point, à

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des gloses qu'il aurait écrites sur Platon: «Hanc << dicit Plato ex dividua et individua substantia « esse excogitatam et ex eadem natura et diversa: «< cujus expositionem si quis quærat, in glosulis «<< nostris super Platonem inveniat. » Il serait donc possible que le commentaire contenu dans le manuscrit de Saint-Germain, 1195, fût celui qui est ici désigné. En effet, l'auteur (fo 60 vo, c. 1) nous apprend qu'il avait composé sur la physique un livre, qu'il appelle Nostra philosophia, et où il avait démontré qu'il ne peut y avoir de corps situés dans une région supérieure à celle du feu. « Nullum ergo naturali aspiratione superius debet «< esse igne. Quod enim dicunt aquas congelatas « esse ibi, ita absurdum quod illud dedignamur « refellere. In nostra philosophia satis idem dixi«< mus. » Or, nous retrouvons cette idée en plusieurs endroits de la Philosophia mundi (1. III, c. V, VI, etc.). Enfin les auteurs dont il est fait mention dans le commentaire que nous avons sous les yeux sont précisément les mêmes que cite ordinairement l'auteur de la Philosophia mundi et du de Affectibus solis : ce sont Boëce, Macrobe et Constantin l'Africain.

Nous donnerons tout à l'heure un extrait de cet ouvrage; mais continuons la description du manuscrit.

6o. F° 61 r°-68 v°. Commentaire anonyme incomplet sur le traité de Priscien, De la construc

«

tion : << Grammaticalia super Priscianum de con<< structione. >> Ce titre est d'une écriture beaucoup plus récente que celle du corps du traité, laquelle paraît être du xır° siècle.

7o. Abrégé en vers, précédé d'une préface, de l'Introduction de Porphyre et des Catégories : écriture du xe au XIe siècle.

La préface est adressée à un évêque nommé Bennon, que l'auteur traite comme un personnage éminent, amateur de l'étude des lettres, et qui avait dû subir un exil dont il était revenu. Est-ce Bennon, évêque de Meissen, qui joua un si grand rôle dans les querelles de l'empereur Henri IV, et qui mourut en 1107, âgé de près de 96 ans? Quant à l'auteur de cet opuscule, il est possible que son nom soit caché dans le signe figuré au

dessus de la ligne où se trouve le nom de Bennon, Bennoni. Faut-il lire Yvo ou Odo? Rien n'est moins certain, et nous nous contenterons de donner cet écrit comme l'oeuvre d'un dialecticien anonyme du xe ou du xr° siècle.

Nous allons publier maintenant des extraits du commentaire sur le Timée, et l'abrégé en vers de l'introduction de Porphyre et des catégories d'Aristote, sans essayer de restituer par d'arbitraires conjectures les mots que le mauvais état du manuscrit ne nous a pas permis de déchiffrer,

COMMENTAIRE SUR LE TIMÉE.

<< Incipientibus Thimeum Platonis inquiren<< dum est quæ compositionis illius causa fuerit, «< et unde in eo agatur, et qualiter, etc., et cui parti philosophiæ subponatur, et titulus. Causa « vero compositionis hujus operis talis fuit : cum <«< inter omnes recte philosophantes justitiam in <«< conservatione reipublicæ principatum obtinere <«< certum sit, circa illius inquisitionem maxima «< fuit eorum intentio. Quorum Thrasymachus « orator sic ipsam definivit : Justitia est quæ

plurimum prodest ei (supplevimus ei) qui plu<< rimum potest, illud attendens quod propter «< conservationem justitiæ ad illum qui plurimum << potest gubernandæ reipublicæ transferuntur. « Cujus definitione relata in scholis, Socrates ait : << non; imo justitia est quæ plurimum prodest ei

qui minimum potest. Qui enim plurimum po<< test, se et sua sine omni justitia conservat; << sed qui minimum, minime. Et quia tam per«fectam de ea dederat sententiam, rogaverunt « eum sui discipuli ut de illa tractatum compo«< neret. Quorum satisfaciens voluntati, de parte <«< ipsius justitiæ, id est de positiva justitia trac<< tavit. Justitia enim alia positiva, alia naturalis. << Et est positiva, quæ ab hominibus inventa, ut <<< suspensio latronis, naturalis vero quæ non est « ab homine inventa, ut parentum dilectio, et

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