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un de ses fils que de les perdre l'un et l'autre. Le poëme se termine ainsi :

Res ubi facta fuit et disceptatio talis,
Diffinivit eam sententia judicialis.

Le De gemellis est suivi d'un troisième poëme intitulé: De quodam qui pro paupertate se suspendit. L'Histoire littéraire en fait mention sous le titre De paupere ingrato. Il commence ainsi :

Mæsta parens miseræ paupertas anxietatis

Afflictis satis est dura

superque nimis.

Il est composé de quatorze distiques rimés. C'est l'histoire d'un homme que la misère détermine à se pendre, et qu'un soldat sauve de la mort et nourrit pendant onze mois. Puis il l'abandonne, croyant avoir assez fait pour lui. Le pauvre lui intente un procès, soutenant qu'il fallait ou le laisser mourir ou continuer de lui fournir les moyens de vivre. Ici encore nous ne savons pas ce que décident les juges; le dernier vers est celui-ci :

Res hæc judicibus discutienda datur.

Enfin notre manuscrit se termine par deux petites pièces, l'une de sept vers, la seconde de huit, la première en hexamètres, la seconde en distiques rimés. Il n'en est fait aucune mention dans l'Histoire littéraire.

Le premier de ces petits poëmes est intitulé De forma vivendi. Nous allons le transcrire.

Formula vivendi præsto est tibi: pauca loquaris,

Plurima fac; sit utrisque comes modus, utile, pulchrum.
Sobrius a mensis, a lecto surge pudicus.

Obsequiis instes; ea pro te præmia poscant
Ut decet et prodest. Et amabis et oderis idem.
Stans casum metuas, speres prostratus et illum.
Quem colis in titulis, miserum abjectumque tuere.

Ces vers pourraient bien avoir fait partie du Liber dictaminum dont il est fait mention dans un ancien catalogue de la bibliothèque de SaintBenoît de Burn en Bavière (Pez, Anecdot. III, pag. 3, pag. 62), et auquel les auteurs de l'Histoire littéraire (pag. 274) inclinent à rapporter ces trois vers cités par Jean de Salisbury:

Mens humilis, studium quærendi, vita quieta,
Scrutinium tacitum, paupertas, terra aliena,
Hæc reserare solent multis obscura legendo.

Les quatre distiques qui suivent le De forma vivendi ne portent pas de titre, et commencent

par

Esse quidem dicam rem prosperitatis amorem.

Le sens en est que les dangers qui accompagnent les aventures amoureuses en empoisonnent les plaisirs. Cette pièce est de tout point indigne de Bernard de Chartres, et il nous semble trèsdouteux qu'il en soit l'auteur.

Le Megacosmus et le Microcosmus se trouvent

aussi dans les manuscrits de la Bibliothèque royale cotés 6752 A, 7994, 8808 A, 8320, 8751 C.

Dans le manuscrit 8751 C, du XIIe siècle, le Megacosmus porte le titre de Cosmographia: Incipit cosmographia magistri Bernardi Syl«< vestris, seu mundi descriptio. » Il se termine par explicit megacosmus.

Dans le manuscrit 6752 A, il est intitulé Cosmographus : «< Incipit cosmographus Bernardi Sylvestris. >>

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Dans deux manuscrits, l'un du XIIe siècle (8808 A), l'autre du x111° (7994), les deux mots grecs qui forment les titres des deux poëmes sont suivis d'une explication de leur signification: Megacosmus, id est major mundus; Microcosmus, id est minor mundus.

Dans les deux manuscrits 6752 A et 8808 A, l'épître dédicatoire adressée à Thierri (Terricus) est placée à la suite des poëmes.

Dans les manuscrits 6752 A, 8808 A, et 7994 se trouve, soit en tête, soit à la suite des poëmes, un sommaire en prose des matières qui y sont traitées. Dans le manuscrit 8808 A ce sommaire a été ajouté par une main plus récente de près de deux siècles que celle qui a copié les deux poëmes.

Dans le manuscrit 8320, du XIIIe siècle, le Microcosmus est incomplet : il en manque plusieurs feuillets, vers la fin.

Dans le manuscrit 8751 C, il est suivi du Formula vitæ honesta qui a été imprimé parmi les oeuvres de saint Bernard.

Nous n'avons trouvé dans tous ces manuscrits aucun des petits poëmes qui suivent le Microcosmus dans le manuscrit 6415.

COMMENTAIRE DE BERNARD DE CHARTRES SUR LES SIX
PREMIERS LIVRES DE L'Énéide.

Dans le manuscrit du fonds de Sorbonne, 526 A, autrefois R, 580 C, in-fol., de plusieurs écritures, toutes du xve siècle, parmi un grand nombre d'ouvrages de différents auteurs et sur différents sujets, se trouve, au feuillet 38 r°, et à la suite d'un traité de mythologie par lequel commence le volume (Poetria magistri Alberici), un fragment d'un commentaire de Bernard de Chartres, sur l'Énéide, qui comprend vingtquatre feuillets et demi.

Il n'est fait aucune mention de cet ouvrage dans l'Histoire littéraire de France, et aucun auteur que nous sachions n'en a parlé. Il n'est donc pas sans intérêt de le faire connaître par quelques extraits. En voici le prologue :

<< Incipit commentum Bernardi Silvestris su<< per sex libros Æneidos Virgilii.

«< Geminæ doctrinæ observationem perpendi«<mus in sola Æneide Maronem habuisse, teste << namque Macrobio qui et veritatem philosophiæ

"

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docuit, et figmentum poeticum non præter«< misit. Si quis vero Æneida legere studuerit ita « ut ejusdem voluminis lex deposcit, hæc in primis oportet unde agat et qualiter et cur de«< monstrare, et geminam observationem in his << præmonstrandam non relinquere. Quoniam <«< autem in hoc opere et poeta et philosophus perhibetur esse Virgilius, primo poetæ inten<< tionem et modum agendi et cur agat breviter « exponemus. Intendit itaque casus Æneæ alio« rumque Trojanorum pariter exulantium labo«< res evolvere. Itaque hoc non secundum histo«<riæ veritatem quam Phrygius Dares descripsit, «< sed utique ut Augusti gratiam lucretur, Æneæ <«< facta figmentis extollit. Scribit autem Virgilius, << latinorum poetarum maximus, imitando Ho<< merum, græcorum poetarum maximum. Quem«< admodum namque ille in Iliade trojanum exi« tum, in Odyssa vero Ulixis exilium enarrat, ita «<et iste in secundo libro breviter enarrat Trojæ «< subversionem, in cæteris autem Æneæ labo<< rem. Notandum est quidem in hoc loco gemi« num esse narrationis ordinem, naturalem et << artificialem. Naturalis est quando narratio se«< cundum rerum et temporum seriem describi« tur, quod fit dum ordine quo gesta est enar« ratur, dumque quid tempore primo, quid se«< cundo, quid ultimo gestum sit distinguitur. « Hunc ordinem habuerunt Lucanus et Statius.

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