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à leur témoignage, en même temps qu'il fait éclater plus visiblement l'action divine dans la conversion du monde opérée par leur prédication (1).

7. Passant ensuite du point de vue apologétique au point de vue polémique, ils disent que le paganisme est l'œuvre du démon (2), qu'il est plein d'absurdités et de contradictions (3), que ses dieux et ses cérémonies sont également entachés d'immoralité (4). Ils reprochent aux sages du paganisme leur ignorance (5), leur orgueil, leurs mauvaises mœurs (6), leurs contradictions entre eux et avec eux-mêmes (7), ils les accusent de corrompre la vérité (8), et de faire en général trafic de leur sagesse (9). La philoso

(1) Orig. Cels. 111, 39.

(2) Athenag. leg. vi. xxvi.

Orig. adv. Cels. 111, 29.

-

Theoph. Autolyc. 11, 28.

(3) Justin, Coh. 11. - Theoph. Autolyc. 11, 15.- Athenag. leg. vi. xv. XIV. XXIV sq. Min. Fel. Oct. XXVII. - Arnob.

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Clem. Coh.

(4) Athenag. leg. xxxii.

or. 11.

gent. I. iv.

11,

Clem. Coh. III. —

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Aug. Civ. Dei 11, 4 sq. vII, 21. 26 etc.

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(5) Justin Tryph. 111. Coh. XI. XXXVI. Theoph. Autolyc.

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Aug. Civ. Dei x111, 17.

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--

(6) (Pseudo-) Clem. Recogn. 1, 9.- Aug. Civ. Dei 11, 7. (7) Justin. Apol. 1, 4. 11, 10. 13. Cohort. III-VII. Hermias Irrisio gentil, philos. 1. II. III sq.

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phie païenne a proprement pour auteur le démon (1), comme les dieux des païens ne sont eux-mêmes que les démons (2); ce qui s'y trouve de vrai vient du Verbe (3), que le christianisme nous fait connaître dans toute sa plénitude (4); et à ce titre, ce qu'il y a de vrai dans la sagesse païenne, appartient au christianisme (5).

8. La différence du christianisme et du judaïsine (6) et le rapport de supériorité du premier sur le second (7) sont reconnus par les anciens aussi clairement qu'ils reconnaissent et établissent d'autre part le rapport de dépendance (8) qui unit les deux Testaments; en sorte qu'ils présentent l'Ancien Testament comme étant, relativement au Nouveau, non pas une œuvre

(1) Hermias Irrisio gent. philos. 1.-Theoph, Autolyc. 11, 8. (2) Aug. Civ. Dei iv. 27. vII, 33.

(3) Justin. Apol. 11, 10. 13.

(4) Justin. Apol. 11, 8. 13. (5) Justin. Apol. 11, 13.

(6) Ignat. Ατοπόν ἐστι Χριστὸν Ἰησοῦν καλεῖν, καὶ ἰουδαίζειν· ὁ γὰρ χριστιανισμὸς οὐκ εἰς ἰουδαϊσμὸν ἐπίστευσεν, ἀλλὰ ἰουδαϊσμὸς εἰς χριστιανισμὸν, ὡς πᾶσα γλῶσσα πιστεύσασα εἰς Θεὸν συνήχθη. Magn. x. Eusèbe développe long uement cette différence,

Dem. Evang. 1, 6.

(7) Iren. Libertatis Novum Testamentum dabant (Apostoli) his qui nove in Deum per Spiritum sanctum credebant. 111, 12. 1. 12. Lex libertatis iv, 34. n. 1, 3. 4. ·

Eus. Dem. Evang. 1, 6.

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- Tert. Marc. v, 4.

(8) Barn. Epl. u. x11. Iren. Nos et causam differentiæ Testamentorum et rursum unitatem et consonantiam ipsorum referemus. 111, 12. l. 12. — Tert. Et tamen sic concedimus separationem istam per reformationem, per amplitudinem,

d'opposition (1), mais un commencement et une préparation qui mènent à un complet développement. L'alliance nouvelle n'est donc autre chose que l'alliance ancienne dans son progrès, dans son pur idéal, dans sa dernière consommation (2). On voit au contraire chez les Ébionites, et au moyen âge chez les Passagiens (3), se reproduire l'idée qui confond et met au même rang l'Ancien Testament et le Nouveau (4); comme aussi celle qui nie, par un excès opposé, toute dépendance de l'un avec l'autre. Ce dernier point de vue est celui des Gnostiques (5), des Manichéens (6) et de leurs adhérents au moyen åge, celui de Kant et de Schleiermacher dans les temps modernes.

per profectum, sicut fructus separatur a semine, quum sit fructus ex semine, sic et evangelium separatur a lege, dum provehitur ex lege, aliud ab illa, sed non alienum, diversum, sed non contrarium. Marc. IV, 11.

(1) Eus. Dem. Evang. 1, 5. 6. 7. (2) Tert. Marc. IV, 1. 21. V, 2. Iren. iv, 34. n. 2. (3) « Passagiens, nom qui signifie tout saints. C'est le nom que quelques auteurs ont donné à certains hérétiques qui parurent dans la Lombardie au x siècle; ils furent condamnés avec les Vaudois dans le concile de Véroné, sous le pape Lucius III, l'an 1184. Ils pratiquaient la circoncision, et soutenaient la nécessité des rites judaïques, à l'exception des sacrifices; c'est pourquoi on leur donne aussi le nom de circoncis. Ils niaient le mystère de la sainte Trinité, et prétendaient que Jésus-Christ était une pure créature. » Bergier Dict. de théol.

(4) Bonaccurs. Vit. hæretic. in d'Achery Spicil. T. 1, p. 211. ed. de La Barre.

(5) Iren. 111, 12. n. 12. Tert, adv. Marcion.

(6) Aug. c. Faust. XII, 14. Civ. Dei xv, 26.

9. Toute l'antiquité admet comme un dogme constant l'unité du christianisme, entendant par là qu'il constitue un tout unique et complet, formé, sans retranchement (1) ni addition (2), de tout ce que Jésus-Christ a enseigné ou prescrit d'enseigner.

10. En opposition avec ce point de vue (3), Marc, disciple de Valentin, et les Montanistes, admirent une certaine perfectibilité du christianisme par de nonvelles révélations, bornant toutefois cette perfectibilité à l'élément moral qui devait recevoir du SaintEsprit son achèvement essentiel (4), en même temps que les mystères chrétiens recevraient une confirmation plus expresse et un développement plus profond (Tert. Prax. c. VIII. xx). Les Manichéens (5), les Messaliens (6), les Anabaptistes, les Swedenborgiens et les Quakers ont admis cette idée de perfectibilité dans un sens plus absolu, et l'ont entendue d'une révélation nouvelle.

(1) Nusquam christianus aliud est : unum evangelium, et idem Jesus: negaturus omnem negatorem et confessurus omnem confessorem Dei. Tert. Cor. XII. Præsc. vi. Ambr. in Luc. 1. vi. n. 101. Cassian. Incarn. vi, 17. (2) Iren. iv, 26. n. 2.

(3) Iren. 1, 14. n. 1.

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Mar. Vict. in Eph. 11, 5.

(4) Tert. Vel. virg. 1. Monog. 1-111. Pudic. x. — Theod. Hæret. Fab. 111, 2. Le montanisme s'appelait en ce sens véα προφητεία. -Serapion (Antioch.) Epl. ad Caricum et Ponticum, ap. Eus. V, 19.

(5) Felix. Disput. cum. Aug. 1, 9.

1. 6.

(6) Theod. Hist. Eccl. iv, 11.

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Aug. Faust. XXXII,

Joan. Dam. de Hæres. Ce

pendant il n'est point question de révélation dans ce que rap

portent d'eux Epiphan. Hæres. LXXX.

Aug. Hæres. LVII.

D'autres, se plaçant à un point de vue tout opposé, ont enseigné un perfectionnement du christianisme, non par voie d'addition ou d'achèvement, mais par voie d'élimination de ce qui leur semblait purement local ou temporaire. Leur point de départ a été la supposition que Jésus-Christ, dans son enseignement et dans son langage, s'était accommodé aux préjugés des juifs, et ses apôtres, après lui, aux erreurs des juifs et des païens; en sorte qu'il aurait été réservé aux siècles postérieurs de purger le christianisme de ces éléments étrangers, surtout des éléments judaïques, et d'affranchir l'idée éternelle, qui en est le fond, des enveloppes temporaires qui l'ont d'abord défigurée; telle a été, dans les temps anciens, l'opinion des Gnostiques (1), et dans les temps modernes, celle de Semler (2), entre autres.

Saint Irénée oppose au système d'accommodation des Gnostiques, cette raison péremptoire que le Christ se serait donc manifesté en vain, puisque la vérité ne se trouverait nulle part, et qu'elle resterait inaccessible à tous (111, 12. n. 6); il ajoute que les apôtres, loin de s'accommoder aux préjugés des juifs et des païens, les ont au contraire heurtés de

(1) Quemadmodum dicunt hi, qui sunt vanissimi sophistæ, quoniam Apostoli cum hypocrisi fecerunt doctrinam suam secundum audientium capacitatem et responsiones secundum interrogantium suspiciones, cæcis cæca confabulantes secundum cæcitatem ipsorum. Iren. 11, 5. n. 1 sq. Cfr.

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(2) Semler. De discrimine notionum vulgarium et christianarum in N. T. observando. Hal. 1777. De discrimine inter σαρκικούς et πνευματικούς. Ibid. 1978.

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