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désigne par les différents noms de péché, de chair, de concupiscence, de loi des membres, de vieil homme, d'homme extérieur, et qui devient en chacun de nous la source tristement féconde des péchés actuels. ]

Tous les docteurs de l'antiquité reconnaissent de la façon la plus explicite, d'après les expressions formelles de l'Ecriture Sainte (1), une différence de gravité dans les péchés actuels, peccata actualia, comme les appelle déjà Cassien (Coll. xi, 7). Origène parle de petits péchés (2) et de grands péchés, comme il parle de petits et de grands commandements (3); il distingue les fautes mortelles, qui ne peuvent jamais être remises, les fautes graves qui ne sont remises que rarement ou qu'une seule fois, et les fautes ordinaires, qui peuvent être souvent remises (in Lev. Hom. xv, n. 29). Tertullien parle dans le même sens des péchés ordinaires, dans lesquels nous tombons tous journellement (4), et qu'il

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(1) Matth. v, 22. VII, 3. 5. XI, 24. XII, 31. 32. Joan. XIX, 11. I Joan. 1, 8-10. iv, 16. 17. -1 Cor. v, 1. — Gal. V, 19-21. 1 Tim. v, 8.

(2) Neque de peccato parvo negligas, quoniam ex uno peccato generatur et aliud. In Num. Hom. XXIII. n. 7. Beatus est igitur, primum qui non peccat, secundo, ut in collectione aliquis saltem tenue peccatum habeat. Et inter ipsa quoque tenuia atque subtilia est diversitas peccatorum. In

Luc. Hom. xxxv.

(3) Ad comparationem mandatorum alia sunt minima. In Matth. Comm. Ser. n. 2.

(4) Et hic enim illam (distinctionem peccatorum) Joannes commendavit (1 Joan. 11, 1), quod sint quædam delicta quotidianæ incursionis, quibus omnes sumus objecti. Cui enim non accidit, aut irasci inique, et ultra solis occasum; aut et

trouve désignés dans saint Jean (1 Epist. 11, 1); on sait assez, d'ailleurs, qu'il en vint à regarder certains péchés comme pouvant être remis par l'Église, et d'autres, au contraire, comme irrémissibles, et que ce fut ainsi qu'il devint montaniste. Saint Cyprien distingue aussi les fautes journalières et les péchés graves. Saint Ambroise déclare les péchés de l'esprit plus graves que ceux de la chair (Apol. David. 1, 9, n. 49; 13, n. 62). Saint Augustin divise les péchés en péchés très-graves, qui exigent une pénitence rigoureuse, en péchés moins graves, qui n'entraînent point l'excommunication, et en péchés purement véniels (de fid. et opp. c. xxvi). Saint Jérôme (1) soutient, ex professo, la distinction des péchés, contre Jovinien, qui, à l'exemple des anciens stoïciens (2), prétendait que toutes les fautes, aussi bien que toutes les bonnes actions, sont égales. Au moyen âge, les Cathares (3) enseignèrent aussi l'égalité de tous les

manum immittere, aut facile maledicere, aut temere jurare, aut fidem pacti destruere; aut verecundia, aut necessitate mentiri? In negotiis, in officiis, in quæstu, in victu, in visu, in auditu, quanta tentamur, ut si nulla sit venia istorum, nemini salus competat! Pudic. c. xix.

(1) Sunt peccata levia, sunt gravia. Aliud est decem millia talenta debere, aliud quadrantem. Et de otioso quidem verbo, et adulterio rei tenebimur; sed non est idem suffundi, et torqueri; erubescere, et longo tempore cruciari. Adv. Jovin. 1. 11, n. 30. T. IV. P. 11. p. 222. ed. Martian.

(2) Diog. Laert, vII, 1. n. 64.- Stob. Eclog. 11, 7. T. II. P. 1. p. 219. ed. Heeren. Hier. In hoc enim delirant Stoici, paria contendentes esse peccata. Dial. adv. Pelag. 1. 1. T. IV. P. 11. p. 496. ed. Mart.

(3) Moneta adv. Cathar. IV, 12. § 1 sq.

péchés; les Luthériens et les Calvinistes ont reproduit cette doctrine; toutefois, la première confession helvétique reconnaît entre les péchés une différence de gravité (c. vin).

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1. Dogme de la Providence.

SOMMAIRE.

- 2. Preuves de la Providence. - 3. Universalité de la Providence. - 4. Action divine conservatrice. 5. Gouvernement du monde par la Providence.

1. Les anciens définissent la Providence, le soin que Dieu prend de tout ce qui est (1).

Le dogme de la Providence forma de tout temps un article capital dans la croyance chrétienne, qui dut le proclamer et le maintenir contre le paganisme, et particulièrement contre l'Aristotélisme (2), l'Épicuréisme (3) et le Stoïcisme (4), et aussi contre le Gnosticisme et le Manichéisme. Tous les Pères (5)

(1) Nemes. Πρόνοιά ἐστιν ἐκ Θεοῦ εἰς τὰ ὄντα γινομένη ἐπιμéλɛta. Nat. hom. c. XLIII. ap. Galland. T. vii. p. 419. C'est aussi la définition de Joan. Dam. Orth, fid. 11, 29. (2) Orig. in Ps. xxxv, 6. Theod. Provid.

(3) Lucret. Rer. Nat. v, 196 sq.

Nat. 11, 7. Lucian. passim.

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(4) Cfr. Marc. Aur. de se ipso. VII, 7.

(5) Iren. Providentiam autem Deus habet omnium..... Necesse est igitur ea, quæ providentur et gubernantur, cognoscere suum directorem. 111, 25. n. 1. Athen. Καὶ μὴν οὐδὲν, εἰ μὴ προνοεί, πεποίηκεν. Leg. vii. — Clem. Ἡ γάρ κατὰ τὴν θείαν παράδοσιν φιλοσοφία ἵστησι τὴν πρόνοιαν καὶ βε

établissent ce dogme important, sur lequel Théodoret a même écrit un traité spécial (Lib. de Provid.) contre Diagoras de Melos.

2. C'est dans le dogme de la création que les Pères trouvent la preuve de celui de la Providence. Dieu prend soin de tout, parce qu'il n'y a rien qui ne soit son œuvre (1); puis, on ne saurait indiquer un motif pour lequel il ne prendrait pas soin de tout ce qui est. Si Dieu, dit Nemesius, refusait de prendre soin des créatures, ce serait ou bien par paresse, et parce qu'il redouterait la fatigue attachée au gouvernement du monde, ou bien parce qu'il trouverait un tel soin indigne de sa grandeur. Or, on ne saurait dire ni l'un ni l'autre; la paresse, en effet, suppose amour du plaisir ou crainte de la peine, deux sentiments qu'on ne peut admettre en Dieu. Il ne serait pas plus raisonnable de trouver inconvenant que Dieu prenne soin de la création; car Dieu n'est pas orgueilleux, et rien n'est à ses yeux petit ou im

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6xoi. Strom. 1, 11. Orig. Usque ad consummationem sæculi ab earum provisione et dispensatione non cessat. In Num. Hom. xxiii. n. 4. Min. Fel. Quid enim potest esse tam apertum, tam confessum, tamque perspicuum, cum oculos in cœlum sustuleris, et quæ sunt infra circaque lustraveris, quam esse aliquod numen præstantissimæ mentis, quo omnis natura inspiretur, moveatur, alatur, gubernetur? Octav. XVII. Lact. Secundus vero gradus (sapientiæ) perspicere animo, quod unus sit Deus summus, cujus potestas ac providentia effecerit a principio mundum, et gubernet in posterum. Ira Dei c. 11. Eus. adv. Hierocl. de Resurr. I. 1 ( Gall. IV. p. 479 sq.).

(1) Athen. leg. vIII.

-

Nemes, Nat. hom. XLIII.

pur (Nat. hom. XLIV). L'auteur des Recognitiones attribuées à saint Clément, s'exprime ainsi sur ce sujet (vш, 10) : « S'il n'y a pas de Providence, c'est en vain « que l'âme se porte à la vertu; c'est en vain qu'elle « observe la justice, puisqu'il n'y a personne qui puisse un jour payer au juste le prix de ses mérites.» On établissait aussi le dogme de la Providence par l'ordre qui règne dans le monde sensible (1), par la loi qui domine dans la conscience (2), par le bienfait de la venue de Jésus-Christ (3), par la punition des méchants et la récompense des bons (4).

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Les Manichéens trouvaient une objection sérieuse contre la Providence dans le fait de la pluie qui tombe sur la mer et sur les rochers; Titus de Bostra leur répond que Dieu n'est point avare de la pluie; que d'ailleurs l'eau qui tombe sur les rochers alimente les sources (Manich. 1, 32); il explique aussi par le principe de la variété et des contrastes (11, 1), tout ce qui leur semblait être un désordre dans la nature. Relativement au mal commis par les hommes, Clément d'Alexandrie (5) et saint Augus-.

(1) Min, Fel. Oct. xvII. — Tit. Bostr. adv. Manich. 11, 11. - Chrys, ad eos qui scandalizati sunt. 1, 5. 7. (2) Chrys. ad eos qui scandal. 1, 8.

(3) Chrys. ad eos qui scandal. 1, 8. (4) Chrys, in Ps. ix. n. 4.

(5) Clem. Μέγιστον γοῦν τῆς θείας προνοίας, τὸ μὴ ἐάσαι τὴν ἐξ ἀποστάσεως ἑκουσίου φυεῖσαν κακίαν, ἄχρηστον καὶ ἀνωφελῆ μένειν, μηδὲ μὴν κατὰ πάντα βλαβερὰν αὐτὴν γενέσθαι· τῆς γὰρ θείας σοφίας, καὶ ἀρετῆς, καὶ δυνάμεως ἔργον ἐστιν, οὐ μόνον τὸ ἀγαθοποιεῖν· φύσις γὰρ, ὡς εἰπεῖν, αὐτὴ τοῦ Θεοῦ, ὡς τοῦ πυρὸς τὸ θερμαίνειν, καὶ τοῦ φωτὸς τὸ φωτίζειν· ἀλλὰ κἀκεῖνο μάλιστα,

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