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donné de les voir, de nous entretenir avec

eux.

LE D. Toutes ces explications de l'invocation du culte des reliques et des images des saints me rendent encore plus incompréhensible la conduite des protestants. Comment ont-ils attaqué de préférence un culte si conforme à la nature, au caractère du christianisme, et d'ailleurs établi sur des autorités si imposantes, si certaines?

LE TH. C'est une tactique habile de la part des chefs de la réforme. S'ils s'étaient bornés à nier comme les Jansénistes, des points de doctrine sans lien sensible avec des pratiques extérieures, probablement ils ne seraient jamais parvenus à établir la séparation qu'ils désiraient; du moins n'auraient-ils pu lui assurer une longue durée. Aussi voyez leur systême de destruction, ils n'ont presque rien conservé de nos sacrements, de nos cérémonies, de nos pratiques extérieures. Le culte des saints, par là même qu'il était si répandu, si populaire, et manifesté dans la vénération des reliques et des images, devait avoir une préférence dans leurs projets de réforme. Attaquons ce culte, se seront-ils dit, crions à l'idolâtrie, faisons profaner, détruire les reliques et les images; et ainsi le schisme sera consommé, la séparation sensible, évidente et durable. On ne relèvera pas de longtemps pour l'honorer de nouveau ce qu'on aura brisé, foulé aux pieds comme des objets et des instruments abominables de superstition. Si cette opposition au culte des saints

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et des images n'est pas entrée d'abord dans le plan de ces hérésiarques, elle devait être amenée par la nature même du protestantisme. Dans les autres hérésies, comme chez les Nestoriens, les Euthichiens, etc., l'erreur a un principe, une limite qui n'est pas dépassée; tandis que chez les auteurs de la réforme, c'est une opposition haineuse et arbitraire à l'Eglise catholique-romaine, que chacun poursuivra selon sa mauvaise volonté, ses caprices et ses passions.

TRENTE-DEUXIÈME ENTRETIEN.

LE VOEU.

LE D. Je regrette pour vous que vous ayez mis tant de complaisance à traiter si longuement la question du culte des saints. Celle qui suit ne vous donnerá pas autant de peine, je l'espère : il s'agit du vou, si je me souviens bien de l'ordre indiqué par vous il y a peu de jours. LE TH. Oui, cette question sera moins longue à développer que la précédente; aussi puis-je espérer que nous examinerons dans ce même entretien ce qui concerne les voeux et le jurement. Commençons par nous bien fixer sur la nature du voeu. Les théologiens le définissent la promesse d'un bien notable faite à Dieu avec délibération. Carse proposant par cet acte de devenir plus agréable au Seigneur, on doit s'engager à une chose qui ait un caractère marqué de bonté morale, et qui ne soit pas incompatible avec un plus grand bien, de sorte qu'une promesse en opposition aux conseils évangéliques ne pourrait être, généralement parlant, la matière d'un vou; ce qui

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arriverait, par exemple, si un jeune homme dans des circonstances ordinaires, voulait promettre à Dieu de ne jamais entrer dans les ordres sacrés, ou dans l'état religieux.

Le vœu appartenant au culte de latrie ne peut être offert qu'à Dieu, et ainsi toute promesse faite à la sainte Vierge ou à un saint ne sera jamais un vœu proprement dit, si on n'a pas l'intention d'en contracter l'engagement avec Dieu. Le vœu doit être fait avec une délibération au moins suffisante pour un péché mortel; l'engagement ne peut se former qu'à cette condition. Le vou s'appelle solennel, si l'Eglise le reçoit avec ce caractère suivant les règles qu'elle a déterminées. Dans les autres circonstances on le nomme simple. Les sociétés où se font les voeux solonnels sont dites approuvées par l'Eglise; les autres le sont aussi par les évêques, et quelquefois par le souverain pontife. Cependant les premières ont une approbation particulière réservée au pape, et l'on s'y consacre à Dieu complètement et pour toujours. Le vœu est personnel s'il ne peut être accompli que par le fidèle qui l'a fait; comme le vœu d'entrer en religion. On l'appelle réel lorsque la matière est hors de nous, par exemple une somme d'argent. Il arrivera pour ce dernier que les héritiers sont tenus à l'observer après la mort du testateur. Il est mixte s'il participe des deux. Le vou sera encore ou temporel, ou perpétuel, et conditionnel, ou absolu.

Après ces divisions que j'ai abrégées à dessein, cherchons si le vœu est permis et agréable à Dieu. Il est écrit dans le Lévitique qu'on pouvait se vouer au service du Seigneur dans son tabernacle, qu'un père y pourra consacrer un esclave ou quelqu'un de ses enfants, de là appelés Nathinéens, qui signifie donné à Dieu. Et s'ils n'accomplissaient pas ce voeu, ils devaient le racheter aux conditions déterminées par la loi (27). Voyez dans les Nombres (6) ce qui est marqué du Nazaréat, des consécrations à Dieu : on appelait Sanctus Domino, consacré au Seigneur, celui qui était engagé par ce vou. Samuel, etc., vous montre des exemples remarquables de cette consécration. Voulez-vous d'autres citations puisées dans l'Ecriture? Lisez dans la Genèse le vœu que Jacob fait à Dieu de la dime de tous les biens qu'il acquerrait (28). Vous y trouverez aussi qu'il a été agréé par le Seigneur (31). Suivant le premier livre des Paralipomènes (29), David consacra de grandes sommes pour le temple que son fils devait construire, et à son exemple les chefs de famille prirent l'engagement de contribuer à cette entreprise religieuse. Dieu approuvait tellement les voeux qu'il en prescrivait l'accomplissement avec rigueur. Si vous avez fait un vou, est-il dit dans le Deuteronome (23), ne mettez pas de retard à l'accomplir; ce qui vous serait imputé comme péché. Et dans l'Ecclésiaste : Ne tardez pas de rendre à Dieu ce que vous lui avez voué; car une promesse infidèle lui déplaît (5). Il y a péché mortel dans la viola

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