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John of Matha

conteste

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pas leur caractère, dont ils continuent le plus souvent de remplir les fonctions saintes, sans qu'on juge nécessaire de leur réitérer ni le baptême, ni l'ordination.

tême

Résumons nos recherches sur cet effet des sacrements, en ces paroles du catéchisme du concile de Trente, qui l'expriment avec tant de clarté: L'autre effet principal des sacrements, qui, a vérité, n'est pas commun à tous, mais qui est propre à ces trois seulement au baptême, à la confirmation et à l'ordre, est le caractère qu'ils mpriment dans l'âme... l'effet de ce caractère est, l'une part, de nous rendre capables de recevoir u de faire quelque chose de saint, et de l'autre, de nous distinguer des autres hommes. Ainsi, par le caractère qui nous est imprimé par le bapnous sommes rendus capables de recevoir les autres sacrements, et nous sommes distingués des Gentils .Il en est de même du caractère de la confirmation et de celui de l'ordre; car, par le premier, non-seulement nous recevons, en qualité de soldats de Jésus-Christ, des armes et des forces pour confesser et défendre publiquement le nom de Jésus-Christ, et pour résister aux ennemis qui sont en nous, et aux esprits impurs qui sont dans l'air; mais encore nous sommes distingués des enfants nouvellement nés. Et le second, non-seulement donne le pouvoir d'administrer les sacrements à ceux qui l'ont reçu, mais les distingue encore du reste des fidèles. Il faut donc croire, comme une vérité cons

tante, ce que l'Eglise catholique nous enseigne, que ces trois sacrements impriment un caractère, et qu'ainsi il ne faut jamais les réitérer (1). »

(1) De Sacr. § 6.

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LE TH. Nous allons consacrer cet entretien à quelques considérations sur les ministres des sacrements, et sur les dispositions requises pour les recevoir avec fruit. Vous avez dû le remarquer, les protestants sont en opposition avec l'enseignement catholique sur le nombre et les effets des ces rites sacrés. Ici encore, les luthériens se séparent de nos doctrines, en prétendant que tout chrétien a le pouvoir de les administrer. « Car dans le Nouveau-Testament, disait Luther, il ne se fait pas de prêtre, mais on naît tel; il n'en est point d'ordonné, mais de créé. Le prêtre naît dans le baptême, d'où il suit que tous les chrétiens sont prêtres. Là où il n'y a point de prêtre, tout fidèle peut le remplacer, même une femme ou un enfant. Voilà le pouvoir radical de tous, qui doit cependant être exercé dans les circonstances ordinaires par ceux-là seuls que les anciens auront légitimement appe

lés (1). » Calvin n'a pas été si généreux envers ses fidèles, et il a restreint le pouvoir de l'administration, même du baptême, aux ministres légitimes, ne permettant pas aux laïques, surtout aux femmes, de s'y ingérer, même dans un cas de nécessité (2). Ces patriarches de l'erreur sont donc loin de s'entendre sur cette question importante, bien qu'ils se disent l'un et l'autre dûment et clairement inspirés par l'Esprit divin.

Ces sentiments si opposés ne s'accordent pas non plus avec la doctrine de l'Eglise. Est-il vrai d'abord que tout chrétien ait le pouvoir d'administrer les sacrements? Peu de mots suffiront pour justifier une réponse négative, en attendant que nous démontrions dans l'entretien sur l'ordre que le sacerdoce est particulier à ceux qui le reçoivent par une ordination légitime. A qui le Seigneur. a-t-il adressé ces paroles relatives à l'eucharistie: Faites ceci en mémoire de moi? A qui a-t-il dit : Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez? N'est-ce pas aux apôtres, et dans leurs personnes, à leurs successeurs? Tout se résume donc à cette question de fait : Quels sont les successeurs des apôtres dans l'administration des sacrements? Ici les docteurs de l'Eglise, la pratique de tous les siècles nous répondent et nous apprennent unanimement qu'on ne reconnaît cette succession que dans les évêques et les prêtres qu'ils

(1) Lib. ad Prag. (2) Antid. C. Trid.

ont institués. On ne peut assigner une époque où les fidèles, même dans les circonstances les plus extraordinaires, se soient ingérés dans les fonctions du sacerdoce, ou pour imposer les mains dans l'ordination, offrir le saint sacrifice, ou pour tout autre sacrement, le baptême seul excepté. Quant à nous, catholiques, nous croyons, avec saint Paul, que Dieu a établi dans son Eglise des apôtres et des docteurs; que tout pontife est pris d'entre les hommes, non par les anciens, avec l'assentiment de la communauté, ainsi que le prétend Luther, mais par Dieu lui-même, puisque nul ne s'attribue à soi-même cet honneur; mais il faut y être appelé de Dieu, comme Aaron. Nous croyons, avec le même apôtre, que ceux-là doivent soigner le troupeau, qui ont été préposés par le Saint-Esprit pour le gouverner. Etant à Milet, il envoya à Ephèse pour faire venir les anciens de cette Eglise, et quand ils furent venus, il leur dit: prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour gouverner l'Eglise de Dieu qu'il a acquise par son sang (1). Le concile de Trente ne pouvait manquer de flétrir cette erreur si pernicieuse de Luther, en la condamnant avec sévérité; voici ses expressions : « Si quelqu'un dit que tous les chrétiens ont le pouvoir dans la parole et l'administration de tous les sacrements, qu'il soit anathême (S. 7). »

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(1) Act. 20. Voyez le Sacr. de l'Ordre.

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