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de l'avoir reçue? Ainsi, voyez Luther qui d'abord manifeste l'intention de n'admettre que le baptême comme un véritable sacrement; puis il ajoute à cette unité la cène et la pénitence; enfin il retranche ce dernier sacrement, et s'en tient au baptême et à l'eucharistie. Bientôt, quelques-uns des sectateurs de Luther trouvent qu'il est allé trop loin dans la réforme, et ils veulent avoir trois sacrements, le baptême, la cène et la pénitence. Zuingle renonce à la pénitence, et lui substitue le mariage. Calvin ne veut ni de l'un ni de l'autre, et revient au baptême et à la cène, encore toute différente de celle de Luther.

Les divisions des maîtres devaient en amener de nouvelles parmi les disciples; aussi en voit-on un grand nombre ajouter aux trois sacrements de la confession d'Augsbourg, les uns l'ordination, et les autres le mariage, qu'ils placent sur la ligne sacrée des trois premiers. En 1548, plusieurs de leurs théologiens manifestèrent la volonté de revenir à la doctrine primitive des sept sacrements; c'était trop tard, l'édifice renversé ne pouvait être relevé de ses ruines. Ils ne recueillirent de leur zèle timide qu'un surnom injurieux. Aujourd'hui on voit les partisans de l'ancienne doctrine en accord sur le baptême et la cène ; mais ils ont à subir les contradictions et l'audace logique des nouveaux venus, qui détruisent à l'envi et les sacrements et les autres dogmes fondamentaux de leurs prédécesseurs.

LE D. Voudriez-vous me faire connaître où l'Eglise catholique puise les preuves de sa croyance concernant les sept sacrements qu'elle admet? Est-ce surtout dans les livres saints?

LE TH. Nous pourrions nous dispenser de tout autre témoignage, en constatant la croyance et l'administration universelles des sept sacrements. Pour détruire la légitimité de cette possession, on devrait nous démontrer comment et depuis quand il y a usurpation ou erreur; autrement nous avons le droit de dire avec saint Augustin: « On ne peut raisonnablement assigner que la source apostolique à ce que l'Eglise universelle admet et qu'elle a toujours admis, sans que cela ait été institué par les conciles. » Et nous ajoutons avec saint Jérôme : « Vous exigez que je vous montre où cela est écrit?... Lors même que nous ne pourrions nous appuyer sur l'autorité de l'Ecriture, le consentement de l'univers entier sur ce point suffirait pour y faire reconnaître un précepte. » Toutefois, les théologiens signalent quelques-unes des sources sacrées où l'Eglise a pu puiser l'enseignement des sacrements, de leur nature et de leurs effets.

Pour le baptême, vous avez ces paroles du Sauveur à ses apôtres: Allez, instruisez tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.... Quiconque croira et sera baptisé, sera sauvé (1). Concernant la confirma

(1) Matth. 28. Marc. 16.

tion, nous lisons dans les Actes : Les apôtres qui étaient à Jérusalem, ayant appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole de Dieu, leur envoyé rent Pierre et Jean, qui étant venus, firent des prières pour eux, afin qu'ils reçussent le SaintEsprit.... Alors ils leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit (8). Nous trouvons dans ces mêmes Actes un autre exemple relatif à ce sacrement: Alors Paul leur dit: Jean-Baptiste a baptisé du baptême de la pénitence......... Ce qu'ayant entendu, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus; et après que Paul leur eût impasé les mains, le Saint-Esprit descendit sur eux (19). Pour l'Eucharistie, il est écrit dans saint Mathieu: Or, pendant qu'ils soupaient, Jésus prit du pain, et l'ayant béni, il le rompit et le donna à ses disciples en disant: Prenez et mangez; ceci est mon corps. Et prenant le calice, il le leur donna en disant: Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés (26). Relativement à la pénitence, voici les paroles du divin Sauveur à ses apôtres : Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le ciel (1). Recevez le Saint-Esprit, les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (2). Quant à l'extrême-onetion, vous connaissez ce célèbre

(1) Marc. 8.

(2) Joan. 20.

passage de saint Jacques : Quelqu'un parmi vous est-il malade? qu'il appelle les prêtres de l'Eglise, et qu'ils prient sur lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur, et la prière de la foi sauvera le malade; le Seigneur le soulagera; et s'il a des péchés, ils lui seront remis (5). Pour l'ordre, voyez dans les Actes ce qui est écrit de l'imposition faite aux premiers diacres: Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir fait des prières, leur imposèrent les mains (6). Et plus loin, il est fait mention de l'ordination de Paul et de Barnabé: Or, pendant qu'ils rendaient leur culte au Seigneur, et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit leur dit : Séparez-moi Paul et Barnabé.... Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains (13).... Ne négligez pas la grace qui est en vous, mandait saint Paul à Timothée, qui vous a été donnée par l'imposition des mains du prêtre (1a. 5). Enfin pour le mariage, nous pouvons citer les paroles de saint Paul aux Ephésiens: C'est pourquoi l'homme abandonnera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, ils deviendront une même chair. Ce sacrement est grand, je dis, dans le Christ et dans l'Eglise; que chacun de vous donc aime aussi. sa femme comme lui-même, et que la femme craigne son mari (5).

J

Ce coup-d'œil rapide suffit pour nous convaincre que l'Eglise, outre des traditions divine a pu trouver dans les livres saints des autorités assez claires pour déterminer l'existence et le nombre des sept sacrements. Lorsque nous au

rons à les examiner en particulier, il nous sera facile de voir que les pères en font mention à dater des premiers siècles chrétiens. Ainsi, ils nous donnent la signification des textes sacrés que nous venons de rapporter, en même temps qu'ils attestent la croyance de leur époque sur le dogme et l'administration de ces divins

sacrements.

LE D. Puisque l'institution de Jésus-Christ est essentielle pour un sacrement, je désirerais des témoignages propres à établir clairement que le Sauveur a institué tous les sacrements reconnus dans son Eglise.

LE TH. Vous ne pouvez avoir aucun doute sur l'instituttion immédiate du Sauveur pour le baptême, la pénitence et l'eucharistie; les textes sacrés que nous venons de rapporter sont précis et formels à cet égard. On avoue que, pour les quatre autres sacrements, l'Ecriture sainte ne nous

offre pas des preuves directes assez évidentes

pour affirmer, sur son autorité, qu'ils ont été institués par le divin Rédempteur. Dès-lors il devient essentiel de recourir aux traditions et aux enseignements de l'Eglise, afin d'arriver à la solution de cette difficulté que l'Ecriture seule ne peut nous expliquer assez clairement. Nous y trouvons cependant quelques expressions générales qui doivent faire attribuer au Sauveur l'institution de ces signes sacrés. Saint Paul écrivait aux Corinthiens: Que les hommes nous considèrent comme les ministres du Christ et les dispensateurs

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