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sité se joignirent des motifs de religion; dès le commencement, la fête de Pâques fut la principale des solennités chrétiennes ; les fidèles passaient la nuit du samedi au dimanche à célébrer les saints mystères et à y participer... et demeuraient assemblés jusqu'au lever du soleil, qui était l'heure de la résurrection de Jésus-Christ. Peu à peu cette manière de célébrer les veilles s'étendit aux autres fêtes des mystères, et même aux anniversaires des martyrs. On y joignit le jeûne comme à la fête de Pâques,... et telle a été aussi l'origine des offices de la nuit (1).» Ils ont été abolis, plusieurs siècles après, à l'exception de celui de Noël ; mais le jeûne des vigiles a été conservé dans l'Eglise catholique et parmi les sectes de l'Orient. Dans le droit commun on fait plus de vigiles qu'en France, où elles ont été réduites la suppression de certaines fêtes; car aujourd'hui nous n'avons de vigile avec jeûne obligé qu'aux fêtes de Noël, de Pâques, de la Pentecôte (2), de l'Assomption de la sainte Vierge et de tous les Saints. Nous conservons aussi la vigile des saints apôtres Pierre et Paul, mais transférée au samedi suivant.

par

Telles sont les époques de l'année auxquelles l'Eglise a attaché les jeûnes imposés à tous les fidèles. Il faut convenir qu'elles sont admirable

(1) Bergier

(2) Le jeâine de cette vigile n'est pas en usagé dans tous les diocèses.

ment choisies, et qu'elles se lient à des circonstances qui commandent au chrétien les bonnes oeuvres, la prière et la sainteté. Le carême qui précède l'anniversaire de la mort du Sauveur, est pour nous un temps de recueillement, de pénitence et d'expiation, qui dispose nos âmes à cette tristesse salutaire qu'inspire le souvenir dès souffrances de Jésus-Christ. A ces jours de deuil succède la résurrection glorieuse, image pour le chrétien de cette vie nouvelle qu'il doit aquérir et conserver avec le divin Rédempteur. Il est d'ailleurs appelé à la table eucharistique, où il ne peut se présenter qu'après avoir purifié son âme et orné son cœur, qui va devenir le tabernacle du Dieu vivant.

Par le jeûne des Quatre-Temps, nous offrons au Seigneur, dans chaque saison de l'année, un sacrifice d'expiation pour les fautes dont nous nous rendons coupables tous les jours. Nous sollicitons de sa bonté qu'il daigne nous accorder avec les grâces nécessaires à la vie de l'âme, le pain quotidien qui doit nourrir le corps, et nous lui exprimons les sentiments de notre profonde reconnaissance pour les bienfaits dont il nous a comblés. C'est encore à l'époque des Quatre-Temps que l'Eglise a placé l'ordination de ses ministres. Or, qui ne comprend combien les fidèles doivent s'intéresser à obtenir de Dieu des prêtres selon son cœur, et qui se consacrent avec zèle et dévouement à la sanctification des âmes dont ils vont devenir les guides et les pasteurs? C'était aussi

par la prière et le jeûne, que dès les temps apostoliques on s'associait à l'ordination des ministres de Jésus-Christ, comme nous l'attestent ces paroles des Actes: Pendant qu'ils rendaient leur culte au Seigneur et qu'ils jeûnaient, le SaintEsprit leur dit : Séparez-moi Paul et Barnabé. Alors après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains. Ayant ensuite ordonné des prêtres dans chaque Eglise avec des prières et des jeunes, ils les recommandaient au Seigneur (13, 14).

Le jeûne des Vigiles prépare l'âme à la fête du lendemain, en purifiant le cœur et en élevant l'esprit à la grandeur du mystère qui doit se célébrer, ou à l'imitation du saint dont va faire la solennité.

CINQUANTE-UNIÈME ENTRETIEN.

LES CONDITIONS REQUISES POUR ACCOMPLIR LE JEUNE ET L'ABSTINENCE.

LED. J'admire avec vous la sagesse de l'Eglise dans le précepte qu'elle fait du jeûne et dans le choix des époques où elle en a placé l'obligation. On y reconnait sa sollicitude pour la sanctification et le bonheur de ses enfants, et cette prudence surnaturelle qui lui dicte les moyens les plus propres à les y faire parvenir. Après avoir déterminé le temps de l'obligation du jeûne, il vous reste à me fixer sur la manière dont on doit l'accomplir.

LE TH. Trois conditions sont requises pour le jeûne; ne faire qu'un repas, le prendre à l'heure déterminée par le droit, et enfin s'abstenir de certains aliments: suivons cet ordre pour les examiner. Il faut donc selon la tradition et la pratique constante de l'Eglise, qu'on se borne, les jours de jeûne, à un seul repas; bientôt nous parlerons d'un adoucissement introduit depuis longtemos parmi les chrétiens; c'est une légère collation, qui ne détruit pas ce que nous disons du

seul repas permis, les jours de jeûne. D'où il résulte que, si l'on en fait un second, on viole le précepte, et on se rend coupable d'une transgression mortelle. Il ne doit pas être interrompu divisé par un intervalle trop considérable, et il faut que, d'après l'usage et l'opinion des hommes, on puisse dire que c'est le même repas.

Pendant plusieurs siècles, on ne mangeait qu'une fois, les jours de jeûne; et la collation, usitée aujourd'hui, était inconnue dans les communautés religieuses et parmi les fidèles. Les personnes consacrées à Dieu, et aussi les autres probablement, observaient le jeûne avec tant de sévérité, qu'elles ne se permettaient même pas de se désaltérer avec de l'eau. Cependant, comme plusieurs devaient éprouver un besoin réel, à cause du travail de la journée, on leur accorda la permission de boire de l'eau, et, par la suite, un peu de vin; ce qui se faisait, après une lecture commune des conférences des saints Pères, en latin Collationes d'où est venu le nom'de collation que nous donnons à ce léger repas du soir

Vers le treizième siècle, on ajouta un peu de pain, lorsque l'heure du repas fut avancée, et insensiblement on y mêla d'autres aliments. Il est difficile de préciser d'une manière absolue la nature de ces aliments. Chacun doit, en ce point, se conformer aux usages suivis dans le pays qu'il habite. Pour la quantité, elle dépend de la constitution des personnes et de leurs occupations; mais si l'on change la collation en un repas même

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