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verte sur le Calvaire, après des fouilles ordonnées par sainte Hélène, mère de l'empereur Constan tin remonte au quatrième siècle ; elle a été fixée au 3 mai par un décret d'Urbain VIII. La seconde est appelée l'Exaltation, et sert à perpétuer le culte rendu à la croix dès l'époque de Constantin, et une cérémonie auguste du septième siècle, sous l'empereur Héraclius, qui, après avoir recouvré la vraie croix enlevée par Chos→ roès, la rétablit avec pompe, et les sentiments d'une vive piété, dans le temple du Calvaire. Nous avons vu, dans l'entretien sur le culte des saints, que l'Eglise rend des honneurs particuliers à la sainteté de la vierge Marie, et à sa qualité de mère de Dieu. Aussi a-t-elle institué des fêtes, comme un témoignage de sa vénération et de sa confiance envers cette reine du ciel. Nous les exposerons selon l'ordre historique de la vie de l'auguste mère du Rédempteur. Son Immaculée Conception était célébrée dans l'Eglise de Lyon, vers le milieu du douzième siècle, et au quinzième, dans presque toutes les églises de la catholicité. Ce mystère, si glorieux à la vierge sainte, n'est pas encore défini comme article de foi, cela est vrai ; mais on peut affirmer qu'il appartient à la croyance de l'Eglise, et surtout qu'il excite chez les fidèles la plus tendre dévotion. On aime à féliciter Marie de ce privilége qui lui est plus cher, pouvonsnous dire, que celui de mère du Christ; elle a élé par cette grâce la fille toujours bien-aimée du Seigneur, et l'objet de ses divines complai

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sances. La Nativité de Marie était connue au séptième siècle, ainsi que le prouvent ces paroles d'un auteur de cette époque : « On ne célèbre dans le monde que la Nativité de Jésus-Christ, celle de la vierge Marie et du bienheureux Jean-Baptiste (B. XIV). »

On croit que sa Présentation au temple, dès ses plus tendres années, était déjà l'objet d'une fête en Orient avant le douzième siècle. Grégoire XI l'introduisit dans l'Occident, en 1374, et la plaça au 21 novembre, avec ordre de la célébrer. C'est au moins au septième siècle qu'il faut faire remonter l'établissement de l'Annonciation, mystère qui vint apprendre à Marie sa haute destinée de mère de notre Rédempteur. La Visitation, souvenir touchant de son humilité et de sa grande charité envers sa cousine, sainte Elisabeth, est connute en Occident, parmi les fidèles, depuis la fin du quatorzième siècle ; mais, avant cette époque, elle était déjà établie dans l'Eglise d'Orient. La Purification remonte au cinquième siècle, ainsi que nous l'avons dit en parlant de l'Hypante ou présentation de Jésus au temple. Elle est comme un monument de l'humble obéissance de la vierge sainte, qui imite une simple femme d'Israël, et vient accomplir la loi de la purification, ellé qui n'avait contracté aucune souillure, en mettant au monde le divin enfant. En 1443, a été établie la fête de la Compassion ou des douleurs de Marie, placée au vendredi qui suit le dimanche de la Passion. Elle offre à nos âmes le tableau des dou

leurs inexprimables que cette mère désolée dut éprouver, en assistant au supplice de son divin fils. C'est bien là que fut réalisée cette prophétie du vieillard Siméon, annoncée autrefois à Marie: Votre âme même sera percée d'un glaive. Vous connaissez le Stabat Mater dolorosa, qui résume, d'une manière si poétique et si touchante, ses tristesses et ses larmes au pied de la croix. L'Eglise couronne ces fêtes, consacrées à la mère de Dieu, par son Assomption glorieuse, célébrée dans la catholicité dès le sixième siècle. Elle a pour objet de nous rappeler le triomphe de la sainte Vierge, dans le privilége que Dieu lui a accordé de l'élever dans le ciel, à la fois avec son âme et avec son corps; de sorte que cette auguste reine des anges et des hommes n'a pas eu à attendre la fin des temps pour recevoir le complément de gloire qui ne sera donné aux justes qu'après la résurrection de la chair.

L'Eglise catholique rend aussi un culte aux anges, selon les traditions des premiers siècles chrétiens, et leur consacre certains jours de l'année, pour exciter les fidèles à les honorer de leur confiance et de leur vénération. Les deux principales fêtes de ces esprits bienheureux sont fixées au 29 septembre et au 2 octobre, en l'honneur de saint Michel archange, et des saints anges gardiens.

Nous nous souvenons aussi, dans notre piété, des saints qui jouissent au ciel de la vision intuitive et du souverain bonheur, et nous aimons à les

féliciter comme des frères qui nous sont toujours unis par les liens de la plus tendre charité. Ils s'intéressent de leur côté à notre salut, et nous aident par leur intercession à acquérir la gloire de l'éternité; et ainsi se conserve, entre les amis de Dieu et nous, cette relation précieuse, appelée dans le Symbole la Communion des Saints. L'Eglise a donc déterminé, par l'office public et des solennités, le culte qui leur serait rendu. Presque tous les jours de l'année, ses ministres célèbrent la mémoire de ces serviteurs de Dieu; mais il en est certains pour lesquels elle a institué des fêtes que les fidèles doivent aussi observer.

Saint Augustin rappelle à la piété des chrétiens la Nativité de saint Jean-Baptiste, célébrée dès les premiers siècles de l'Eglise (1). Cet illustre docteur fait aussi mention du jour consacré à saint Etienne, qui, le premier, a eu la gloire de verser son sang pour la foi, après la mort de Jésus-Christ (2). Qui ne connait la fête des apôtres saint Pierre et saint Paul? « C'est leur sang, disait encore saint Augustin, qui nous a fait ce jour que nous célébrons en leur honneur (3). » Il serait trop long de mentionner les fêtes des autres serviteurs de Dieu, et d'en signaler l'origine. Arrêtons-nous à la solennité qui leur est commune, et que nous appelons, pour ce motif, la Fête de tous les Saints. Un sou

(1) Serm. 290.

(2) Serm. 314.

(3) De Nat. Petr. et Paul.

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verain pontife, Boniface IV, en est regardé comme l'instituteur, par la consécration qu'il fit, en l'an 607, du célèbre Panthéon, à la vierge Marie, aux martyrs et à tous les saints, et où il recueillit les innombrables reliques, éparses dans tous les cimetières de Rome. Au commencement du neuvième siècle, cette solennité, dont l'anniversaire se faisait d'abord à Rome, fut adoptée en France, et se répandit bientôt dans les autres pays de la catholicité.

La tendre charité de l'Eglise ne pouvait oublier de solliciter vivement le secours des prières et des bonnes œuvres, en faveur des âmes qui souffrent dans le purgatoire. Elle a donc institué la Commémoration des morts, répandue dans la chrétienté dès le commencement du onzième siècle; cette miséricordieuse sollicitude des fidèles envers leurs frères, que la justice du Seigneur retient encore loin de la patrie céleste, complète la communion des saints, cet admirable lien des enfants de Dieu, qui mettent leurs efforts, leurs prières, leurs bonnes oeuvres en commun, pour se trouver un jour réunis au ciel, dans le sein de leur père, et la possession de la souveraine félicité.

LE D. Je vous prie de me dire si toutes ces fètes sont d'obligation stricte, et puis de m'expliquer pourquoi on n'a pas rendu un culte solennel à la sainte Vierge, dès les temps apostoliques, en lui dédiant des églises, et en établissant des fêtes en son honneur ?

LE TH. Répondant d'abord à votre seconde

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