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priviléges accordés par son divin fondateur! Or, vous n'avez pas, non-plus que ces gens du monde dont vous parlez, puisqu'ils sont catholiques, vous n'avez pas, dis-je, la possibilité de supposer dans l'Eglise cette erreur de droit et de fait, attendu que vous admettez son infaillibilité dans l'explication des saintes Ecritures et dans les décisions de morale; elle accomplit la volonté du Sauveur, en croyant et en enseignant qu'il y a péché mortel à ne point observer les préceptes imposés par son autorité.

Il suit donc de ces considérations que l'Eglise a vraiment reçu de Jésus-Christ la puissance législative; qu'elle est inveştie du droit d'imposer des lois vraiment obligatoires; et la violation de cés préceptes sera non-seulement une désobéis sance aux supérieurs de la société chrétienne, mais à Dieu lui-même dont ils tiennent le pouvoir. Vous avez entendu ce que le Christ disait de cette Eglise Qui vous écoute, m'écoute; qui vous méprise, me méprise. Jugez après cela l'inconséquence de ces personnes qui respectent les commandements du Décalogue, parce qu'apparemment, en les violant, elles croiraient désobéir à Dieu, tandis qu'elles transgressent avec tant de facilité les préceptes de l'Eglise, comme si le Seigneur était étranger, indifferent à cette violation. Dans les deux transgressions, c'est l'autorité de Dieu qu'on méconnaît, c'est à sa volonté qu'on résiste, c'est toujours à lui que l'offense s'adresse. Quoi ! dira-t-on, on péchera mortellement en

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n'observant pas l'abstinence du samedi, comme en se rendant coupable d'homicide! Oui, certes, les péchés, bien qu'inégaux, seront mortels dans les deux cas, parce que Dieu qui vous défend de tuer le prochain, a donné à son Eglise le pouvoir de vous prescrire l'abstinence du samedi. Pour apprécier une faute, on ne doit pas se borner à la comparer à une autre action défendue, il faut remonter au principe de la défense ou du commandement, et c'est toujours Dieu. Je ne pense pas que vous puissiez vous méprendre sur la nature de ce droit législatif: il n'a, il ne peut avoir pour objet que le bien spirituel des fidèles ; à la puissance civile appartient l'administration des intérêts purement temporels.

Disons un mot des personnes qui peuvent exercer ce pouvoir dans l'Eglise. Il est hors de doute que le pape, successeur de saint Pierre, vicaire de Jésus-Christ sur la terre, a le droit d'imposer des lois à la chrétienté entière, puisque c'est à lui qu'il a été dit dans la personne de saint Pierre : Je vous donnerai les clefs du royaume du ciel. Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié au ciel. Paissez mes agneaux, paissez mes brebis; vous êtes établi pasteur de l'Eglise universelle. Du reste, les hérétiques seuls contestent au Pape cette puissance législative sur les chrétiens, nous n'avons pas besoin d'insister pour chercher à l'établir. Il y aura donc obligation rigoureuse d'observer les préceptes imposés par le chef de l'Eglise, de sorte qu'en les violant on se rendra coupable de faute

grave, quand la matière est importante, et que le pape a l'intention de l'imposer sous peine de péché mortel. Chaque évêque, dans son diocèse, a aussi ce pouvoir législatif, puisqu'il est constitué de Dieu pour gouverner son Eglise, et y établir ce qu'il jugera utile à son administration. Ce que nous avons dit ailleurs des conciles généraux suffit pour montrer qu'ils sont investis de la puissance souveraine de porter des lois obligatoires dans la chrétienté entière, s'ils jugent à s'ils jugent à propos de leur donner cette extension.

Voilà sur quelles bases repose le pouvoir législatif de l'Eglise de Jésus-Christ, et les personnes qui ont reçu le droit de l'exercer. On ne doit pas se faire illusion sur la nécessité d'accomplir les préceptes imposés par cette autorité; car on est digne d'anathême et de damnation, si l'on vient à les violer, comme pour la transgression de la loi de Jésus-Christ. Ecoutez les définitions du concile de Trente sur cette double obligation du chrétien : « Si quelqu'un dit que par le baptême on devient seulement debiteur de la foi et non de l'observation de toute la loi du Christ, qu'il soit anathême. Si quelqu'un dit que tous les baptisés sont libres de tous les préceptes de l'Eglise, ou écrits ou connus par la tradition, de sorte qu'ils ne soient pas obligés à les observer, qu'autant qu'ils voudront bien s'y soumettre, que celui-là soit anathême (S. 7. Can. 7 et 8). »

QUARANTE-NEUVIÈME ENTRETIEN.

LES FÊTES.

LE D. Je conviens que ces preuves en faveur du pouvoir législatif de l'Eglise sont péremptoires, et qu'il n'y a pas moyen de les atté→ nuer par une objection raisonnable: Venons donc, si vous le voulez bien, à la question du fait. Existe-t-il beaucoup de lois ecclésias→ tiques?

LE TH. On en compte un grand nombre relatives à differentes matières que nous n'avons pas à traiter ici, comme les empêchements du mariage, la liturgie, les cérémonies dans l'adminis tration des sacrements, etc. Nous devons nous borner à l'examen de ce qu'on appelle vulgaire→ ment les préceptes de l'Eglise imposés à tous les fidèles. Il sont au nombre de six, placés dans l'ordre qui suit la sanctification des fêtes, l'assis tance à la messe le dimanche et les jours de fètes, la confession annuelle, la communion pascale, l'observation du jeûne dans les temps prescrits,

et enfin l'abstinence de viandes le vendredi et le samedi.

Entrons dans quelques considérations sur le premier de ces préceptes. On peut dire que les fêtes sont dans la nature de l'homme, et qu'il n'a pas existé de peuples qui n'aient eu des jours consacrés à des réunions dont la religion était l'objet. Vous connaissez les fêtes payennes : aujourd'hui encore on les célèbre avec grande pompe dans les pays où règne l'idolâtrie. Chez les Juifs, outre le jour du sabbat désigné par le Seigneur, nous voyons les Néoménies, la Pâque, la Pentecôte, la fête des Tabernacles et des Trompettes, etc. Plus tard furent établies des solennités qui devaient perpétuer le souvenir de la protection accordée au peuple juif, à des époques mémorables de son histoire. Dans l'une se célébrait la délivrance dont les enfants de Jacob étaient redevables à Esther, et dans l'autre l'héroïsme de Judith. Nous voyons encore la dédicace du temple sous Judas Machabée.

L'Eglise chrétienne devait aussi avoir des jours consacrés à ses solennités religieuses. L'institution du dimanche remonte aux temps apostoliques, de même que Pâques, la Pentecôte, l'Ascension et Noël, selon le sentiment des docteurs (1), et successivement ont été établies dans la suite les autres fêtes que nous célébrons aujourd'hui. Les

(1) Bened. XIV. de Fest. Pasc. et Pentec., etc.

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